LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Aurélie Dupont, l’étoile filante - Ses adieux au Palais Garnier

Aurélie Dupont sera dans « L’histoire de Manon » avec Roberto Bolle, Palais Garnier les 6, 8, 12 et 14 mai.
Aurélie Dupont sera dans « L’histoire de Manon » avec Roberto Bolle, Palais Garnier les 6, 8, 12 et 14 mai. © Patrick Fouque
Par Philippe Noisette , Mis à jour le

Le 18 mai, elle se produira pour la dernière fois à l’Opéra de Paris. Benjamin Millepied, Roberto Bolle et Cédric Klapisch racontent cette danseuse d’exception. 

C’est l’histoire d’une petite fille qui, à 7 ans, découvre les comédies musicales. A Washington, où son père est en poste, Aurélie Dupont se prend de passion pour la scène. Elle ne le sait pas encore, mais sa vie bascule. A 42 ans, elle fait ses adieux au Ballet de l’Opéra de Paris ce 18 mai au côté de la star italienne Roberto Bolle dans ­« L’histoire de Manon ». « De savoir que je vais partager avec elle ces moments si forts en émotion est un défi », résume le ­danseur de la Scala .

Publicité

Après ses débuts à l’école du ­Ballet en 1983, Aurélie Dupont s’est imposée comme une interprète d’exception, nommée étoile en 1998. Elle est de la génération apparue après les « bébés Noureev », du nom de ces vedettes de l’Opéra de Paris révélées par le danseur russe. Elle brille dans les grands rôles du répertoire, incarnant ce style français à part. « Le travail des jambes, la qualité du mouvement, il y a chez elle quelque chose qui n’appartient qu’à l’école française », résume Roberto Bolle. « Elle a cette capacité à se glisser dans un ­personnage. Elle pourrait être actrice », renchérit le cinéaste Cédric Klapisch, qui a réalisé un doc sur la danseuse et filmera ses adieux. « Aurélie a cette beauté des stars de cinéma. Mais aussi cette intelligence de la narration lorsqu’elle danse des rôles comme “La dame aux camélias” ou “L’histoire de Manon”. » « Elle représente tout ce que j’aime en danse », affirme le directeur, Benjamin Millepied. « Un jour, se souvient Klapisch , je lui ai demandé : “Faut-il être classique pour être une danseuse classique ?” Elle a répondu : “Non !” Elle a ce don de rendre modernes des ­ballets vieux de cent cinquante ans. »

La suite après cette publicité

Aurélie Dupont veut savourer ce dernier salut

En 1997, elle rencontre Pina Bausch invitée par Brigitte Lefèvre. Il faudra des semaines à Aurélie Dupont pour se remettre du choc que fut « Le sacre du printemps » de la chorégraphe allemande. Pina dira qu’elle a choisi Aurélie pour ses faiblesses. « Elle l’avait simplement regardée et vu la danseuse et la femme », remarque Benjamin Millepied. Le « monstre technique », comme elle se décrit alors, devient une danseuse avec une âme. Et croise les contemporains Angelin Preljocaj, Mats Ek ou Millepied, qui se rappelle : « A chaque fois que j’ai chorégraphié pour elle, je l’ai vue s’emparer des pas là où d’autres ne font que reproduire. Sa ­personnalité est sa force. »

La suite après cette publicité

Des blessures l’ont tenue éloignée du public. Aurélie veut savourer ce dernier salut. Et ne s’interdit pas de danser ailleurs. Elle enchaîne en tant que maître de ballet auprès de l’Opéra de Paris. « C’est une belle transition », assure Bolle. Et ­Klapisch de rajouter : « Aurélie parle souvent du passage du temps. Cette soirée, ce sera cela aussi. Après tout, le départ d’une étoile telle qu’Aurélie n’est pas si éloigné des adieux d’un footballeur comme Zidane. Ils sont confrontés à la date de leur départ à la retraite. A chacun de se réinventer. Dans ces métiers, le corps change, il faut affronter cette ­réalité. Et l’accepter. Aurélie en fait aujourd’hui une richesse. » L’étoile n’aura eu qu’une ennemie toutes ces années : elle-même. « Je n’ai fait que douter durant ma carrière. » A la scène elle manquera, sans aucun doute.

« L’histoire de Manon », avec Aurélie Dupont et Roberto Bolle, Palais Garnier les 6, 8, 12 et 14 mai. Soirée d’adieux le 18 mai ­retransmise dans les salles UGC.

Contenus sponsorisés

Publicité