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Culture - Spectacle

« Tarik el-Chams », un musical à la nostalgie ensoleillée

La nostalgie n'est plus ce qu'elle était ! Dans « Tarik el-Chams », la comédie musicale qui signe le retour de Roméo Lahoud au spectacle, l'absence de l'incomparable Salwa Katrib, vedette de ses plus grands succès, est contrebalancée par la fraîcheur de la jeune distribution. À laquelle le metteur en scène veut insuffler l'amour du patrimoine !

De très jolis costumes et décor formant des tableaux scéniques d’une grande harmonie.

Émouvant Roméo Lahoud dans son patriotisme, son ardent attachement aux racines libanaises qu'il tient à transmettre à la nouvelle génération. Sa générosité et son enthousiasme envers les jeunes talents qu'il souhaite encourager. Quitte à prendre le risque de l'inévitable comparaison avec ses œuvres d'antan portées par son étoile, Salwa Katrib, et d'autres vedettes d'envergure.


Pour Tarik el-Chams, la comédie musicale qu'il présente jusqu'au 6 avril au théâtre du Casino du Liban*, le grand metteur en scène a choisi de donner sa chance à une distribution de débutants ! Trois belles voix : Mikayella (véritable atout fraîcheur de ce musical), Jad Katrib (belle voix et belle prestance) et Zeynab Chreif (une certaine présence) encadrées par quelques figures connues du petit écran (comme Pierrette Katrib, Walid el-Alayli, Fadia Abboud, Joseph Abou-Khalil ou encore Afif Chaya...) et soutenues par la nouvelle troupe de danse d'Alain Merheb (dirigée par Nay Lahoud) donnent à ce divertissement « grand public » une note juvénile marquée. Qui s'accorde avec la trame, empruntant au conte son ton d'« il était une fois » pour dessiner l'image d'un Liban d'Épinal. Car derrière le symbolisme des tribulations d'un petit palais situé à un croisement de routes et attisant toutes les convoitises se profile, évidemment, l'histoire (rêvée d'éternel résistant ?) du pays du Cèdre !


Dans un impeccable décor de carte postale (une reconstitution inspirée de l'architecture des palais des émirs conçue par Roméo Lahoud), une petite cour d'opérette s'agite dans l'attente d'une présumée protectrice, amie des rois et des puissants. Chargée de faire le guet, Aantara, l'espiègle jeune orpheline au service de la châtelaine (interprétée par une Mikayella pleine d'entrain, de vivacité et d'aisance), voit affluer visiteur sur visiteur : un pacha ottoman, un consul occidental, un marchand de soieries, un prince arabe... Tous se posent en bienfaiteurs et alliés de la châtelaine. Lorsque, brusquement, apparaît une mystérieuse Sitt Bdour qui soulève toutes les interrogations, alimente toutes les rumeurs, sème le trouble et chamboule tous les plans. Une dame à nulle autre pareille ! Insaisissable comme le temps et victorieuse... comme le temps.

 

Commandeur dans l'ordre du Cèdre
Cette fable, un peu fantastique, nimbée de nostalgie heureuse, Roméo Lahoud l'a écrite, composée et mise en scène pour les jeunes d'aujourd'hui. Pour leur raconter, par tableaux scéniques, ce Liban de convivialité, d'authenticité, de simplicité qui tend à disparaître... après avoir résisté durant des millénaires à tous les envahisseurs ! Pour les reconnecter avec leur patrimoine, avec cet esprit rural qui a longtemps fait le charme de cette terre de soleil, avec leur danse folklorique (jolis tableaux de dabké), avec les accents et rythmes des chansons libanaises (la plupart ici composées par Roméo Lahoud) et la beauté de leurs costumes folkloriques (que Papou Lahoud a magnifiquement recréés dans une harmonieuse palette de coupes et de couleurs...)
Voilà la finalité de ce Tarik el-Chams. Dont les quelques longueurs, quelques lenteurs et un léger manque d'aisance sur scène des jeunes interprètes s'effacent néanmoins devant d'harmonieux tableaux scéniques, d'entraînantes dabkés et farandoles et les charmantes figures de cette génération d'artistes de la relève !
51 ans plus tard, Roméo Lahoud reste toujours un dénicheur de talents. Et ce n'est pas là le moindre de ses talents qui lui ont valu, d'ailleurs, les insignes de commandeur de l'ordre du Cèdre, remis lors de l'avant-première par la ministre des Déplacés Alice Chaptini, de la part du président de la République !

*Du mercredi au dimanche, à 20h30. Plus matinées les dimanches.

 

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