Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Primaire socialiste : le "9-3" laboratoire de la mobilisation en banlieue

Les banlieues sont devenues un enjeu dans la primaire socialiste, tout particulièrement la Seine-Saint-Denis, où les partisans des trois principaux candidats font campagne.

Par Sylvia Zappi

Publié le 20 septembre 2011 à 10h13, modifié le 02 février 2012 à 16h23

Temps de Lecture 3 min.

A Saint-Denis, de jeunes militants socialistes collent des affiches de Martine Aubry pour la primaire, lundi 19 septembre.

Elles ont été invitées à se faire entendre, à donner un "élan" au candidat qui sera choisi lors de la primaire le 9 et 16 octobre.  Les banlieues sont devenues un enjeu pour les candidats socialistes. Les voilà de nouveau visitées, courtisées, voire mises en scène par le Parti socialiste à l'heure où il appelle les citoyens à se mobiliser pour la désignation de son candidat.

On a ainsi vu par deux fois Ségolène Royal à Argenteuil et Sarcelles (Val-d'Oise) et c'est à Montreuil (Seine-Saint-Denis) qu'elle a tenu son dernier meeting, le 10 septembre, après un "marathon des banlieues". "Ségolène Royal a toujours considéré qu'il fallait en finir avec l'ère du mépris dans lequel on tient les citoyens qui vivent en banlieue", souligne Guillaume Garot, son porte-parole.

Martine Aubry n'est pas en reste : c'est aussi en Seine-Saint-Denis, à La Courneuve, que l'ex-première secrétaire a fait sa première sortie de terrain de candidate, en juillet. Son équipe prévoit une nouvelle visite "dans les prochains jours". "On veut faire mentir ceux qui disent qu'on ne vote plus dans les banlieues", explique François Lamy, son directeur de campagne. Les autres candidats sont, eux, plus discrets, privilégiant les déplacements en province.

"C'EST ICI QU'EST LE PEUPLE DE GAUCHE"

Harlem Désir avait voulu redonner une impulsion le 7 septembre à Clamart (Hauts-de-Seine) en lançant un appel aux "quartiers populaires à choisir le ou la candidat(e) de la gauche""Il faut une participation très forte dans les banlieues", a insisté le premier secrétaire par interim. La fédération de Seine-Saint-Denis, tenue par les partisans de Martine Aubry, a visiblement décidé d'appliquer à la lettre cet appel. Collages, diffusion de tracts, réunions publiques, porte-à-porte... depuis quelques jours, on sent sur ces terres de banlieue rouge comme des airs de campagne électorale, premières escarmouches entre supporters comprises.

Quelque 186 bureaux de vote ont été prévus dans ce département comptant 40 communes. Un ratio de cinq bureaux par ville, plus que la moyenne nationale. L'effort a été porté sur les grosses villes comme Saint-Denis – où l'on compte 14 bureaux de vote – ou Montreuil, où l'on en prévoit 11. "Il y a une vraie dynamique. Une envie de réussir car si la primaire foire ici, c'est toute la primaire qui foire", assure dans un langage fleuri Philippe Guglielmi, premier fédéral de Seine-Saint-Denis. Les équipes locales théorisent cet effort de proximité. "C'est ici qu'est le peuple de gauche. Ce qui incarne le plus le besoin de changement, ce sont nos villes", souligne Mathieu Hanotin, bras droit de Claude Bartolone au Conseil général. "Il faut aller chercher les votes dans les grands foyers urbains", renchérit Razzy Hamadi, secrétaire national en mission à Montreuil.

Ainsi, à Saint-Denis, les rues se sont parées d'affiches et les sols sont jonchés de tracts vantant les mérites de Martine Aubry  – "La candidate du changement et de l'espoir dans nos quartiers populaires" – ou François Hollande – "Votons pour le changement". Les partisans de Ségolène Royal sont plus discrets, préférant orner les feux rouges de stickers à l'effigie de leur championne. La bataille des affiches a pris un tour plus vif depuis quelques jours, les pro-Aubry recollant les "hollandais" et réciproquement. Dans ce bastion aubriste qu'est la Seine-Saint-Denis, la section dyonisienne est restée fidèle à "François". Les deux camps ont saisi le comité départemental d'organisation de la primaire pour pratiques déloyales... et se sont mis d'accord pour ne pas se croiser.

"IL Y A UNE ATTENTE"

C'est aussi sur les paliers des cités que se mène le débat. Dimanche, les "forces citoyennes" dyonisiennes de Mme Royal – renforcées par des militants extérieurs – sillonnaient le quartier des Francs Moisins. Les pro-Hollande ont commencé plus au Nord, à Delonnay-Belleville, un quartier plus mélangé socialement. Les partisans de Mme Aubry vont s'y mettre dans les prochains jours : " On a attendu le premier débat télévisé. Maintenant les gens viennent nous voir, il y a une attente", souligne M. Hanotin. Le modèle ici se veut résolument militant et loin des caméras. "On fait le marché, les écoles, le centre commercial Carrefour. Ça prend : les gens nous demandent où on vote", remarque Georges Sali, conseiller municipal "hollandais".

Newsletter
« Politique »
Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique
S’inscrire

Repérer son bureau de vote quand on n'a pas Internet et encore moins l'application iPhone idoine relève en effet du casse tête. Le PS local a voulu jouer gros. En 2007, Ségolène Royal avait fait en Seine-Saint-Denis un de ses plus beaux scores en obtenant 68 % des voix au second tour. Aux cantonales en revanche, la participation a tout juste atteint 30 %.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.