« L’Orange mécanique » d’Anthony Burgess : la musique classique suggère la violence

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« L’Orange mécanique » d’Anthony Burgess : la musique classique suggère la violence

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L'auteur britannique Anthony Burgess (1917-1993) © Sophie Bassouls/Sygma/Corbis
L'auteur britannique Anthony Burgess (1917-1993) © Sophie Bassouls/Sygma/Corbis

Aujourd’hui, France Musique met en lumière l’ouvrage de l’auteur britannique Anthony Burgess : « L’Orange mécanique ». Dans ce roman culte des années 1960, l’auteur entame une réflexion sur le bien et le mal et évoque la musique classique comme élément constitutif de l’ultra violence du personnage principal

Littérature et musique sont deux univers chers à l’auteur britannique Anthony Burgess. Egalement musicien et compositeur, il n’aura de cesse de mêler ces deux éléments dans sa vie en faisant vivre la musique dans plusieurs de ses ouvrages.

«J’aimerais que les gens pensent à moi plus comme un musicien écrivant des romans, que comme un romancier qui compose de temps à autre » dit-il à son propos

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C’est en 1962 qu’il rédige Orange Mécanique – une de ses ouvrages phares – dans lequel la musique s’assume pleinement comme un élément constitutif du thème principal du récit : la violence.
Il met en lumière le jeune personnage principal d’Alex – figure ultraviolente et sorte d’antihéros charismatique- dont la vie se résume à semer la haine au travers de crimes plus terribles et gratuits les uns que les autres en compagnie de ses « droogs » Pierrot, Jo et Momo.

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Réflexion sur le bien et le mal et sur la place du libre arbitre de l’homme dans notre société, l’auteur utilise la musique classique pour dépeindre cette violence dont s’abreuve Alex par plaisir. Adepte de Beethoven Ludwig Van comme il le surnomme – Alex passe son temps libre à écouter le compositeur allemand et notamment la « *Neuvième * » à laquelle il associe des visions de mort et de chaos.

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Burgess fait de Beethoven une sorte de guide spirituel pour le personnage d‘Alex. La force et la puissance de sa musique servent à dépeindre et exacerber les excès récurrents du personnage principal.

Intrigant, le personnage d’Alex oscille entre sauvagerie et raffinement, sa sensibilité musicale s'opposant - à plusieurs reprises - avec sa cruauté. Burgess pose ainsi le rapport entre morale et culture. Ce à quoi Stanley Kubrick dans sa fidèle et culte interprétation cinématographique (1971) apporte la réponse suivante :

« Les nazis écoutaient Beethoven. Certains d’entre eux étaient des gens très cultivés. Cela n’a rien changé en leur comportement moral ».

Si dans la première partie de l’ouvrage, la neuvième Symphonie de Beethoven est un instrument de plaisir pour Alex , dans la seconde – lorsque qu’il subit le traitement Ludovico – la musique du compositeur allemand devient un instrument de torture qui - associée à des images de haines - ont pour but d’exacerber, comme un lavage de cerveau, - sa violence.

Un détournement pervers et sauvage qui fera d’Alex, à la sortie de cette cure pacifiste, un personnage impuissant, sans défense face au reste de la société et incapable d’écouter à nouveau son compositeur favori.

Au travers de ce système Ludovico, Burgess dépeint les dérives d’une société prête – elle aussi- à utiliser la violence pour construire le modèle qu’elle souhaite.
« Orange mécanique parle des tentatives pour limiter le choix de l’homme entre le bien et le mal » explique Stanley Kubrick à ce propos

Dans l’adaptation cinématographique de Stanley Kubrick, la musique réalisée par Walter Carlos, occupe elle-aussi une place proéminente. Les compositeurs évoqués par Burgess sont présents au travers d’une bande sonore - volontairement déformée par des traitements informatiques – ayant pour but souligner la démence et l’absurde du personnage d’Alex.

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