On en apprend de belles en lisant «LeMonde»! En 2020, le Musée de Baltimore n'achètera que des œuvressignées par des femmes. Il pense y consacrer deux millions dedollars. Une partie de la somme réunie en 2018 par la vente de troisœuvres issues de la collection, histoire d'accroître lareprésentations des minorités ethniques. Les huit millions dedollars ont d'abord servi à se payer des pièces de créateursd'origine afro-américaine, coréenne ou mexicaine. Je signale queles trois pièces évacuées étaient signées Andy Warhol, RobertRauschenberg et Franz Kline. Voilà qui fait passer un gay à latrappe. Warhol. Il devient difficile de nos jours de privilégier uneminorité plutôt qu'une autre. Reste qu'il ne fait plus en aucun casappartenir à aucune majorité.
Si les femmes ne sont nullement raresaux Etats-Unis, et dans le Maryland où se trouve Baltimore, ellesl'apparaissaient aux cimaises. C'est ce qui a frappé à sa venue ledirecteur Christopher Bedford, nommé en 2017. L'homme, pourtantBlanc, se dit prêt à des gestes «radicaux». On n'a passemble-t-il pas encore tout vu. L'idée de se concentrer sur lesfemmes en 2010 vise certes à «corriger l'image de l'institution etun déséquilibre historique dans les collections», mais aussi àcélébrer un anniversaire. En août 1920, les femmes obtenaient bienavant les Françaises (et a fortiori les Suissesses) le droit de voteavec le 19 e amendement à la Constitution.
Politique à risques
Evidemment, le directeur prend desrisques. S'il lui est bien sûr loisible de procéder à des«deaccessioning» (ou ventes), vu que l'institution reste privée,il doit affronter les bailleurs de fond. Blancs, sans aucun doute. Orceux-ci font grise mine. Il agit aussi contre le cœur historique dumusée. Or celui de Baltimore doit presque tout à deux femmes, Claribelet Etta Cone. Elles avaient notamment acquis, entre les gravures, lespeintures et les sculptures, quelque 500 Matisse. Un peu moins dePicasso. Il s'agissait en plus d'amies proches de Gertrude Stein dan les années 1910.Peut-on jouer le féminisme contre le féminisme en voulant lemettre au goût du jour?
Cela dit, «Le Monde», devenu enFrance le temple du «politiquement correct», commence àrétro-pédaler. Le quotidien, qui a un peu trop gentiment tendu lemicro aux minorités, afin de faire mousser l'audimat, sembledécouvrir avec surprise leur appétit de pouvoir. Censures. Interdictions.Pressions par les réseaux sociaux. Menaces. Nous avons avec luiaffaire à une forme inédite de fascisme sans chef charismatique. Lejournal a donc publié récemment plusieurs tribunes allant assez peudans le sens de la nouvelle «morale». Michel Guerrin s'est mêmefendu d'un éditorial assez couillu. Et bien étayé. Les chosescommenceraient-elles à bouger?
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En 2020, le musée de Baltimore n'achètera que des oeuvres signées par des femmes
Son directeur veut rééquilibrer la collection. Il marque aussi la centenaire du droit de vote accordé aux Américaines. Reste que nous sommes dans la tendance dure du politiquement correct.