Augure met les relations presse en équation

Quel journaliste pourrait être intéressé par cette histoire ? Quel relais d'opinion pour faire passer cette idée ? Quel canal pour faire circuler une information dans l'entreprise ? L'arme secrète des communicants, qui répondent sans hésiter à leurs clients, s'appelle Augure. Un logiciel édité par la société parisienne du même nom. Fondée en 2002 par Michaël Jaïs, son actuel directeur général, et trois associés, elle emploie 110 salariés et réalise 9 millions d'euros de chiffre d'affaires.

« La communication était la seule fonction qui n'était pas informatisée dans l'entreprise, elle demeurait hors processus de gestion, explique Michaël Jaïs et nous avons eu l'idée de lancer un logiciel pour les communicants. » Ils peuvent ainsi identifier des interlocuteurs, créer une relation, formater leur communication et en mesurer l'impact.

Augure se développe normalement jusqu'en 2009 où l'annonce de la mort de Michael Jackson sur Twitter bouleverse la hiérarchie des circuits de l'information. La firme s'adapte alors aux réseaux sociaux et aux blogs.

Développer le savoir-faire

Augure travaille pour cela avec l'équipe de recherche Tao de l'Inria spécialiste de l'apprentissage à partir de données statistiques. Audience, propagation de l'information et expertise du sujet permettent d'identifier les acteurs les plus influents. Résultat, un petit tiers de ses 1.500 clients, qui cumulent 20.000 utilisateurs, sont des marques de la mode, du luxe et de la beauté. Augure leur permet de déceler des tendances et de communiquer auprès des acteurs les plus influents du marché.

Présent en France, en Espagne, en Belgique en Suisse et en Italie, Augure franchit un grand pas dans quelques jours en ouvrant un bureau à New York. La firme vient de lever 15 millions d'euros auprès de ses actionnaires Serena Capital, Ventech, OTC Agregator, Amundi Private Equity Funds, auxquels se sont joints le fonds Seventure et la BPI. Ces fonds vont aussi lui permettre de renforcer sa technologie, d'envisager des acquisitions, de se développer en Allemagne et en Grande-Bretagne. L'objectif étant de réaliser un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros en 2018, dont 20 % aux Etats-Unis. « Nous pourrions être alors le leader mondial du secteur », conclut Michaël Jaïs.