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Pour l'UMP, l'élection de 2012 est redevenue "jouable"

La gestion de la crise par le chef de l'Etat et les premières difficultés de François Hollande redonnent le moral aux chefs de fil du parti majoritaire.

Par Vanessa Schneider

Publié le 08 décembre 2011 à 11h04, modifié le 08 décembre 2011 à 11h38

Temps de Lecture 3 min.

Le président du conseil général des Hauts-de-Seine estime qu'il est nécessaire que l'UMP fasse l'inventaire du quinquennat Sarkozy et se livre à

En un mois, tout a basculé. Les plus pessimistes ont retrouvé l'espoir. Les plus critiques n'ont que des louanges à la bouche. A droite, l'heure est aux pronostics favorables, malgré les sondages qui donnent François Hollande victorieux à 60-40 contre Nicolas Sarkozy.

Le président de la République, pas encore candidat, "va gagner", c'est une certitude dans l'esprit des ministres comme dans celui des dirigeants du parti majoritaire. Même la menace de la perte du triple A de la France, sur lequel jusque-là l'exécutif misait sa survie, ne semble pas entamer le moral des troupes. "La dégradation de la note française n'a pas de lien avec l'élection de 2012", assure-t-on à Matignon.

"Une perte du triple A serait due à une crise de l'euro et de la dette, mais pas à la gestion politique de tel ou tel pays, veut croire Franck Louvrier, le conseiller en communication de M.Sarkozy. Le sujet qui va s'imposer dans la campagne présidentielle, c'est “comment réduire la dette” et, là-dessus, c'est le président qui est à la manœuvre, alors que la gauche apparaît désemparée et divisée."

Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au logement, estime, lui aussi, que "si la note de la France est dégradée, ce sera une mauvaise séquence, mais ça ne plombera pas la candidature de Nicolas Sarkozy".

REMONTÉE DANS LES SONDAGES

Les grincheux d'il y a quelques semaines, qui expliquaient que le temps était venu pour la gauche de l'emporter, ont changé d'avis. L'explication de ce revirement est double: la remontée dans les sondages du chef de l'Etat, même si elle n'est pas spectaculaire, "a le mérite de rassurer les plus faibles", selon les mots de Brice Hortefeux, vice-président de l'UMP.

Les premières difficultés rencontrées par le candidat socialiste dans sa campagne achèvent de rassurer les dirigeants de la majorité. "Cela va mieux pour nous, sourit Christian Jacob, président du groupe UMP de l'Assemblée nationale. On le sentait depuis le mois d'août, mais les sondages ne le montrent que maintenant. Sur le terrain, le ressenti en faveur de M. Sarkozy est positif."

"On ne pouvait pas rêver de meilleure pré-campagne présidentielle, se réjouit le ministre des transports, Thierry Mariani. Les militants ont retrouvé la confiance, ils pensent que l'on peut gagner. Ils se disent: “Sarkozy tient la barre et les autres sont mauvais”." M. Apparu est plus prudent : "Nous sommes dans un bon cycle. Cela redonne de la sérénité. Tout le monde pense que tout est possible, que c'est jouable."

OUTRANCES VERBALES

La majorité est convaincue que le président est parvenu à séduire à nouveau tous ceux qui, à droite, s'étaient éloignés de lui, rebutés par son côté "bling-bling" et ses outrances verbales. "Les déçus du sarkozysme sont revenus, assure le ministre de l'intérieur, Claude Guéant. Il reste un travail de conviction à faire en direction des catégories populaires." Ce travail, il s'applique pour sa part à le mener en s'occupant des sujets sensibles de la sécurité et de l'immigration.

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En prenant à bras-le-corps la crise européenne des dettes souveraines, le chef de l'Etat a su réconcilier les siens, majoritairement demandeurs d'une plus grande rigueur budgétaire. Même Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine, jusque-là jamais avare d'attaques contre son camp, ne tarit pas d'éloges. "Nicolas Sarkozy a fait un bon parcours, car il apparaît comme le seul dirigeant européen se battant pour sauver l'Europe", estime le député (UMP) des Hauts-de-Seine. Pour lui, "M.Sarkozy a une qualité: de tout problème, il a une aptitude à tirer un bénéfice politique. C'est le cas avec la crise".

Outre ses atouts supposés face à la crise, les dirigeants de la majorité louent la force de caractère de leur candidat. "Il est bien dans sa tête, en maîtrise, très serein, observe ainsi le ministre de l'économie, François Baroin. Il dit: “On fait notre devoir, les Français choisiront”."

"LEADERSHIP INCONTESTÉ"

Le président sortant dispose de nombreux avantages, selon M. Baroin: "Son leadership est incontesté, et il bénéficie d'une configuration politique, avec le parti majoritaire, beaucoup plus confortable que celle de M.Hollande avec le PS."

La droite apprécie aussi la nouvelle répartition des rôles que Nicolas Sarkozy a opérée avec le premier ministre, François Fillon. "Le président est sur le front, dans l'action, mais il laisse Fillon aller sur le devant de la scène pour faire la pédagogie des réformes. Il est davantage dans l'esprit de la Ve République", salue Christian Jacob.

Enfin, le changement de style de M. Sarkozy, vendu par l'Elysée, rassure. "Depuis un an, il fait un sans-faute total. Tout est parfaitement maîtrisé, y compris la naissance de sa fille qui s'est déroulée dans la plus grande discrétion", estime M.Mariani. Le président omniprésent et trop démonstratif ne serait plus, pour eux, qu'un lointain souvenir.

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