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Accord UE-Mercosur : plus de 90 % des droits de douane éliminés de part et d'autre

L'accord commercial entre l'Union européenne et la communauté économique sud-américaine doit encore être avalisé par les parlements nationaux et le Parlement européen. Retour sur les points importants du texte.

En vertu de l'accord UE-Mercosur, 99.000 tonnes de boeuf latino-américain par an pourront être importées en Europe avec des droits de douane à taux préférentiel (7,5 %).
En vertu de l'accord UE-Mercosur, 99.000 tonnes de boeuf latino-américain par an pourront être importées en Europe avec des droits de douane à taux préférentiel (7,5 %). (Missel Schincariol/AFP)

Par Michel De Grandi

Publié le 30 juin 2019 à 15:14Mis à jour le 30 juin 2019 à 16:26

L'accord commercial UE - Mercosur doit doper les échanges entre les deux régions. Le texte qui doit encore être avalisé par les parlements nationaux et par le parlement européen contient aussi des garanties pour contrer ses potentiels effets négatifs.

· Droites de douane

L'accord conclu en fin de semaine éliminera, à terme, 91 % des droits de douane imposés par le Mercosur sur les produits européens, ce que la Commission évalue en valeur à quatre milliards d'euros. A l'inverse, l'UE supprimera de son côté 92 % des taxes actuellement appliquées sur les biens sud-américains qui arrivent sur son sol. Dans l'industrie, les droits de douane du Mercosur seront progressivement éliminés sur les voitures (35 %), les pièces détachées (14 à 18 %), les équipements industriels (14 à 20 %), la chimie (jusqu'à 18 %), l'habillement (jusqu'à 35 %) ou les produits pharmaceutiques (jusqu'à 14 %).

· Agriculture

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Sur les produits agricoles, les taxes du Mercosur sur le vin (27 %), le chocolat (20 %), les spiritueux (de 20 à 35 %), les biscuits (16 à 18 %), les pêches en conserve (55 %), les boissons gazeuses (20 à 35 %) ou les olives seront supprimées. Quant aux fromages et aux produits laitiers de l'UE, ils bénéficieront de « larges quotas » sans taxes. A l'inverse, l'UE ouvre son marché aux produits agricoles sud-américains - sa concession la pluslourde - par le biais de quotas : 99.000 tonnes de boeuf par an à taux préférentiel (7,5 %), un quota supplémentaire de 180.000 tonnes pour le sucre et un autre de 100.000 tonnes pour les volailles.

· Sauvegarde

L'accord comprend un « mécanisme de sauvegarde », qui autorise l'UE et le Mercosur à imposer des mesures temporaires pour réglementer les importations en cas d'augmentation inattendue et significative susceptible « de causer un préjudice grave à leur industrie ». Ces garanties s'appliquent aux produits agricoles.

· Appellations protégées

Le Mercosur s'engage à protéger 357 « indications géographiques » européennes comme le jambon de Parme, le champagne, le Porto ou le whisky irlandais. L'UE protégera également certaines appellations comme la cachaça brésilienne ou le vin argentin de Mendoza.

· Santé

La Commission européenne assure que « rien dans l'accord ne modifie la manière dont l'UE adopte et applique ses règles de sécurité alimentaire », qu'il s'agisse des produits européens ou des produits importés.

· Environnement

Le texte inclut un chapitre sur le développement durable, qui couvre « la gestion durable et la conservation des forêts, le respect des droits des travailleurs et la promotion d'une conduite responsable des affaires ». Il fait explicitement référence à l'accord de Paris sur le climat. Selon la Commission, les deux parties « s'engagent à lutter contre le changement climatique et à oeuvrer à la transition vers une économie durable à faible intensité de carbone ». Cela inclut « un engagement à lutter contre la déforestation », un point important pour les ONG, qui accusent le Brésil de détruire la forêt amazonienne. Toujours selon la Commission, ce chapitre « comportera des règles claires et rigoureuses, ainsi qu'un mécanisme d'évaluation indépendante et impartiale de ces questions par un groupe d'experts », qui n'est pas détaillé.

· Marchés publics

Les pays du Mercosur ouvriront pour la première fois leurs marchés publics aux entreprises européennes, une avancée décisive pour l'UE. Concrètement, les entreprises de l'UE pourront candidater à des appels d'offres sur un pied d'égalité avec les entreprises du Mercosur.

Michel de Grandi (avec AFP)

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