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Le prosélytisme de Nemmouche posait problème en prison

Le suspect de la fusillade meurtrière au Musée juif de Bruxelles avait été placé à l'isolement à l'époque où il était détenu à Toulon.
publié le 2 juin 2014 à 15h33

Mehdi Nemmouche, détenu deux ans à Toulon, y a été placé plus d’un an à l’isolement notamment en raison de son comportement prosélyte, a raconté lundi un de ses surveillants, qui décrit un homme pratiquant, ne réclamant la télévision qu’au moment de l’affaire Merah.

Sur ses cinq dernières années de prison, de 2007 à 2012, le suspect dans la tuerie du Musée juif de Bruxelles a passé les deux dernières à Toulon-La Farlède, où une mesure de détention à l'isolement avait été décidée en octobre 2011 et ce jusqu'à sa sortie en décembre 2012, du fait de problèmes disciplinaires et de «tendances prononcées» à vouloir rallier à sa religion d'autres détenus, a expliqué David Mantion, secrétaire régional adjoint de l'UFAP-Unsa Justice Paca Corse.

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L'homme a par exemple tenté plusieurs fois de revêtir, lors de la promenade, une djellaba, qu'il descendait cachée sous son bras. «Il essayait d'enrôler» des codétenus, a ajouté le surveillant. Une fois à l'isolement, il a adopté «un comportement plus calme dans l'ensemble», a indiqué David Mantion, qui travaillait dans ce quartier comprenant une dizaine de cellules. «Il faisait les cinq prières par jour», a-t-il poursuivi. «Il avait la barbe, portait la djellaba quasiment tous les jours. Il n'avait pas la télévision en cellule, car ce n'était "pas bien".» Sauf quand il y a eu l'affaire Mohamed Merah.

«Quand il y a eu l'affaire Merah, tout de suite il a demandé à avoir un poste de télévision pour suivre l'affaire. Son comportement a un peu changé, il était un peu jubilatoire. Une fois la médiatisation retombée, il a rendu le téléviseur», a ajouté le gardien. Selon lui, le cas Nemmouche, de par sa radicalisation, était déjà suivi et géré par la direction centrale de l'Administration pénitentiaire.

La prison de Toulon-La Farlède compte 800 détenus pour 600 places et 198 agents de surveillance, a précisé David Mantion. A ce niveau d'effectifs, «en dehors des cas qui sautent aux yeux», «il nous reste peu de temps» pour mener une analyse fine des détenus et faire remonter les dossiers, a-t-il regretté, réclamant plus de personnels «pour qu'on puisse remplir nos missions le mieux possible».

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