VIDÉO - Le dernier fabricant de piano de France est installé dans l'Yonne

C'est dans un hameau de Villethierry (Yonne) que Stephen Paulello imagine et fabrique presque entièrement ses pianos. Une production "made in Yonne" de renommée internationale. Si la musique est reine dans ce hameau, à l'origine des pianos il y a d'abord le bruit de la menuiserie exlique Stephen Paulello : "on n'utilise qu'une partie d'un tronc d'arbre, quatre ou cinq mètres de tronc, dans ces cinq mètres on fait un choix absolument drastique. Il ne faut pas qu'il y ait de poche de résine quand il s'agit d'épicéa, de maladie du bois, de torsion des fibres, enfin il y a toutes sortes de choses qui peuvent se passer".

Des essences locales de bois

Les essences utilisées pour ses pianos sont nombreuses, et en partie issues d'une production locale comme du chêne, du hêtre, du frêne. L'érable en revanche est importé du Canada et l'épicéa vient en autre de Suisse. Les bois sont découpés et séchés sur place, d'abord à l'extérieur, puis en intérieur et enfin chauffés brièvement afin de résister à de futurs chocs d'hygrométrie.

Jusqu'à présent la production a été quasiment confidentielle. Un à deux pianos par an depuis 2008. "Dans le passé, j'ai été professeur de piano au conservatoire du Ve arrondissement de Paris. La décision a été lente à prendre parce que je suis passé du fonctionnariat de l’État au rôle d'entrepreneur" commente Stephen Paulello.

L'Opus 102 a déjà donné lieu à la création d'une œuvre contemporaine à quatre mains de Philippe Morino et Thierry Pélicant. Dans les années qui viennent Stephen Paulello souhaiterait produire une dizaine de pianos par an. Des extensions de 900 m² en travaux actuellement vont permettre de doubler la surface de production. Et pour ceux qui voudraient entendre ce piano en concert, il sera joué samedi 4 juin à Paris salle Gaveau lors d'un récital donné par Boris Giltburg.

Une entreprise qui compte depuis le mois de décembre 2015 un nouveau joyaux à son catalogue: l'Opus 102, un puissant piano à queue de trois mètres, destiné aux grandes salles de concert. Ce piano a déjà été testé à la Philharmonie de Paris et ses 2.400 places. En dessous de mille places, ce type de piano n'est plus approprié explique Stephen Paulello: "lorsqu'un pianiste joue des œuvres très chargées en notes, la salle sature tellement il y a de son".