Le 03/02/15 - Une importante variation de poids chez la femme ménopausée serait plus grave qu’il n’y parait. C’est ce que révèle une étude américaine publiée dans le British Medical Journal, réalisée sur plus de 120 000 participantes. Les résultats ont ainsi démontré qu’une prise ou une perte de poids, intentionnelle ou non, augmenterait les risques de fractures osseuses de 10 à 18 %.
De précédentes études avaient révélé qu’une perte de poids chez les femmes ménopausées était associée à un risque accru de fractures des os, et que la prise de poids les protégeait. Cependant, les résultats de l’étude réalisée dans le cadre du programme de suivi Women’s Health Initiative sur 120 566 femmes âgées de 50 à 79 ans et ménopausées, démontre que ces variations auraient de fortes incidences sur les risques de fractures osseuses. Les participantes de l’étude, qui ne devaient présenter aucun problème cardiaque, pulmonaire et rénal, ont été suivies pendant 11 ans. Chaque année, elles ont été pesées et devaient rapporter leurs éventuelles fractures. Leur poids était considéré comme stable si la variation n’excédait pas les 5% de leur poids total.
Les variations de poids et les risques de fracture
L’étude a démontré que les femmes qui avaient perdu de la masse corporelle présentaient plus de 65% de risques en plus de se fracturer la hanche, 33 % de risque en plus de se fracturer le haut du corps (hanche, colonne vertébrale) et 9 % en plus de se fracturer les membres supérieurs. De même que la prise de poids est associée à une hausse de 10 % du risque de fractures des membres supérieurs et de 18 % des membres inférieurs (fémur). Les chercheurs ont distingué la perte de poids involontaire d’une perte de poids intentionnelle, et ont relevé des résultats différents. En effet, une perte de poids involontaire était liée à une augmentation du nombre de fractures de la hanche et de la colonne vertébrale, tandis qu’une perte de poids intentionnelle augmenterait le risque de fractures des membres inférieurs, mais limiterait les fractures de la hanche.
La ménopause : responsable des os fragilisés
La ménopause entraine une baisse de production d’oestrogènes, qui participent à la protection des os. Cette pathologie est appelée ostéoporose, et même si les études sont encore controversées à ce sujet, il semblerait qu’elle soit directement liée aux conséquences de la ménopause. Elle toucherait environ 40 % des femmes, et se manifeste généralement une dizaine d’années après le début de la ménopause. Ces changements hormonaux ne font que fragiliser davantage les os, qui manquent de calcium et de vitamines. On dit qu’ils sont déminéralisés, ce qui provoque des risques de fractures importants. On remarque également un tassement des vertèbres, qui participe à la diminution de la taille dont sont victimes beaucoup de femmes. Ainsi, une variation de poids importante associée à ce type de maladie, souvent liée à l’âge, ne ferait qu’augmenter les risques de fractures osseuses. Il paraît donc important de surveiller sa courbe de poids afin de les limiter.
Source : Postmepopausal weight change and incidence of fracture: post hoc findings from Women's Health Initiative Observational Study and Clinical Tirals. Carolyn J. Crandall, Vedat O. Yildiz, Jean Wactawski-Wende, Karen C.Jonhson, Zhao Chen, Scott B. Going, Nicole C. Wright, Jane A. Cauley. BMJ (27 January 2015). |