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Santé

Edulcorants : aucun intérêt nutritionnel ?

Sucralose, aspartame, stévia... Les substances chimiques utilisées pour leur pouvoir sucrant n'auraient aucun intérêt nutritionnel selon le dernier avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation.
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Stévia
Aspartame
©DURAND FLORENCE/SIPA

ÉDULCORANT. Aspartame, sucralose, stévia... L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) a eu beau chercher, elle n'a trouvé aucun intérêt nutritionnel scientifiquement démontré aux édulcorants intenses (EI) utilisés comme substitut non calorique au sucre. Selon le dernier avis de janvier 2015 de l'Anses, à ce jour, aucune étude ne prouverait le bénéfice de ces additifs sucrants sur le contrôle de son poids, pas plus que sur "la glycémie chez les sujets diabétiques ou l'incidence du diabète de type 2". Toutefois, l'agence précise que les associations de patients diabétiques ont signalé l’intérêt de la consommation d’EI dans un contexte social, mais que "ce paramètre n’a pas fait l’objet d’une évaluation dans la présente expertise"

Au cours de ces 20 dernières années, les consommateurs n'ont pas manqué de s'habituer à boire des boissons intégrant des édulcorants intenses, par souci d'éviter d'ingérer trop de sucre. De nombreuses études se sont succédé pour évaluer la sécurité de leur consommation.

Première évaluation globale au niveau européen

Aujourd'hui, l'Anses scrute le bénéfice nutritionnel de l'aspartame et autre extrait de stévia. "Aucun évaluation globale concernant les risques et les bénéfices nutritionnels de ces produits n'avait été conduite au niveau européen jusqu'à ce jour", souligne le gendarme de la sécurité alimentaire.

L’appellation "Edulcorants intenses" (EI) regroupe diverses substances obtenues par synthèse chimique ou extraites de végétaux, utilisées en industrie agroalimentaire pour leur pouvoir sucrant plusieurs dizaines à plusieurs milliers de fois supérieur à celui du sucre "classique", le saccharose.
Source : Anses

Boire un soda à base d'édulcorants intenses permet certes de réduire l'apport énergétique à court terme, mais les données disponibles portent sur des durées insuffisantes pour garantir le maintien de cet effet à long terme", prévient l'Anses. D'ailleurs, certaines études évoquent même paradoxalement une prise de poids "sans que la causalité de cette association n'ait été établie"

L'Anses note également qu'il n'existe aucun bénéfice nutritionnel pour prévenir l'apparition du diabète de type 2. Et il en serait de même pour les patients diabétiques qui espèrent contrôler leur glycémie en ingurgitant de l'aspartame ou des extraits de stévia. L'Anses indique enfin que des études approfondies doivent être menées pour évaluer les risques potentiels de développement de cancer ou d'un accouchement prématuré après la consommation d'édulcorants intenses. 

L’étude a porté sur plus de 8 types d’édulcorants intenses. l’aspartame (Efsa, 2013), l’acésulfame de potassium (K) (SCF, 2000b), l’acide cyclamique et ses sels (SCF, 2000c), le rébaudioside A (Efsa, 2010), le néohespéride dihydrochalcone (SCF, 1988), le néotame (Efsa, 2007), la saccharine et ses sels (SCF, 1995), le sucralose (SCF, 2000a), le sel d’aspartame-acésulfame (SCF, 2000b) et la thaumatine (SCF, 1988).

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