Le cerveau et l’intestin communiquent

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    Le cerveau et l’intestin communiquent
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C’est l’histoire d’un dialogue resté longtemps secret, entre notre cerveau et… notre intestin. Avec les récents progrès en matière de génomique, ce dernier dévoile une intimité composée – nous le savions – de milliards de bactéries, mais pas seulement.

Le microbiote (ou flore intestinale) se forme dès la naissance par la colonisation progressive de milliards de bactéries. En deux jours, leur nombre atteindrait même le cap de 100 000 milliards ! C’est un organe à part entière avec la particularité d’être impalpable. Il renferme 200 millions de neurones. Et le plus inattendu étant que ces derniers communiquent avec notre cerveau.

« Notre tube digestif n’est pas isolé », explique le Pr Bruno Bonaz, chef du service de gastro-entérologie du CHU de Grenoble. « Il est relié à notre cerveau par le système nerveux autonome. Il s’agit d’une relation bidirectionnelle, c’est-à-dire que l’échange d’informations s’effectue dans les deux sens ». Cette communication est rendue possible grâce au nerf vague. « Il est composé de fibres spécifiques, qui informent et relient notre cerveau à notre tube digestif ».

La piste des probiotiques…

Plusieurs études réalisées principalement sur la souris ont mis en évidence cet échange. Bruno Bonaz lui, travaille sur le syndrome de l’intestin irritable (SII), et sur le rôle potentiel du stress.  « Un dysfonctionnement de ces relations peut être à l’origine de pathologies digestives telles que le SII voire de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) ». A l’image de la maladie de Crohn ou de la rectocolite hémorragique.

Le médecin fait notamment référence à un épisode de stress. « Il va augmenter la perméabilité intestinale et favoriser la pénétration de bactéries dans la paroi. Lesquelles peuvent déclencher des poussées inflammatoires. Et d’une manière générale, comme chacun peut s’en rendre compte, le stress ralentit la motricité de l’estomac et accélère le transit au niveau du colon ».

Notre cerveau serait donc fortement influencé par des bactéries hébergées au sein de notre système digestif. Et comme nous le souligne le Dr Laurence Benedetti, diplômée en nutrition et micronutrition « Notre deuxième cerveau joue avec nos émotions et nous ne connaissons encore que la partie émergée de l’iceberg. Nous sommes au tout début d’une nouvelle ère ». De là à imaginer qu’une supplémentation en probiotiques puisse par exemple diminuer les niveaux de stress ? « Pourquoi pas », rétorque-t-elle. « Une récente étude publiée dans la revue Biological Psychiatry l’a d’ailleurs montré. Les probiotiques pourraient représenter une nouvelle stratégie thérapeutique prometteuse pour lutter contre le stress et la dépression ». Pour en savoir davantage, rendez-vous sur http://www.iedm.asso.fr.

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