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Accusé de corruption, DSK porte plainte pour diffamation

L'ancien avocat de DSK : «Oui, j'ai assisté à cette rencontre. Ce qu'ils se sont dit ce jour-là est couvert par le secret professionnel». Ed Jones/AFP

L'homme d'affaire Marcel Campion accuse Dominique Strauss-Kahn de l'avoir sollicité pour un pot-de-vin de 5 millions de francs. L'intéressé a riposté en portant plainte pour diffamation contre VSD.

Une rumeur de plus ou de nouveaux ennuis judiciaires à venir? Si l'on en croit nos confrères de VSD, Dominique Strauss-Kahn, qui doit être entendu dans l'affaire du Carlton de Lille, aurait proposé des pots-de-vin au sulfureux forain Marcel Campion.

L'homme d'affaires français raconte ainsi que DSK, alors député du Val-d'Oise et président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, lui aurait proposé en 1990 d'intercéder en sa faveur dans le dossier de reprise du parc de loisirs Mirapolis moyennant le versement de 5 millions de francs (environ 762.000 euros).

La reprise du parc Mirapolis, ouvert trois ans plus tôt, a été entérinée par le tribunal de commerce de Paris en 1990. Le parc alors en faillite devait revenir à Campion et à ses associés qui avaient déjà installé leurs attractions. Mais le 26 avril 1990, coup de théâtre, l'État fait appel de la décision du tribunal de commerce. «Ça devenait politique», raconte toujours dans VSD, Marcel Campion connu pour avoir installé la Grande roue sur le jardin des Tuileries entre 1999 et 2000.

«Vous voulez 50.000 francs ?Non, 5 millions»

C'est alors que l'homme d'affaires prend contact avec DSK, sur les conseils de son avocat Me Schuman. Une rencontre est organisée en mai 1990 avec l'homme politique au Fouquet's. «Je lui ai expliqué que, durant deux ans, mes associés et moi avions déjà relancé le parc de Mirapolis en y installant nos manèges et que nous voulions continuer à défendre les emplois, raconte Campion dans VSD. Strauss-Kahn m'a coupé tout de suite. Le blabla, ça ne l'intéressait pas. Il m'a répondu:'j'interviens, mais pas pour rien'».

L'homme politique aurait alors levé la main et fait un signe avec ses cinq doigts. «J'ai dit:'Quoi? Vous voulez 50.000 francs?', raconte Marcel Campion.'Non, 5 millions. Voilà ce qu'il m'a répondu'».

Marcel Campion dit avoir refusé la proposition et en avoir parlé à de nombreuses reprises dans les milieux politiques et journalistiques sans que l'information ne soit reprise ou que l'affaire ne soit creusée. C'est finalement l'offre concurrente de celle de Marcel Campion sur Mirapolis qui sera retenue en appel et le parc fermera définitivement ses portes en 1992.

«Ce sont de nouvelles insanités très douteuses»

L'avocat de DSK à cette époque, Me Francis Terquem, a confirmé l'existence de cette rencontre. «Oui j'ai assisté à cette rencontre, a-t-il indiqué à VSD. Ce qu'ils se sont dit ce jour-là est couvert par le secret professionnel. Mais quand Marcel Campion m'a remémoré cette entrevue récemment, je n'avais aucune légitimité à l'inciter à se taire».

De son côté, DSK a annoncé dès mercredi soir qu'il portait plainte contre l'hebdomadaire à l'origine de ces troublantes révélations à son égard.

«Ce sont de nouvelles insanités très douteuses de VSD que nous avons déjà poursuivi à deux reprises et que nous allons poursuivre une troisième fois», a écrit mercredi soir dans un communiqué Me Richard Malka, un des avocats de DSK, en charge justement de ses nombreuses plaintes en diffamation. L'avocat a également indiqué que des poursuites allaient être engagés contre Marcel Campion «s'il a vraiment formulé ces inepties, dont il faudrait croire qu'il les auraient gardées secrètes pendant 22 ans».

Contacté jeudi matin par Le Figaro, VSD persiste et signe. «Marcel Campion a bien tenu ces propos et il les assume, explique la journaliste à l'origine des révélations. J'ai recoupé l'ensemble de ses affirmations auprès de Me Francis Terquem (avocat de DSK à l'époque) qui a confirmé cette rencontre mais ne s'est pas exprimé sur la teneur de la conversation, et auprès de Me Schuman (avocat de M.Campion) qui m'a confirmé le contexte de blocage politique sur le dossier Mirapolis à cette époque».

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