Santé cardiovasculaire : et si tout se décidait pendant l’enfance ?

13 janvier 2015

Fortement liées aux conditions de vie, les maladies cardiovasculaires surviennent plus fréquemment dans les milieux défavorisés. « Le risque de développer une cardiopathie, une insuffisance cardiaque ou un infarctus du myocarde serait ainsi moins fréquent chez les adultes ayant grandi dans un environnement équilibré », viennent de montrer des chercheurs américains.

A l’âge adulte, les maladies cardiovasculaires sont favorisées par le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, une alimentation peu équilibrée et le manque d’activité physique. Mais les conditions de vie pendant l’enfance auraient aussi leur importance dans la survenue de ces troubles. Selon l’équipe de l’American Heart Association, « grandir dans un environnement familial stable sur les plans économique et relationnel, préfigure d’une bonne santé cardiovasculaire », révèlent les auteurs d’une étude récemment publiée dans le journal Circulation.

L’enfant devenu grand 

Pour le prouver, l’équipe du Pr Laura Pulkki-Rabåck a observé 3 577 enfants et adolescents âgés de 3 à 18 ans. Six facteurs ont été étudiés : le statut socioéconomique, la stabilité émotionnelle, le comportement des parents en lien avec la santé de leur enfant, la survenue d’événements stressants, ou encore les problèmes d’agressivité et les difficultés d’intégration sociale.

Vingt-sept ans plus tard, 1 089 d’entre eux – alors âgés de 30 à 45 ans – ont pu être recontactés. Résultat, les enfants issus de milieux moins aisés avaient une santé psychologique plus fragile. « Dans un milieu de vie confortable, les petits ont en effet davantage l’occasion de s’épanouir, d’apprendre à gérer leurs émotions comme l’agressivité et donc de se sentir moins stressés ». Un plus, car en grandissant le stress devient l’un des facteurs les plus importants dans la survenue de troubles cardiovasculaires.

A ce facteur s’ajoutent le lien avec le surpoids, le tabagisme et le déséquilibre dans l’assiette. Comparés à leurs camarades plus fragiles, les enfants favorisés avaient – à l’âge adulte – « 14% de chance en plus d’être de poids normal, 12% de ne pas être dépendants au tabac, 11% de chance d’avoir un indice glycémique bas en lien avec une bonne alimentation ».

  • Source : American Heart Association, le 12 janvier 2015

  • Ecrit par : Laura Bourgault - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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