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Nature & environnement

Les États-Unis à la recherche d'un centre de stockage de déchets nucléaires

Après l’échec du projet de stockage des déchets radioactifs les plus dangereux sur le site de Yucca Mountain, le gouvernement américain repart à la recherche d’une solution définitive.
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Déchets nucléaires
Tunnel d'expérimentation de stockage de déchets nucléaires sur le site de Yucca Mountain en 1995.
© department of energy

ENFOUISSEMENT. Les déchets nucléaires ou comment s’en débarrasser ? A l’instar de la France et de son projet controversé Cigeo prévu à Bure (Haute-Marne), les États-Unis ont aussi bien du mal à trouver une solution définitive pour les déchets à haute activité et à vie longue issus de l’arsenal atomique et des centrales nucléaires. Le Département de l’énergie (DoE) a annoncé le 24 mars 2015 qu’il revoyait de fond en comble la stratégie élaborée en 1985.

Yucca Mountain © Copyright DoE

Son secrétaire, Ernest Moniz, a confirmé que le DoE renonçait définitivement au site de Yucca Montain, dans le désert du Nevada, en sommeil depuis 2010, pour entreprendre un tour du pays à la recherche d’un endroit géologiquement apte à receler des colis vitrifiés à grande profondeur. Et il s’agit aussi de trouver des riverains qui seraient d’accord pour accueillir ces déchets. Le site de Yucca Mountain a principalement capoté à cause de l’opposition de l’État du Nevada et de la ville de Las Vegas. En 30 ans, 3,7 milliards d’euros ont été dépensés sur ce projet avorté.

Moins de déchets militaires, plus de civils

Second changement : plus question d’entreposer au même endroit les déchets militaires et civils. Désormais, deux sites sont prévus. En 1985, explique le DoE, les États-Unis étaient encore en pleine guerre froide et le pays prévoyait donc une augmentation des têtes nucléaires. Or, les différents traités START de démantèlement de ces armes conjointement avec la Russie a stoppé la production de déchets militaires. Il s’agit donc de trouver une solution définitive pour un stock qui n’augmente plus, évalué à environ 3000 tonnes, soit 5% du tonnage radioactif à enfouir. Ces déchets sont par ailleurs moins dangereux, moins chauds et plus facilement transportables que le combustible usé des centrales nucléaires.

Le problème est donc principalement civil. Aujourd’hui, 68.000 tonnes de déchets très radioactifs s’entassent aux abords de 72 sites de centrales nucléaires. Le tonnage augmente de 2000 tonnes par an. "Plus on attend, plus cela coûtera cher au contribuable" argumente le DoE qui estime l’addition à 22 milliards d’euros sur 50 ans. La méthode suivie est guère différente de celle adoptée par l’Agence nationale de déchets radioactifs (Andra) en France. La construction d’un site pilote est envisagée et seuls les déchets très radioactifs seraient enfouis dans des couches géologiques profondes. Quel État, quel Comté voudra bien de ces déchets ? le DoE se veut optimiste notamment parce que des entreprises privées se sont déclarées candidates pour faire le job. Ainsi, Waste Control Specialists a proposé de prendre en charge ces volumes sur le Comté d’Andrews au Texas où il gère déjà un site de déchets faiblement radioactifs. La société affirme que les riverains de la décharge sont favorables au projet. Elle espère obtenir une licence d’ouverture en 2016 pour pouvoir ouvrir le centre en 2020.

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