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Exposition : les beaux vestiges de l’Opéra Comique

L’Expo « De Carmen à Mélisandre » au Petit Palais est une malle au trésors ouverte sur le grand répertoire dramatique de l’institution lyrique parisienne tricentenaire.

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Par Philippe Venturini

Publié le 29 avr. 2015 à 17:15

« Drames à l’Opéra-Comique ». Le sous-titre de l’exposition du Petit Palais, « De Carmen à Mélisande », peut surprendre qui a oublié que l’opéra-comique n’était pas un opéra amusant mais une composition lyrique ponctuée de dialogues parlés. Il peut aussi étonner qui associe encore le théâtre de la place Boieldieu à Paris, avec le simple divertissement et la musique légère. Si de nombreux ouvrages du XIXe siècle, signés Dalayrac, Auber ou Hérold, n’avaient d’autres prétentions que distraire le public, ceux du dernier quart, sur lesquels se concentre cette exposition, prennent une tout autre direction.

Carmen et Lakmé meurent sur scène. Bizet disparaîtra trois mois après la création de son chef-d’œuvre et Offenbach n’aura pas le temps d’assister au triomphe des « Contes d’Hoffmann ». A cela il faut ajouter l’incendie de 1887, durant une représentation de « Mignon », qui fera plus de quatre cents victimes et réduira le théâtre à un squelette. Voilà pour les drames...

Tous sont évoqués dans cette exposition aussi soignée qu’instructive, proposée par l’Opéra-Comique à l’occasion de ses trois cents ans, organisée avec le précieux concours de la Bibliothèque nationale de France, sous la direction d’Agnès Terrier, dramaturge du premier, et Cécile Reynaud, conservateur en chef du Département de la musique de la seconde. Contemporain de la nouvelle salle Favart, bâtie après la catastrophe, le Petit Palais accueille quelque deux cents pièces permettant de retracer la riche histoire de l’Opéra-Comique à partir de sept titres représentatifs.

Un quart de siècle de création

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De « Carmen », qui fit scandale parce que le « théâtre des familles » y présentait une femme à la séduction vénéneuse et la faisait mourir sur scène, à « Pelléas et Mélisande », qui a révolutionné le genre lyrique, c’est un quart de siècle d’intense création artistique que fait revivre cette manifestation.

Habilement conçue, la scénographie invite le visiteur à sans cesse circuler entre l’endroit et l’envers de la scène, dans un parcours balisé de couleurs. Le grand portrait de Célestine Galli-Marié, créatrice du rôle de Carmen, l’accueille fort logiquement, avant de le laisser déambuler entre la partition autographe de Bizet, des photos de l’inquiétant Taskin dans « Les Contes d’Hoffmann » et la robe de Mélisande portée par Irène Joachim en 1952. Manuscrits (Zola pour « Le Rêve).

Peintures (Gustave Moreau, Henri Martin, Maurice Denis), dessins, partitions (certaines partiellement brûlées lors de l’incendie) photographies (chanteurs, compositeurs), affiches, maquettes, coupures de presse et des enregistrements historiques (diffusés par un dispositif audiovisuel), permettent de comprendre comment l’Opéra Comique en cette fin de XIXe siècle avait quitté les seconds rôles pour s’imposer dans le premier.

DE CARMEN A MÉLISANDRE - Drames à l’Opéra Comique. Petit Palais, jusqu’au 28 juin, de 10h à 18h, nocturne le vendredi jusqu’à 21h. Fermé les lundis et le 1er mai

Philippe Venturini

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