La Monnaie licencie 16 personnes et abandonne la danse

Peter de Caluwe (photo) a annoncé les premières mesures de restriction qui vont toucher dès 2015 le Théâtre Royal de la Monnaie.

Journaliste au pôle Culture Temps de lecture: 2 min

Peter de Caluwe, directeur général de la Monnaie, rencontrait ce mardi midi la presse, afin de faire l’inventaire détaillé des économies qui attendent la vénérable maison.

Le budget 2015 avait été préparé depuis le mois de mars 2014, sur une hypothèse de subside de l’État transmise par le ministère du budget, et qui s’établissait à 34,8 millions d’euros. Mais avec l’annonce du programme d’austérité du nouveau gouvernement, les chiffres annoncés sont à l’arrivée beaucoup plus noirs. On parle d’un montant final du subside de 33,255 millions d’euros. 15 % d’économies sont notamment attendues sur les frais de fonctionnement.

Ce n’est pas tout, puisque des efforts supplémentaires concernant ces mêmes frais de fonctionnement devront être consentis par la Monnaie entre 2016 et 2019. Une simulation pessimiste évoquait le chiffre de 1,4 million d’euros. Elle devrait finalement avoisiner les 480.000 euros, pour les quatre années à venir.

Ces économies se traduiront concrètement par quelques cruels sacrifices, sur le plan artistique comme sur le plan humain. On citera, parmi de nombreuses annonces, la suppression de seize emplois, dont cinq licenciements secs.

Une programmation réduite

La Monnaie réduira dès l’an prochain son rythme de programmation, en passant globalement de neuf à dix productions annuelles à désormais sept à huit : sept spectacles scéniques, et un extra-muros, espère Peter de Caluwe. Or, avertit-il, «  en jouant moins, on va également enregistrer moins de recettes. »

Parmi les suppressions de productions et spectacles annoncés, un petit coup de tonnerre : la programmation de danse, qui va tout bonnement disparaître de la Monnaie (à l’exception d’une création d’Anne Teresa De Keersmaeker, qui était déjà confirmée). «  C’est une catastrophe pour la Monnaie », déplore de Caluwe.

Le cycle Monteverdi, prévu en 2016 sous la direction de René Jacobs, est lui aussi supprimé. Tout comme la production L’opéra de quat’sous, de Kurt Weill.

La politique de synergies avec les salles de Bozar, Flagey, le KVS, le Théâtre National ou le Kaai, connaîtra elle aussi un sérieux frein.

Si le black-out n’aura pas lieu, reconnaît Peter de Caluwe, et si la Monnaie continuera à fonctionner après une vaste période de travaux de rénovation (de juin 2015 à février 2016), ce qui est en train de se passer envoie à l’ensemble du monde culturel un signal franchement alarmant. « À l’étranger, conclut de Caluwe, où la Monnaie est reconnue comme une maison de référence, et dit-on parfois intouchable, le message va être accueilli de façon très inquiétante. On se dira que si ça peut arriver aujourd’hui à la Monnaie, ça pourra se passer partout ailleurs. »

 

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