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Marcelândia, Mato Grosso, Brazil, 20 April 2019:
Raoni Metuktire, chieftain Kayapó during the trip. Small trades along the MT-322 highway to meet travelers, mostly truckers. The report of Le Monde accompanied a trip of Raoni Metuktire, starting from the urban center of the city of Peixoto de Azevedo to the Metuktire village on the banks of the Xingu River.
Photo: Avener Prado
AVENER PRADO POUR LE MONDE

En Amazonie, road-trip entre les champs de maïs transgéniques et le territoire Kayapo

Le Monde
Publié le 13 mai 2019 à 17h57, modifié le 14 mai 2019 à 10h35

Temps de Lecture 1 min.

L’idée de départ était d’aller avec le photographe Avener Prado dans le village du cacique Raoni, l’aldeia Metuktire et ses 400 âmes, sa vingtaine de huttes traditionnelles, son école et son petit poste de santé planté devant les eaux sombre de la rivière Xingu, au cœur du territoire Kayapo, dans l’Etat du Mato Grosso. Le temps d’un reportage pour nourrir notre enquête avant la venue en Europe du grand chef indien, du 13 au 31 mai. Lui-même ne devait pas être là. Il nous avait déjà donné une interview à Brasilia quelques semaines auparavant.

Et puis, pour une raison inconnue, il a voulu nous accompagner. Quitter pour un moment Peixoto de Azevedo, la ville où il s’est installé depuis plusieurs mois déjà avec sa femme malade. Le trajet a duré huit heures, six heures de route cahoteuse et boueuse, deux heures de barque à moteur. Un aller-retour initiatique entre les champs de maïs transgéniques et l’Amazonie mythique. Voyager aux côtés de Raoni, c’est un peu remonter le fil du temps, prendre la mesure des choses, toucher d’un doigt une nature luxuriante d’un côté et malmenée de l’autre. A 87 ans, ou plus, Raoni nous a ouvert sa porte. Il nous a offert son gîte et partagé son monde. Un monde aussi grand qu’un continent.

Le 20 avril, au supermarché Atacado Machado de Matupa (Brésil), le chef Raoni a acheté du poulet congelé, du saucisson au poulet, du riz, du café, du sucre, des briquets et du tabac avant de rentrer à son village.
Avant la réserve kayapo, les champs de maïs ou de soja transgéniques s’étendent à perte de vue.
Le chef Raoni salue une connaissance dans une des petites échoppes le long de la voie rapide  MT-322.
A Peixoto de Azevedo, une statue en hommage aux chercheurs d’or. Dans les années 1980, la ville comptait 813 maisons closes.
La voie rapide MT-322 traverse le territoire autochtone de Kayapo. Elle est utilisée par les agriculteurs pour transporter la production de soja et de maïs de la région.
Le chef Raoni Metuktire lors d’un arrêt à Marcelandia, sur la voie rapide MT-322, essentiellement fréquentée par des camionneurs.
A Sao José do Xingu, une petite stèle en pierre marque la limite du parc indigène de Xingu.
Sur le bac qui relie les deux rives du rio Xingu. Les revenus de l’exploitation de ce mode de transport reviennent aux Kayapo.
Sur la rive de la rivière Xingu. Sept mille Indiens kayapo vivent éparpilllés sur un bout de territoire amazonien six fois plus grand que la Belgique.
Dans l’école du village de Metuktire où habite le chef Raoni, les enseignants sont indigènes et l’éducation est inculquée en langue kayapo.
Le partage des produits manufacturés aux villageois de Metuktire. Pour l’anthropologue Patrick Menget, spécialiste de la région de Xingu au Brésil, « les populations indigènes sont attirées par le sucré, car dans leur culture l’alimentaion naturelle l’est peu. Ils ont nombreux à devenir diabéto-dépendants suite à une forme de rupture de la diète traditionnelle. »
Le poste téléphone satellitaire et solaire d’Embratel au milieu du village.
Franca Sciuto, nommée par le chanteur Sting à la tête de The Rainforest Foundation, se souvient d’avoir refusé une demande pour l’achat d’un avion pour « aller acheter du Coca-Cola », selon l’argument des Kayapo. Le cousin du chef Raoni s’en était vu offrir un par l’entreprise de cosmétiques Body Shop de Londres, qui prélevait l’essence de certaines plantes sur leur territoire.
Dans son village de Metuktire, Raoni s’adresse aux villageois devant les huttes traditionnelles en rondins de bois et feuilles de palmier.
Un tracteur, encore flambant neuf, pour aider la communauté dans ses activités agraires.
Le chef Raoni Metuktire se dit préoccupé par les jeunes générations. « Les jeunes Indiens s’éloignent de leur culture, ils ne veulent plus vivre comme les anciens, ils veulent leur téléphone, boire et dépenser l’argent », lâche-t-il.
La démarcation du territoire indigène kayapo en 1993 est un tracé invisible entre deux mondes en équilibre et sous tension, objet de convoitises incessantes de la part de l’homme blanc.
Une fois par mois, les familles du village reçoivent des produits alimentaires, obtenus grâce aux gains perçus par l’exploitation du bac sur la rivière.
En 2010, l’association Forêt vierge dépose la marque « Raoni », avec pour logo  la coiffe de plumes jaunes. Des produits dérivés tels que savon, parfum, gel douche, vêtements, chaussures, produits alimentaires, plantes cosmétiques, boissons gazeuses, etc. ont été commercialisés.

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