Le compositeur Pierre Boulez inhumé dans l'intimité à Baden-Baden

Le compositeur Pierre Boulez inhumé dans l'intimité à Baden-Baden

    Alors qu'à Paris un hommage lui sera rendu jeudi à l'église Saint-Sulpice, le compositeur et chef d'orchestre français influent Pierre Boulez, mort le 5 janvier à l'âge de 90 ans, a été inhumé dans la plus stricte intimité mercredi à Baden-Baden, en Allemagne.

    Des proches et des amis de cet artiste majeur de la deuxième moitié du XXe siècle, dont le compositeur allemand Wolfgang Rihm, s'étaient auparavant réunis en l'église collégiale de la ville pour lui rendre un dernier hommage. Margret Mergen, la maire de Baden-Baden, a salué un artiste «qui a combattu la routine et secoué le monde de la musique», selon le site du magazine allemande «Focus».

    Des Å?uvres qu'il a composés ont été jouées au cours de cette cérémonie marquée également par la lecture de textes et des prières dans cette église qui abrite les tombeaux des margraves (marquis) de Bade. Son cercueil était décoré de fleurs rouges et de roses blanches.

    Un partisan de la radicalité

    Jugeant trop conservateur le monde musical français d'alors, Pierre Boulez, qui prônait davantage de radicalité, s'était exilé à Baden-Baden, ville thermale proche de la frontière française, à l'aube des années 1960, où il est décédé mardi dernier. Son talent toutefois avait été reconnu en France dans les années 70.

    Ainsi le président de la République Georges Pompidou lui avait confié en 1969 la création l'Institut de recherche et de coordination acoustique/musique (Ircam), un laboratoire associé au Centre Pompidou qui a ouvert en 1977. L'année précédente, il avait fondé l'Ensemble intercontemporain (EIC), premier groupe français permanent de musique contemporaine largement soutenu par l'Etat. Entre temps, il avait dirigé l'orchestre de Cleveland aux Etats-Unis et l'orchestre symphonique de la BBC au Royaume-Uni.

    Cet inlassable bâtisseur d'institutions a également été à l'origine de la Cité de la musique (inaugurée en 1995) et de la Philharmonie de Paris, ouverte en janvier 2015 sans lui, alors qu'il était déjà malade. Une exposition lui avait alors été consacrée.

    Si ses Å?uvres comme «Le Marteau sans maître» étaient loin d'être appréciées de tous, comme un chef d'orchestre Pierre Boulez a été universellement salué. Presque aveugle, il ne pouvait plus diriger depuis plusieurs années.

    VIDEO. Pierre Boulez dirige «Répons», une de ses Å?uvres