Volvo va fournir une armée de voitures autonomes à Uber
Le champion américain de la mobilité va acheter 24.000 véhicules dotés de système d'aide à la conduite.
C'est le premier « deal » du genre, le premier d'une série qui s'annonce longue et qui risque fort de contribuer à transfigurer l'industrie automobile. Volvo va fournir à son partenaire Uber 24.000 véhicules équipés de systèmes d'aides à la conduite - les précurseurs des « robotaxis » et peut-être des voitures vendues en marque blanche à un fournisseur de services de mobilité.
La flotte en question, qui représente presque 5 % des volumes de Volvo en 2016 et qui pourrait générer plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, doit être livrée au spécialiste du transport de personne à la demande entre 2019 et 2021. « C'est un pas vers la production à grande échelle de voitures autonomes », note Jeff Miler, le responsable des partenariats automobile d'Uber. Leur usage commercial restera cependant tributaire de l'évolution du cadre réglementaire international : aujourd'hui, aucun pays n'autorise la conduite sans chauffeur hors expérimentation.
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Le suédois, propriété du chinois Geely, va assembler des SUV XC 90 spéciaux équipés de tous les capteurs et calculateurs nécessaires à la conduite autonome. Charge ensuite à Uber d'y installer son logiciel de conduite et de connecter ces engins à son application. Les deux groupes avaient noué un partenariat l'été dernier pour développer la technologie sans chauffeur et tester des prototypes aux Etats-Unis . Les véhicules (on ne sait pas s'ils seront à moteur thermique, électrique ou hybride), doivent être usinés en Suède - au moins dans un premier temps. Volvo est en effet en train de construire une usine à Charleston, en Caroline du sud.
Nous voulons devenir un constructeur de choix pour les services de mobilité
« L'industrie automobile est en train d'être bouleversée par la technologie, et nous voulons participer au changement, affirme Häkan Samuelsson, le PDG de Volvo. Le but de ce dernier est de faire de son groupe un « fournisseur de choix pour les services de mobilité du monde entier ». Le constructeur va d'ailleurs continuer à mettre au point, de son côté, un système « sans chauffeur » complet.
Un gros test pour Uber
Ce faisant, Uber se lance dans un nouveau modèle économique, puisque l'entreprise ne possédait aucun véhicule jusque-là - ceux-ci étant la propriété des chauffeurs. En février, Daimler et Uber avaient annoncé un accord d'un autre genre. Le constructeur allemand avait obtenu que ses futurs engins autonomes puissent être accessibles au public via la plate-forme Uber.
Ce qui semble être quasi certain, c'est que le géant numérique n'entend pas se muer en industriel. « Nous ne fabriquerons pas de véhicules, nous avons vocation à nous associer avec des constructeurs », affirmait il y a quelques mois Pierre-Dimitri Gore-Coty, l'un des cadres du groupe.
Julien Dupont-Calbo