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Le «LA Phil» : un orchestre au pays des stars

Gustavo Dudamel parmi les musiciens de l'Orchestre philharmonique de Los Angeles, à Caracas, au Venezuela, en février 2012. Ariana Cubillos/AP

L'Orchestre philharmonique de Los Angeles, dirigé par un Gustavo Dudamel auréolé d'un statut de rock star, compte lui aussi son lot de vedettes. À commencer par sa présidente, Deborah Borda ou John Adams, le titulaire de la «chaire créative».

Sa célébrité l'a précédé à Los Angeles et cela n'a pas été sans poser quelques problèmes. «Pendant les trois années qui ont suivi la nomination de Gustavo Dudamel chez nous, nous avons refusé systématiquement toutes les interviews que nous demandaient les télés américaines», raconte Deborah Borda, présidente exécutive de l'Orchestre philharmonique de Los Angeles. Non par snobisme ou pour ménager les nerfs du jeune maestro - déjà habitué à la surexposition médiatique. «Mais, à Los Angeles, explique Deborah Borda, nous sommes bien placés pour savoir comment certaines vedettes télé aiment tourner les artistes en dérision. Ce n'était pas l'image que nous souhaitions donner de Gustavo, car ce n'est pas celle qui lui correspond.»

Confirmation auprès des musiciens. «Gustavo? C'est un bosseur, confie la hautboïste Anne-Marie Gabriel au sortir d'une répétition. Au début, nous craignions que sa jeunesse soit un frein, mais il est extrêmement appliqué dans le travail.» Y compris dans le répertoire contemporain, qui était la spécialité de son prédécesseur Esa-Pekka Salonen et qui était devenu l'un de ses fers de lance. Pour la seule saison 2013-2014, la phalange est dédicataire de treize nouvelles œuvres. «Un record», se réjouit Dudamel. Et le titulaire de la «chaire créative» du «LA Phil» n'est autre que l'un des compositeurs américains les plus en vue actuellement: John Adams. Quant à la chaire «creative jazz», elle a été confiée au pianiste… Herbie Hancock!

Du Hollywood Bowl aux quartiers difficiles

Ainsi va la vie au pays des stars: l'orchestre de la cité se devait bien de compter lui aussi son lot de vedettes. À commencer par sa présidente, Deborah Borda. Loin d'être une inconnue, l'ancienne présidente du New York Philharmonic est une figure iconique de la musique classique sur le continent américain. Surtout connue pour ses qualités de gestionnaire, elle a entièrement remis d'aplomb l'orchestre californien, qui a frôlé la faillite. «Lors de mon arrivée, en 2000, concède-t-elle, l'orchestre faisait face à deux problèmes: un déficit colossal et un projet de salle de concert, le Walt Disney Concert Hall, dont tout le monde disait qu'elle ne se ferait jamais.» Deborah Borda a su organiser de fructueuses levées de fonds auprès de mécènes. La Fondation Walt et Lilly Disney contribue ainsi à hauteur de 25 millions de dollars

Le «LA Phil» pouvait s'enorgueillir d'être la plus grosse structure musicale rentable des États-Unis (après le Met de New York), et d'une salle de concerts dessinée par Frank Gehry qui fait encore la fierté de la ville. Même si l'orchestre collabore régulièrement avec l'élite intellectuelle de la planète (comme les architectes Jean Nouvel, Frank Gehry et Zaha Hadid, avec lesquels il mène depuis trois ans un cycle autour de la trilogie Mozart-Da Ponte), se produit l'été, souvent avec des vedettes de la pop, devant 18.000 personnes au Hollywood Bowl, il n'en oublie pas sa mission de diffusion auprès du plus grand nombre. Dès l'arrivée de Dudamel, le «LA Phil» a décliné en plein cœur des quartiers difficiles de Los Angeles le principe d'El Sistema, rebaptisé Yola, Young Orchestras of Los Angles. Il entamera sa saison 2013-14 par une grande tournée… dans les différentes communautés de la ­ville.

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