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Il est bien établi que les acides gras oméga 3 sont « essentiels » à notre santé, car notre organisme ne peut pas les synthétiser lui-même et doit donc les puiser dans l'alimentation (maquereau, anchois, sardines, noix, œufs bleu-blanc-cœur, pourpier…). Régulièrement, les nutritionnistes nous recommandent donc de consommer ces aliments afin de rétablir un équilibre plus juste entre oméga 3, oméga 6 et graisses saturées. Pourquoi ? Trop de graisses saturées et d'oméga 6 et trop peu d'oméga 3 favoriseraient un terrain inflammatoire et les pathologies de société associées. Plus spécifiquement, les bienfaits des oméga 3 sur la santé cardiovasculaire sont régulièrement soulignés tout comme leur bénéfice sur l'équilibre psychologique. Ainsi, depuis plusieurs années, plusieurs études prometteuses ont montré leur intérêt sur la sphère cognitive, la régulation des émotions et les symptômes de la dépression (tristesse, manque d'énergie, anxiété, insomnie, baisse de libido, tendances suicidaires…) et l'on assiste à un engouement pour les suppléments en oméga 3.
Mais, aujourd'hui, une importante analyse de la revue Cochrane jette un sérieux pavé dans la mare des divins lipides et met en cause l'intérêt d'une supplémentation en oméga 3 pour les troubles dépressifs majeurs. La célèbre revue scientifique a en effet passé en revue les données de 26 essais sur près de 1 500 participants et elle conclut qu'à ce jour les preuves sont insuffisantes pour conseiller de prendre des suppléments d'oméga 3 dans le traitement de ce trouble. Plus précisément, les auteurs reconnaissent bien des améliorations apportées par ces suppléments, mais les estiment de trop faible ampleur pour pouvoir conclure définitivement à une réelle efficacité de ce traitement. Il y a quelques mois, une autre étude d'envergure n'avait, elle aussi, pas trouvé d'impacts notables des suppléments d'oméga 3 sur le déclin cognitif.
Alimentation équilibrée
Pourtant, les études sur l'animal suggèrent bien un effet protecteur des oméga 3 contre le vieillissement cérébral, et de nombreuses publications ont largement démontré les avantages d'une consommation riche en poisson sur la cognition. On sait aussi que des niveaux sanguins élevés en EPA et DHA (des acides gras oméga 3 à longue chaîne) sont bien liés à un déclin cognitif moindre. En 2014, l'Inra avait d'ailleurs effectué une synthèse des dernières recherches sur les liens entre oméga 3, troubles neuropsychiatriques et maladies neurodégénératives. Les chercheurs relevaient ainsi l'importance des oméga 3 sur la neurogenèse et la neuroprotection, indiquant qu'ils permettaient clairement de réduire la survenue de troubles cognitifs tels que la perte de mémoire et qu'un régime riche en oméga 3 permettait de réduire l'apparition de la dépression.
Que conclure de ces différentes recherches et études a priori discordantes ? Peut-être tout simplement que nul supplément ou complément ne remplace vraiment une alimentation équilibrée… Donc, consommer des aliments riches en oméga 3 pour protéger son cerveau et sa santé psychologique, oui, sans aucun doute. Prendre des suppléments d'oméga 3, peut-être…
Mais qu'en est-il pour d'autres pathologies, comme l'arthrose par exemple, où l'on dit beaucoup de bien de l'huile de krill ?
Mais, aborde t on suffisamment la problématique de l'effet placebo ?
Si vous dites à un individu avec beaucoup de persuasion que ce que vous lui administrez est bon pour lui, il vous dira toujours qu'il se sent mieux à l'opposé de ce qui se produit dans le cas contraire, pourtant on a administré le même produit.
L'effet placebo peut donc produire des miracles.
Cette situation est clairement illustrée dans une étude réalisée il y a quelques années dans laquelle on souhaitait aprehender l'effet de la sur information dans la prescription d'un bêta bloquant. On souhaitait savoir si le fait d'informer les patients sur un risque de dysfonctionnement érectile avait de l'influence sur la survenue de cet effet.
La conclusion ne s'est pas faite attendre.