STOP à la stigmatisation des musulmans, Non à une politique d'exception !

STOP à la stigmatisation des musulmans, Non à une politique d'exception !

Lancée le
3 octobre 2020
Signatures : 46 910Prochain objectif : 50 000
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Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par La Plateforme

 Les gouvernements changent mais les obsessions demeurent:

À l'issue du discours d'E. Macron sur le « séparatisme islamique », nous, français, musulmans disons STOP à la stigmatisation des musulmans, et aux lois d'exception qui les visent!

Du « Kärcher » de Nicolas Sarkozy à « l’Apartheid » de Manuel Valls, des « sauvageons » de Jean-Pierre Chevènement à « l’ensauvagement » de Gérald Darmanin, les habitants des quartiers populaires et plus particulièrement les musulmans font l’objet d’une attention de l’État toute particulière. Une telle obsession en temps de crise sanitaire et économique sans précédent susciterait l’étonnement, si elle n’était le fruit d’une stratégie politique mûrement réfléchie. 

Nous assistons malheureusement, dans de longs silences coupables, à la mise sous contrôle et sous accusation constante de millions de citoyens, dont le seul tort est d’avoir choisi l’Islam pour religion et/ou d’hériter d’une couleur de peau qui déplait aux extrêmes, pour des raisons le plus souvent électorales.

À moins que ce soit « le nombre qui pose problème », comme le rappelait Claude Guéant.

Ainsi les gouvernements successifs n’ont eu de cesse, un mandat après l’autre, une nomination après l’autre, de rejouer le grand soir où enfin l’on viendrait à bout de la chimère que l’on s’était si besogneusement échinés à créer : la menace musulmane.

Plutôt que la nécessaire lutte contre le terrorisme comme un phénomène criminel, le président Macron participe aujourd’hui par son discours à construire le problème musulman, en visant les fidèles et leur foi. Cette « cinquième colonne » qui « gangrène la République », la fait trembler sur ses fondements et la menace… d’un bout de tissu.

Sur Marianne, c’est un bonnet phrygien.

Sur Maryam, le danger d’un « islam politique ».

Mais qu’on nous réponde : si la République a traversé les heures noires de l’histoire, les temps d’oppression, les guerres et les épreuves pour finalement s’effondrer sur elle-même quand quelques-uns de ses enfants prient et croient en Dieu, n’est-ce pas qu’elle s’est déjà abimée ? Si le simple fait d’être identifiables en tant que musulmans fait de nous des citoyens d’exception malgré notre engagement au quotidien dans la société, que reste-t-il des promesses d’égalité écrites sur le fronton de nos mairies ? Et si notre Nation tremble dès qu’elle entend que certains de ses citoyens sont musulmans, n’est-ce pas qu’elle est devenue bien fragile ?

Cette fragilité qui fait vaciller nos élites, quand la question des privilèges est posée. Cette fragilité qui agite de manière fébrile les commentateurs de nos chaînes d’infos à longueur d’antenne. Cette fragilité qui insuffle et normalise la délation au sein même de nos services publics, sitôt qu’un enfant musulman évoque le nom de Dieu.

Le chef de l’État, déjà en campagne, prétend désormais lutter contre le « séparatisme ». Lui aussi donnera des coups de menton et lui aussi donnera des gages. Il « restaurera l’ordre républicain », frappera un « grand coup dans la fourmilière », « sans déni ni tabou », loin de toute « bien-pensance ». S’il n’est donné aucune définition précise et objective des concepts qui sont ainsi agités, l’objectif est clair : restreindre une fois de plus les libertés, renforcer une politique d’exception et accroître le contrôle organisationnel, idéologique et théologique des communautés musulmanes. Ainsi parla Jupiter.  

Mais les mêmes causes produisant les mêmes effets, seuls les schèmes de l’extrême droite et de la réaffirmation nationaliste en sortent validés. Plus grave encore : en officialisant toujours plus avant la politique du soupçon, on termine de décourager tous les musulmans qui essaient de faire œuvre commune, lassés de lutter pour faire entendre raison à une idéologie islamophobe devenue un dogme politique.

Nous disons STOP.

  • Stop à la stigmatisation des femmes musulmanes, qu’elles portent ou non un foulard, dont les choix vestimentaires sont devenus un objet de débat national.
  • Stop au dévoiement des services publics à des fins de surveillance des usagers et personnels musulmans.
  • Stop à la volonté délibérée de l’État, hier comme aujourd’hui, d’interagir avec les communautés musulmanes sur le mode du contrôle et de l’injonction, avec la constante volonté de choisir ses interlocuteurs, au mépris des choix et des voix des premiers intéressés. 
  • Stop à la surenchère de débats politiques et médiatiques vides de toute substance.
  • Stop à la mise en accusation de tout intervenant, musulman ou non, qui ne souscrit pas aux discours racistes devenus omniprésents sur nos écrans.
  • Stop aux obsessions textiles, de nos caleçons sous la douche à nos jupes à l’école. Celui-ci a une barbe. Celle-ci a un foulard. Celui-ci une kippa. Celle-ci, une robe là-bas.
  • Stop à l’inaction du CSA, censé garantir l’intégrité des discours radio-télévisés, qui n’essaie même plus de faire semblant, quand des milliers de saisines l’alertent chaque année sur les dérives d’émissions devenus des espaces de haine et de lynchage collectif.
  • Stop à la lâcheté politique qui consiste, pour éviter de « laisser ces thèmes à l’extrême droite », à les intégrer puis à les normaliser au sein de partis se disant « républicains ».
  • Stop aux disqualifications par capillarité et aux attaques ad hominem, à défaut de débats d’idées et de projets collectifs.
  • Stop aux fausses consciences du progrès, dont l’universalisme trop souvent incantatoire, les rend aveugles aux couleurs sauf pour discriminer.
  • Stop à la complaisance et à l’aliénation de trop de cadres musulmans, qui ont intériorisé les stigmates au point de se les approprier, faisant de la diabolisation de leurs coreligionnaires un moyen de se signaler, ici pour un poste, là pour une récompense. À remplacer la dignité par la docilité, ils oublient qu’en jetant en pâture aux racistes les barbus et les enfoulardées, ce sont eux qui constitueront les futures cibles de ceux dont ils cherchent si ardemment l’approbation.

Stop, oui. Sans défiance ni complaisance.

Nous, femmes et hommes musulmans, reprenons le contrôle de nos vies, de nos choix, de nos voix, de nos projets.

Sereinement, calmement, dignement, librement. Nous tendons la main à la collectivité : nous n’aspirons qu’à vivre à égalité – réelle et non décrétée –, plus encore, en fraternité.

Il est temps de nous entendre!

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