Moubarak : dictateur ou autocrate ?

418px-hosni_mubarak_-_world_economic_forum_on_the_middle_east_2008_edit1.1296132283.jpgCertains régimes despotiques des rives de la Méditerranée sont un peu vacillants ces derniers temps, ce qui n’est pas sans influencer le vocabulaire gouvernemental français : comment les qualifier publiquement ainsi que leurs dirigeants, sans trop se déjuger ? Les think tanks tournent à plein régime*.
Le cas Ben Ali est réglé : le gouvernement est désormais convaincu qu’il était un dictateur. De l’influence des révolutions sur la sémantique : il n’y a guère c’était notre ami.
Le cas Moubarak est bien plus délicat : il est toujours en place, mais son trône est branlant : comment le qualifier ?
Un début de réponse nous a été donné par Juppé, qui a prudemment parlé de « régime autoritaire », une façon de ménager la chèvre et le chou. L’essai juppesque a été en quelque sorte transformé par France Inter qui a suggéré jeudi matin qu’Hosni Moubarak n’était pas un dictateur mais un autocrate, ce dernier mot venant apparemment comme une circonstance atténuante dans la bouche de la journaliste. Pourtant les deux sont synonymes, l’un étant latin, l’autre grec, le second étant juste un peu plus savant et moins connu que le premier.
Dictateur
vient tout droit du latin dictator, « celui qui dicte, qui ordonne ».
Autocrate
(féminin autocratrice) vient en ligne directe du grec autocratès, « celui qui gouverne par lui-même ». Dans les deux cas, il s’agit de pouvoir sans contrôle, sans partage et sans limite. Tout juste apprend-on des dictionnaires qu’autocrate s’applique plutôt aux monarques et dictateur, aux présidents de république.
Alors, va pour autocrate : le dictateur égyptien n’est-il pas soupçonné de vouloir créer une dynastie ? En d’autres termes, Moubarak aura-t-il le loisir de transmettre sa matraque (pardon, son sceptre) à sa progéniture ?

* ce qui n’est pas très bon pour la couche d’ozone.

Aussi sur la question : les prospérités du vice (où il est question des dictateurs, autocrates, tyrans, despotes et autres potentats).

78 réponses sur “Moubarak : dictateur ou autocrate ?”

  1. Nel mondo arabo è molto difficile che una rivoluzione possa portare ad una democrazia di tipo occidentale. Mancano le premesse storiche, la composizione sociale e molto altro. Per avere una democrazia funzionante occorre una evoluzione culturale separata dalla religione ed una forte rappresentanza sociale che ci guadagni con questa scelta.
    Penso all’Italia dove mancano alcune di queste condizioni, la democrazia è sempre in pericolo. Saluti dall’Italia.
    Scusate per la mancata traduzione.

  2. La démocratie ne s’improvise pas,c’est un long cheminement.

    Regardez l’Italie,pensez vous que la démocratie y existe vraiment,oui sur le papier …..

    A mon humble avis la Tunisie,l’Egypte ne sont pas encore prêtes,mais ce qui se passe est tres sain,c’est le début d’un long parcours,donnons nous rendez vous dans quelques mois,nous y verrons plus clair.

  3. C’est un raïs (raʾīs, رئيس). Le raïs est un chef. Stazione master ou capobanda ? Chef de tous les chefs (responsabile di tutti i capi ou capo di tutti i capi ?)

  4. J’ai l’impression que beaucoup de ces think tanks méritent pleinement leur prononciation française sink tanks (to sink : sombrer, couler).

  5. C’est jolie cette histoire. Tous ces méandres sémantiques ne pourront pas cacher au citoyen ordinaire, comment les élites politiques en occident ont toujours méprisé les indigènes du sud, en effet arabes nègres tous sont des incultes qui ne sont pas entrés dans l’histoire. Hier Moubarak, Ben Ali et autres autocrates tropicaux étaient nos amis et nous aidaient à tondre les braves gens du sud. Aujourd’hui ces incultes sans histoire osent sécouer les cocotiers, les noix pourris tombent les uns après les autres et nos élites sont réduites à des jeux de sémantique. Non, Mr. Juppé toute votre réthorique n’y changera rien.Vos amis Moubarak, Ben Ali, Bongo…. sont des dictateurs, autocrates et kléptomanes. Vous les avez longtemps soutenus pour qu’ils vous aident à maintenir la négraille dans la misère.

  6. Le TLFi donne :
    DESPOTE, subst. masc. et adj.
    Gén. péj.
    A.− Chef d’État qui exerce le pouvoir seul et sans contrôle et qui gouverne avec une autorité absolue et arbitraire; chef d’État qui s’arroge une autorité absolue alors que le pouvoir qu’il détient n’est pas absolu en soi. Le monarque, poussé hors de son caractère pacifique, prend le ton d’un despote, qui veut que tout ploie sous ses ordres absolus (Marat, Pamphlets, Dénonciation contre Necker, 1790, p. 81)
    ——————–
    Je pense, moi, que c’est une définition suffisante.
    Même en France, d’ailleurs…

  7. Traduction du premier commentaire de victor | le 28 janvier 2011 à 09:38
    Dans le monde arabe il est très difficile qu’une révolution puisse amener à une démocratie de type occidental. Il manque les références (repères) historiques, la composition sociale et bien d’autres choses. Pour avoir une démocratie qui fonctionne, il faut une évolution culturelle séparée de la religion et une représentation sociale forte qui fasse prévaloir ce choix.
    Je pense à l’Italie où quelques-unes de ces conditions manquent, la démocratie (y) est toujours en danger. Saluts d’Italie.
    Excusez-moi pour le défaut de traduction.

  8. Historiquement les deux mots n’ont pas tout à fait le même sens. En effet le dictateur est la personne qui, dans la République Romaine, est élue avec les pleins pouvoirs pour une durée limitée en cas de crise. L’autocrate signifie, étymologiquement, le pouvoir d’un seul, et l’autocratie est donc n’importe quel régime dominé par une seule personne. Dans ce sens, Louis XIV était un autocrate, De Gaulle un dictateur. Bien sûr, aujourd’hui, ces mots n’ont plus du tout le même sens, mais si on se réfère à la distinction originelle entre les deux, le terme autocrate est parfaitement choisi puisque le propre du dictateur est de rendre le pouvoir tandis que celui de l’autocrate est de s’y maintenir par tous les moyens possibles.

  9. Je remercie Wanatoctoum la traduction exacte de ma lettre. Je suis honorè d’etre en mesure de discuter de mes idèes dans un journal que j’ai toujours admirè. Saluti da Vittorio

  10. Encore faut-il préciser que le dictateur au sens romain est tout sauf un tyran illégitime, puisque les pleins pouvoir lui sont voté pour une durée déterminée dans une optique particulière. L’autocrate n’a rien à voir avec les régimes autoritaires, puisque le terme autoritaire provient d’autorité, auctoritas, racine romaine qui renvoie à l’idée de droit d’après la lettre, la tradition, la religion (Arendt). L’ennemi de l’autorité est l’irrespect, la moquerie, et l’utilisation de la violence par le pouvoir. Trois choses que l’on retrouve en Egypte. Conclusion, l’utilisation du terme autoritaire dans le cadre égyptien relève du non sens. Quand à la logique autocratique, je vois mal Moubarrak tenir grâce à sa seule légitimité, à la manière d’un Roi de France. Il y a l’armée, les clans d’affairistes, le soutien d’Israël et des E-U. Non, non, tout cela n’est que mensonge diplomatique. Si l’on se réfère à la théorie politique classique, Hosni règne par la peur et la force, en privatisant l’état et en désertifiant le champ politique : c’est un Tyran.

  11. J’aimerais savoir ce qui pousse à vouloir décider du futur de ces pays? Si sa se trouve ils en ont rien à foutre de la démocratie. Il n’y a aucune raison de vouloir leur imposer cela, à moins d’être pire que leur dictateurs.

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  13. Dictateur ne se dit guère que de quelqu’un qui a pris le pouvoir, par élection ou coup d’état et qui l’exerce sans partage. Staline était un dictateur, les tsars de Russie des autocrates. Le mot n’a d’a

  14. Le mot autocrate n’a rien de péjoratif en grec ancien, c’est celui dont se servent les historiens pour désigner les empereurs. Jusqu’en 1453, l’empereur était autocratôr tôn Rhômaiôn, empereur des Romains.

  15. Messieurs les apôtres du sémantisme et de l’hypocrisie orientés; c’est la situation des peuples asiprant à la liberté et au progrés que vous devriez soutenir, cela prouvera votre bonne foi et assoiera votre participation au partage des fruits du développement économique de ces pays; assez d’hypocrisie; ces dictateurs, autocrates et autres despotes tomberont l’un après l’autre. Souvenez-vous, si le peuple aspire à la vie…..(veuillez lire Abou Alkassim Chabbi).

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  17. Un titre qui pourrait casser la baraque, au bas mot :

    La chute de la maison Moubarak

    ————-

    Les think tanks tournent à plein régime.

    Un régime qui coûte cher !

  18. Petit Larousse 1936 (remis aux lauréats du Certificat d’Etude Primaire en Seine et Oise):
    Lénine : Dictateur russe.
    Hitler : Homme d’état allemand
    Les variantes ultérieures de noms et de fonctions confirmeront.
    En langage diplomatique : il est loisible de rencontrer un autocrate, on ne peut être photographié au côté d’un dictateur (heureusement, Niepce ne portait pas la toge, cela aurait compliqué l’explication.

    Sans remonter au Biaffra ou au Katanga, combien de gouvernement on vu la diplomatie classer les dirigeants de tels ou tels pays de chefs d’état à autocrates puis dictateurs et parcours inverses en fonctions des intérêts des compagnies minières ou des armateurs (et leurs VRP politiques) plus ou moins bien accueillis?

    Bien sur, il y a les peuples. Maintenant que les rouges ont été éradiqués, laissons agir les missionnaires et les ONG pour ces basses besognes du moments qu’ils laissent la main d’oeuvre…maind’oeuvrer sans revendiquer.

  19. Il faudrait être un spécialiste impartial pour décider si le régime Egyptien est plus ou moins dictatorial et corrompu que ne l’était le régime tunisien. Impartiaux, les commentateurs qui ont la parole ne le sont pas, parce que la chute du régime égyptien représenterait un bouleversement majeur dans les positions stratégiques Israélo-étatsuniennes dans la région. Ce serait une défaite majeure d’Israël et des Etats Unis.

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  21. Il y a encore des alternatives. Quelles est l’éthymologie des mots « tyran » et « despote » ?

  22. Aujourd’hui, lemonde.fr le qualifie de « satrape », cela fait plus riche que les autres titres qui lui ont été attribué.

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  24. Il y a un autre mot, tiens, qui est en train de reprendre du poil de la bête au point qu’on l’entend vingt fois par jour. C’est cacique. Et dire que ces caciques étaient encore, il n’y a pas si longtemps de respectables ministres… Pas de doute, le vocabulaire est hautement soluble dans l’actualité. Mais l’effet de mode, un poil agaçant (cf. vrai-faux truc, abracadabrantesque, etc.)

  25. ….et dans ce qui passait pour avoir le nom de démocratie, la réalité du pouvoir se concentrait dans les mains d’un seul homme : Périclès » ( Thucydide).
    – Périclès était-il autocrate, dictateur, despote ? (voir les coms ci-dessus).
    Et la religion était très forte, à l’époque. Voyez ce qu’Alcibiade a récolté pour avoir découillé les Hermès.
    Et ce que les Alcméonides ont supporté pour avoir zigouillé des suppliants réfugi♪0s dans un TEMPLE !!!
    Pourtant, ce sont ces braves gens qui ont INVENTÉ la démocratie.

  26. Moubarak (nom qui signifie béni en arabe, donc synonyme du  » Benoît  » français) aurait-il perdu la baraka ?
    @Theus Nahaga : arrêtez de casser du sucre sur le dos des Occidentaux… qui ne peuvent, en bonne logique, être responsables de tous les maux de la terre. Surtout en évoquant  » les nègres  » au sujet d’un pays où l’esclavagisme a été aboli par les Britanniques à la fin du XIXe siècle.

  27. Depuis quelques années, certains (on les appelle des « libéraux », et ici des « ultra libéraux ») prétendent que le monde change. En bien ou en mal, ça se discute.

    Depuis tout ce temps, les bien-pensants disent que non, ou du moins qu’il faut le refuser. (la fameuse « primauté du politique ».

    Et bien, il change ce P… de monde ! Et vite.

    Évidemment, il y a des changements qui nous plaisent plus que d’autres (ceux qui remettent en question notre « modèle » par exemple).

    Mais qui sommes-nous donc pour dicter les « bons » changements ?

    Les errements des gouvernements français montrent bien cette incompréhension fondamentale, cette incapacité à appréhender la réalité du monde.

    Car ne nous trompons pas : tous ces gens ne font pas forcément la révolution pour nous ressembler.

    On ne tardera pas à s’en apercevoir.

  28. Gérald (22:31), une fois de plus je ne comprends rien à ce que vous écrivez : de qui parlez-vous quand vous dites «nous», «notre» ? (Et cette fois je vois bien qu’il ne s’agit pas de quelconques ordinateurs rouillés zigzagant dans les espaces intersidéraux.)

  29. Oui, « Touche pas à mon despote ! » a été longtemps le refrain caché de certains de nos gouvernants.

    Mais voilà que MAM fait part de ses « vives inquiétudes » (manque de grenades lacrymogènes au Caire ?)

    Un autre titre possible pour l’orateur du World Economic Forum :

    http://dh68.wordpress.com/2011/01/29/honni-moubarak/

  30. Un des titres de la page éco du Monde.Fr donne une piste intéressante pour comprendre le fond :

    « Les troubles en Egypte minent les Bourses » à relier avec l’info d’il y a dix jours, les agences de notations baissent la note de la Tunisie.
    Le dictateur ne se maintient que tant qu’il a le soutien de ceux qui le portent.

    Ça doit serrer les fesses du côté de Davos.

    Perso, ce n’est pas pour me déplaire.

  31. ►l’amer | le 28 janvier 2011 à 19:28
    « Pourtant, ce sont ces braves gens qui ont INVENTÉ la démocratie. »

    Tout le monde peut se tromper !

  32. Dominique Hasselmann : Un autre titre possible pour l’orateur du World Economic Forum : Honni, Moubarak

    Il serait dommage d’oublier Berlusconi, honni –à plus d’un titre…

  33. Ph.H : Comment préférez-vous votre dictateur ? Great ? Pas great ?

    Les images sont parlantes * :

    Un brin compressé le dictateur ?

    * premier film parlant de Chaplin, qui plus est…

  34. « Un brin compressé le dictateur ? »

    A l’époque du bégaiement-roi, on pourrait dire:
    « Un brin con…con…con…compressé, le dictateur »

  35. @ MiniPhasme : on n’oublie pas Berlusconi, mais il y a quelques priorités en ce moment. Son « ruby sur l’ongle » et autres bagues attendront un peu (sa « saillie », si l’on peut dire, date quand même du mois de mai).

  36. Et que dire des dictacrates et des autotateurs? (même si le mélange des racines latines et grecques n’est pas très orthodoxe). Un dictacrate gouverne par ses ordres -les siens. L’autotateur, lui, se contente de jouir en solitaire du pouvoir qui est, comme chacun sait, un puissant aphrodisiaque.

    (et hop, un p’tit conte sur le pouvoir « à l’orientale »:

    http://palimpseste.blog.lemonde.fr/2010/05/11/laporte/ )

  37. Je relève ce titre bizarre dans le Monde fr. : L’Iran exécute une Irano-néérlandaise pour trafic de drogue.
    Bizarre parce que c’est le titre de l’AFP (c’est le même dans les nouvelles d’Orange). Le Monde ne prend même pas la peine de donner un sens à cette dépêche par le titre sous lequel sont présentés les faits. C’est d’autant plus mal venu que cette forme, au présent, est particulièrement inopportune pour une exécution, acte définitif parfaitement localisé dans le temps. Pourquoi ne pas écrire l’Iran a exécuté…? Pourquoi ce flou ; que veut dire cette espèce de suspension du temps ? Cela ressemble à une sorte de refus de condamner (!).

  38. Parmi les dirigeants de tous les États de la planète, les dictateurs-autocrates forment-ils une majorité ?

  39. lamid :
    Vous écrivez : »Et cette fois je vois bien qu’il ne s’agit pas de quelconques ordinateurs rouillés zigzagant dans les espaces intersidéraux. »
    Permettez à un grand voyageur de vous contredire ; je suis en effet souvent dans la lune et il m’est arrivé de prendre un ordinateur en pleine poire ; c’est une expérience pénible car elle écourte mes errances et me ramène sur le plancher des vaches sans crier gare mais je peux attester que dans ces espaces sidéraux ces bécanes voyagent en ligne droite, et si por casualidad il leur prend de zigzaguer elles utilisent un u que vous ne leur accordez pas.

  40. Arcadius, OK, dans les espaces sidéraux (merci), mais je vous fait observer que je me plaçais dans la situation des espaces intersidéraux où il y a peut-être un peu de ce flou qui permettrait d’économiser de temps en temps sur les U. Qui sait ?

  41. Lamid, Arcadius ce phénomène de la disparition des U dans l’espace intersidéral est sans doute à rapprocher du décalage vers le rouge observé par les astronomes pour la lumière de certaines étoiles. Reste à calculer à quelle vitesse doit se déplacer un alphabet pour qu’il perde son U. Sans doute tellement vite qu’il vaut mieux éviter de prendre un ordinater dans la figre.
    Cette hypothèse du décalage de l’aphabet par la vitesse permet d’ailleurs de répondre très simplement à la question : mais comment Perec a-t-il écrit La Disparition ? C’est tout simple : dans un train roulant à la bonne vitesse.

  42. lamidu | le 29 janvier 2011 à 15:12 | Alerter
    _____________

    Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie.
    Et le flou artistique qui atteint la conjugaison de ceux qui «s’y placent» m’épouvante tout autant.

    Mais, dans l’espace, personne n’entendra crier un correcteur.

    Blaise Pascal, dans A propos de l’usage sidérant et intersidéral du « je vous faiT observer », dans la proximité de Proxima du Centaure et autres alentours: observations & remarques diverses

  43. lamidouillé,

    Lorsque je dis « nous », je veux dire très précisément vous et moi.

    Vous pouvez tenter de vous abstraire de notre responsabilité (la vôtre et la mienne), ça ne marche pas. Ce serait trop facile !

    Vous êtes responsable (comme moi) de l’état du monde tel qu’il est. Tous nos « j’étais pas d’accord », « je voulais pas ça », « j’étais pas là au début » ne sont que billevesées.

    Nous y sommes, jusqu’au cou. Vous comme moi, moi comme vous. C’est pour ça que je dis « nous ». Nous n’y échapperons pas.

    Y,

    Parmi les dirigeants de tous les États de la planète, les dictateurs-autocrates forment-ils une majorité ?

    La réponse est « oui ». Ils contrôlent même le « comité des droits de l’homme » de l’ONU.

    C’est à mourir de rire, non ? A moins qu’il n’y ait pas de quoi rire.

  44. Vous avez l’air de dire tous que je ne suis pas aussi appliqué qu’il le faudrait ? Ce doit être toutes ces révolutions . Je vais faire un tour chez Blaise (c’est a Marseille un célèbre herboriste qui a des remèdes pour tout), ch’allah.

    Mais avant,
    Gérald, quand vous dites «notre « modèle »», je vous assure que je n’ai pas du tout le même modèle que vous.

  45. Lamidaise,

    Gérald, quand vous dites «notre “modèle”», je vous assure que je n’ai pas du tout le même modèle que vous.

    Vous plaisantez ?

    Nous représentons vous et moi exactement le même modèle aux yeux du reste du monde, que cela vous plaise ou non. Votre « bonne conscience » ne regarde que vous.

    Pensez-vous vraiment qu’une petite Afghane qui s’est pris des bombes américaines ou françaises sur la tête vous hait moins que moi ? Vous aimeriez sans doute, mais ce n’est pas le cas.

    Nous sommes dans la même barque, Lamid, la même… et elle coule.

    Le jour où vous comprendrez que vous êtes dans la barque, vous avancerez.

  46. @ lamid, arcadius et Pierre Lambert :

    La perte des « u » suivant un phénomène analogue au décalage vers le rouge me paraît particulièrement convaincante.

    En effet, je me souviens d’un livre pour adolescent dont le titre énigmatique m’avait bien intrigué (et dont le contenu n’était pas inoubliable, bien que correctement mené et sympathique dans son objectif) : Le U rouge. Tout est là.

    ————-

    @ « Gérald » (puisque c’est le nom actuellement utilisé) :

    Le procédé consistant à annexer à vos turpitudes ceux qui ne les partagent pas est non seulement de la pure manipulation idéologique, c’est également assez exécrable sur le plan politique et philosophique.

    Les résistants français ne sont certainement pas responsables des actions des collaborateurs français. Les résistants allemands de la Rose Blanche, morts pour avoir combattu la barbarie nazie, ne sont certainement pas responsables ni complices des crimes d’Hitler — même s’ils étaient allemands. Les militants anti-fascistes italiens ne sont pas responsables des crimes des Brigades rouges — et encore moins des crimes de la Loge P2 — bien qu’ils soient de la même nationalité que leurs auteurs.

    Par ailleurs, les habitants des autres pays ne sont pas des imbéciles incapables de distinguer entre les différents Français ou convaincu que tous les étrangers sont identiques. Un Bangladeshi ou un Péruvien sait très bien faire la différence entre d’une part un golden boy de l’informatique qui voyage à travers le monde pour assurer la maintenance du matériel des grandes multinationales qui le spolient de ses terres et l’exploitent socialement … et d’autre part les chômeurs ou petits paysans français subissant les mêmes écrasements que lui.

    Votre obsession à faire de nous les complices de tous les torts de l’occident prouve votre besoin maladif de vous convaincre que votre complaisance professionnelle à l’égard d’employeurs indéfendables (mais qui vous nourrissent) n’est « pas si grave ». Mais si : vous avez le choix. Affrontez votre conscience au lieu de vous en décharger sur nous en invoquant la clause d’occidentalité.

    Finalement, je commence à comprendre la justification de votre nihilisme, de votre cynisme et de vos amalgames permanents. Vous voudriez que le fait d’être occidental soit un pêché originel que rien ne peut plus pardonner — ce qui permettrait de minimiser VOTRE responsabilité personnelle dans votre choix d’être au service d’entreprises prédatrices et indéfendables. Ce n’est pourtant pas le cas. Un Français n’est pas pestiféré par naissance. Il peut défendre un modèle altruiste, solidaire, écologique — et aider ainsi, à son échelle, à éviter le pire ou à aller insensiblement vers du meilleur. Il peut choisir un emploi moins rémunérateur et permettant de construire d’autres rapports sociaux ou d’autres pratiques environnementales, plutôt que d’accumuler des kilomètres en avion, des propos de comptoir et des euros sur un compte en banque. Vos turpitudes vous appartiennent, merci d’arrêter de nous en charger crapuleusement.

  47. Gérald, effectivement je ne comprenais rien du tout à ce que vous écriviez ; vous avez évoqué à 22:31 «… des changements …qui remettent en question notre “modèle”». Si vous voulez dire le modèle que nous sommes, je commence à comprendre (du genre les petites filles modèles …) Mais dans ma petite tête, les modèles seraient plutôt des idées que l’on modélise pour en faire des instruments de réflexion, de développement. etc. et les modèles que j’envisage ne sont sans doute pas ceux que vous envisagez.
    Quant à me donner des conseils sur la façon d’avancer, je me permets de dire que le jour ou vous comprendrez quoi que ce soit à quoi que ce soit, je ne suis pas sûr de m’en apercevoir.

  48. Gérald à Lamidaise : « {Le jour où vous comprendrez que vous êtes dans la barque, vous avancerez.} ».

    Vous voulez qu’il la fasse chavirer ou quoi ? On n’avance jamais dans une barque .C’est pas un bateau . Dans une barque,on se tient assis et on rame !

  49. Et j’en rajoute une couche :
    (Gérald à Lamidaise)
    « Nous sommes dans la même barque, Lamid, la même… et elle coule.
    Le jour où vous comprendrez que vous êtes dans la barque, vous avancerez. »
    Libre à vous de rester dans une barque qui coule, Gérald, mais je suppose Lamid assez malin pour ne pas vous tenir compagnie: il avancera plus vite à la nage.

  50. Jacques C.

    Ça aura été long, mais enfin vous l’avez dit ! Tout le monde l’avait compris depuis longtemps, mais c’est bien que vous le disiez enfin clairement.

    Les malheurs du monde, c’est la faute de l’Occident, mais… PAS des occidentaux ! (pris individuellement).

    C’est pratique !

    Grâce à vous, moi qui suis « altruiste, solidaire, écologique », je me sens d’un coup tout à fait « innocent » de ce que le « système » fait subir au tiers-monde. C’est pas moi !

    Ah, le « Système »… S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer.

    Car bien entendu, vous ne faites pas partie du « système ».

    Je suppose que vous nous écrivez sur un ordinateur en bois « made in France », que vous avez un téléphone portable « Made in France », que votre opérateur n’est pas équipé par Huawei, que vous ne faites jamais vos courses dans un hyper, et qu’à noël vous avez offert à vos enfants ou petits enfants des jouets en bois fabriqués dans le Jura.

    Vous n’êtes donc en rien « responsable » de l’état du monde.

    Vous êtes un « pur ». C’est assez rare pour être souligné.

    Mais attention : les damnés de la terre ne le savent peut-être pas… Vous pourriez finir pendu au même réverbère que moi !

    Avouez que ce serait drôle !

  51. Lamidèle, Leveto,

    J’aime bien quand vous me prenez pour un lapin de 3 semaines. Vraiment…

    Leveto, votre « conseil » à Lamid (partir à la nage) ne vous ressemble pas. Seuls les rats quittent le navire, pas nous.

    Donc nous allons ramer, pour sauver tout le monde, y compris les cons et les salauds.

    Ben oui, on n’a pas le choix.

  52. Merci Leveto !

    Le diplôme est imprimé, encadré et accroché dans mon bureau !

    Je n’avais jamais eu l’idée d’accrocher mes diplômes, mais celui-ci, j’en suis très fier.

    P.S. je pense que vous connaissez l’histoire du tamanoir et de la fourmi…

  53. Leveto,
    Je suis d’accord avec vous pour Gérald.
    Mais, il est inutile de discuter avec Gérald : sa position relève du religieux & non du rationnel ; c’est une manifestation de la conscience malheureuse occidentale si bien analysée par A. Khatibi dans Vomito Blanco (10/18).

  54. Mais saura-t-on un jour, finalement, qui sont ces nous (22:59) qui vont ramer et me sauver (je me range parmi les salauds, ça flatte mon ego).
    Sans blaguer, cela me fait plutôt peur qu’une bande de je ne sais qui, venus de je ne sais où, envisage de se dévouer pour sauver tout le monde. (Mais raconté comme ça on commence à distinguer une silhouette.)

  55. Nouvelle poussée de fièvre présentiste à la une du monde.fr.

    Après celle soulevée par lamid (29 janvier à 14:20), voici que :
    Les Sud-Soudanais se prononcent pour l’indépendance … alors que le vote est terminé depuis deux semaines !

    Lorsque j’ai lu ce titre, j’ai cru qu’il s’agissait d’un billet datant de 3 semaines (du début du vote) et remis en « une » par erreur — mais je suis allé voir et ai été détrompé : l’article donne les résultats officiels du vote (99 % pour l’indépendance, c’est ce qu’on appelle une décision sans appel).

    À la rigueur, je pourrais comprendre que l’on écrive que le Sud-Soudan se prononce pour l’indépendance : l’instant où les votes sont entièrement récolés peut être considéré comme représentant la « volonté » de l’entité globale. Mais les gens qui composent cette entité ont une existence propre, et ça fait plus de 15 jours qu’ils se sont prononcés.

    Ainsi les Sud-Soudanais, à moins d’être victimes d’une suspension du temps, ne se prononcent pas, aujourd’hui 30 janvier, pour l’indépendance. Ils se sont prononcés pour l’indépendance, lors du vote organisé entre le 9 et le 15 janvier.

  56. Lamidèle,

    cela me fait plutôt peur qu’une bande de je ne sais qui, venus de je ne sais où, envisage de se dévouer pour sauver tout le monde

    Ça tombe bien. Je n’ai rien dit (je dis bien RIEN) qui puisse justifier cette phrase à mon endroit.

    Donc ça ne me regarde pas. Si vous avez des comptes à régler, c’est votre affaire, mais ne tentez pas de m’enrôler dans une croisade qui ne me concerne pas.

    Quant à « Notre » responsabilité, libre à vous de vous en exonérer.

    C’est un choix, et une possibilité. Confortable.

  57. Gérald, je comprends de moins en moins ; avez-vous oui ou non écrit à 22:59 «Donc nous allons ramer, pour sauver tout le monde, y compris les cons et les salauds.»?

  58. @Malicieux Salah,
    Vous avez parfaitement raison: »dans une barque,on se tient assis et on rame. »On se tient assis,donc tranquille, mais surtout ramer. Ramer, toujours ramer, le mot est dit, le mot dit(maudit),résume la volonté des autocrates,despotes,tyrans et autres dictateurs de toujours faire ramer les autres, jusqu’à épuisement,pendant qu’ils se goinfrent sur leur dos,jusqu’à la nausée.
    La situation est toujours délicate:comment faire passer par dessus bord ce glouton,tout en préservant la barque du chavirement et ses rameurs de mourir d’épuisement ou d’inanition? Ce n’est jamais évident,ni facile.

  59. Vous pouvez dire ce que vous voulez… Vous ne m’empêcherez pas de me réjouir que tant de peuples veuillent cette « démocratie » tant vilipendée chez nous.

    Peut-être sont-ils, eux, encore capable d’en assumer le prix.

    Ce sera drôle quand tous ces peuples exigeront de nous que nous pratiquions cette démocratie.

  60. « cette “démocratie” tant vilipendée chez nous »
    vous savez bien qu’elle est menacée, grignotée par les obscurantistes, et en tant que telle critiquée pour être défendue et améliorée

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