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À l'UMP, chacun cherche son projet pour 2012 

Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, et Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, en novembre 2010.

Xavier Bertrand et Laurent Wauquiez veulent incarner le «pôle social» du parti pendant la campagne.

Officiellement, Bruno Le Maire est toujours le seul et unique coordinateur du projet de l'UMP pour 2012. Mais après la pluie de critiques qui s'est abattue sur le ministre de l'Agriculture lors de son «bilan d'étape», il y a trois semaines, à Marseille, les vocations se sont mises à éclore au sein du parti majoritaire. Chacun cherche son projet. Le ministre du Travail Xavier Bertrand et son collègue de l'Enseignement supérieur Laurent Wauquiez, également chef de file de la Droite sociale, veulent incarner le «pôle social» de l'UMP. Comme la désormais fameuse Droite populaire ou les Réformateurs libéraux d'Hervé Novelli, ils souhaitent imprimer leur marque sur les propositions de Nicolas Sarkozy. La compétition est d'autant plus ouverte que le futur candidat a été délié par avance de toute obligation vis-à-vis du projet du parti.

Cette course aux idées en est-elle vraiment une, ou se résume-t-elle, comme l'affirme Bruno Le Maire, à un affrontement entre «ceux qui tiennent un discours de vérité» -catégorie dans laquelle il se place évidemment- et «ceux, majoritaires parmi les dirigeants de l'UMP, qui voudraient caboter tant bien que mal entre les écueils en espérant que la situation de la France ne se dégradera pas trop»? «Non, riposte Laurent Wauquiez. Une mesure n'est pas forcément pertinente, ni intelligente, parce qu'elle est douloureuse.»

La Droite sociale présentera courant octobre «une dizaine de propositions simples, fortes et chiffrées», en réponse aux «trois enjeux majeurs de 2012: Comment éviter que la France de demain devienne la Grèce d'aujourd'hui -ce qui serait une certitude avec François Hollande? Comment réaffirmer les règles du vivre ensemble dans une France devenue mixte? Comment répondre à la crainte de déclassement des classes moyennes, qui ont le sentiment de beaucoup donner et de peu recevoir en retour.»

«Logique d'unité»

Xavier Bertrand, prépare également une «contribution collective» au projet de l'UMP dans ses domaines de compétence -social, emploi, santé- mais aussi sur des sujets qui l'intéressent, «comme la défense». Il souhaite que ses propositions soient «intégrées dans le projet», et non reléguées dans l'«annexe» où Jean-François Copé a promis de faire figurer toutes les contributions au texte de Bruno Le Maire. «Il ne s'agit pas de faire entendre sa différence, mais d'être dans une logique d'unité», assure le ministre du Travail, qui prévient: «Moi, on ne me fera pas rentrer dans une case. Nicolas Sarkozy a gagné en 2007 sur la sécurité, l'autorité et sur le discours de Jaurès. La Droite populaire dit des choses sensées, mais on ne peut pas parler qu'à une partie de l'électorat.»

Laurent Wauquiez pense lui aussi que l'UMP «a besoin d'une Droite populaire forte sur le régalien, d'une Droite libérale forte sur l'économie et d'une Droite sociale forte sur les questions de justice et les classes moyennes». Ces trois sensibilités sont d'ailleurs représentées au sein de la cellule «Riposte» dirigée par Brice Hortefeux. «Riposte et vision, précise Wauquiez, qui en est membre. On doit siffler la faute quand Hollande promet d'embaucher 60.000 profs, ou quand Aubry assure qu'elle doublera le budget de la Culture, mais il ne suffit pas de dire qu'avec de telles propositions, la France de demain serait la Grèce d'aujourd'hui. Nous devons développer notre conception de l'avenir.»

Et de préférence en transcendant les clivages de sensibilités. La Droite populaire n'a-t-elle pas soutenu le leader de la Droite sociale quand il s'en est pris à «la dérive de l'assistanat, cancer de la société française»? La déclaration avait été condamnée d'une même voix par Jean-François Copé et les centristes de l'UMP, mais Wauquiez «assume d'avoir mis les pieds dans le plat» et assure que depuis, «la hache de guerre a été enterrée» avec Copé.

LIRE AUSSI:

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