Michelin poursuit un ex-salarié, retraité, mais qui serait passé à la concurrence... |
Un ancien ingénieur de Michelin, après avoir fait valoir ses droits à la retraite, se serait fait embaucher par le principal concurrent asiatique de la manufacture. Celle-ci l'assigne devant la justice indonésienne pour « agissements illicites et déloyaux ».
De l'expérience dans les trois
centres de recherche au Japon,
aux États-Unis et en France
Pour Michelin, il s’agit d’un « grave manquement éthique », indique le directeur juridique, Philippe Legrez. « Ce qui est très choquant, c’est qu’il a pris le poste de vice-président en charge de la recherche et du développement de ce concurrent asiatique. Ce monsieur, ayant fait toute sa carrière chez Michelin, avait un très bon niveau de connaissance de nos technologies (NDLR, il avait travaillé dans les trois centres de recherche au Japon, aux États-Unis et en France). On ne peut travailler trente-cinq ans dans une entreprise et ensuite aller livrer tout son savoir-faire ! Il était au surplus lié par un engagement de confidentialité selon lequel il s’interdisait de communiquer le savoir-faire technologique. D’autant que nous lui avions proposé de travailler pour nous à la retraite, sous une forme ou une autre, et qu’il avait refusé ».
Michelin vient donc d’assigner devant le tribunal de Djakartha son ancien salarié pour « agissements illicites et déloyaux ». « La procédure sera longue et durera certainement plusieurs années », poursuit Philippe Legrez.
que ce cas puisse se reproduire »
La société auvergnate entend à travers cette procédure « dissuader » d’autres salariés d’agir de la sorte. « Michelin entend par tout moyen protéger son patrimoine technologique et éviter toute fuite de savoir-faire, qui pourrait résulter de comportements frauduleux ou contraires à l’éthique. Nous voulons empêcher à l’avenir que cela puisse se reproduire. Heureusement, ce cas, contraire aux comportements éthiques et loyaux de nos employés envers l’entreprise, reste exceptionnel ».