La Bohème au cœur du palais

Celui des Princes-Évêques servira de décor paradoxal à l’opéra de Puccini.

Paul Vaute
In this photo provided by the Metropolitan Opera, Vittorio Grigolo portrays Rodolfo with Kristine Opolais as Mimi in the Metropolitan Opera's Live in HD broadcast of Puccini's "La Boheme," Saturday, April 5, 2014 in New York. Opolais made Metropolitan Opera history Saturday, stepping in for an ailing soprano to make her second company role debut in a span of 24 hours. On Friday night, Opolais sang Cio-Cio-San in Puccini's "Madama Butterfly." (AP Photo/Metropolitan Opera, Marty Sohl)
In this photo provided by the Metropolitan Opera, Vittorio Grigolo portrays Rodolfo with Kristine Opolais as Mimi in the Metropolitan Opera's Live in HD broadcast of Puccini's "La Boheme," Saturday, April 5, 2014 in New York. Opolais made Metropolitan Opera history Saturday, stepping in for an ailing soprano to make her second company role debut in a span of 24 hours. On Friday night, Opolais sang Cio-Cio-San in Puccini's "Madama Butterfly." (AP Photo/Metropolitan Opera, Marty Sohl) ©AP

Celui des Princes-Évêques servira de décor paradoxal à l’opéra de Puccini.Fidèle au rendez-vous depuis quinze ans déjà, l’opéra en plein air de l’été prendra possession du palais des Princes-Évêques de Liège du 21 au 23 août prochains. Au menu, une œuvre revenante : "La Bohème" de Giacomo Puccini, une des plus jouées du répertoire lyrique, déjà proposée sur notre site palatial en 2004, dans un univers conçu par Jean-Michel Folon.

"J’ai beaucoup hésité, confie le directeur général de l’ASBL Opéra pour tous Cédric Monnoye, qui se charge cette fois de la scénographie. On l’avait tellement bien fait il y a dix ans que je ne croyais pas qu’on pourrait faire mieux". Les hésitations ont été surmontées. Ce sera la même chose, mais autrement.

Elvis Pompilio dans la danse

Ainsi, pour les costumes, le choix d’Elvis Pompilio constitue déjà, faut-il le dire, une garantie d’originalité. Et le modiste a pris les choses à cœur pour ce rare retour dans ses terres d’origine. Tous les chanteurs et même les choristes ont dû passer dans son atelier ! "J’ai été très surpris d’avoir cette demande, explique-t-il. Je n’avais jamais fait cela, mais j’ai été ravi d’avoir accepté. Je me suis beaucoup documenté sur la bohème. Comme je l’ai connue moi-même…"

Pour la mise en scène, appel a été fait à Albert-André Lheureux, qui en a plus de 70 au compteur. Sa lecture du livret de Giacosa et Illica (d’après le roman d’Henri Murger) l’a conduit à imaginer pour décor l’image du labyrinthe, dans lequel la vie devient progressivement plus étroite et se resserre. "Les deux premiers actes, relève-t-il, c’est la joie de vivre quand on est bohème. Même si on a faim et froid, il y a la liberté. Ici, ce sont de vrais artistes, pas des bobos comme on en connaît maintenant. Puis vient la rencontre, l’amour qui se déclenche. On se retrouve au café Momus qui est plutôt une grande terrasse".

La suite est connue : la mésentente qui s’installe entre Mimi (Hanne Roos) et Rodolfo (Mickael Spadaccini), les problèmes d’argent, la phtisie… avant le retour de flamme, le rassemblement des amis mais aussi la mort de l’aimée. "Nous n’irons pas dans la morosité, dans la tristesse, assure cependant Albert-André Lheureux. Les gens aujourd’hui ont besoin d’espoir".

Une sonorisation améliorée

A la baguette, on trouvera Eric Lederhandler, récemment nommé directeur musical du Jiangsu Performing Arts Group Symphony Orchestra à Nankin pour une durée de deux ans, position qu’aucun étranger n’avait encore occupée jusqu’ici en Chine.

L’œuvre bénéficiera de la sonorisation améliorée déjà appliquée l’an dernier, avec des avis positifs unanimes. Même en plein air et en pleine ville, on peut parier sur le naturel quand on est bien entouré par les murs d’un palais. "C’est un renoncement à la grande amplification comme celle qu’on a dans les festivals de musique pop, rock…, se réjouit le chef d’orchestre. On est ici sur quelque chose de fondamentalement allégé. On se rapproche beaucoup plus d’une exploitation naturelle de l’acoustique".

A noter que, comme les années précédentes, la première sera destinée aux défavorisés, et qu’après Liège, le spectacle migrera vers le château de Bois-Seigneur-Isaac (du 27 au 30 août), puis vers le château d’Ooidonk (les 5 et 6 septembre).

Rens. et billetterie : www.070.be ou tél. 02.376.76.76, tarifs 30 - 55 euros, début du spectacle à 21 h., durée 2 h. 10, ouverture des portes dès 19 h.

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