Wavre: la réalité virtuelle pour détendre le patient
L’entreprise wavrienne Oncomfort a été élue start-up de l’année par Digital Wallonia pour son travail de sédation non médicamenteuse.
- Publié le 17-03-2021 à 07h06
Pour réduire l'anxiété et la douleur, les patients qui subissent une opération, sans avoir recours à une anesthésie générale, peuvent recevoir une aide… digitale. Un casque qui reproduit des images de réalité virtuelle est alors posé sur leur tête, avec un effet hypnothérapeutique. L'idée vient de Diane Jooris, cofondatrice de l'entreprise wavrienne Oncomfort, une psychologue qui travaillait sur le bien-être des patients en oncologie. «Cette application, c'est une manière de fournir la même thérapie non médicamenteuse à un maximum de personnes», commente Mario Huyghe, l'autre cofondateur.
Concrètement, avant, pendant et après l’intervention, le patient est virtuellement plongé dans un décor, commenté par une voix off. Un bois, des fleurs, l’océan ou le ciel, pour les adultes. Ou des situations plus concrètes pour les enfants, comme des jeux vidéo. De quoi permettre à l’esprit de s’évader, le temps de l’opération, et de récupérer plus rapidement que lors d’une anesthésie générale, par exemple.
«Le Sedakit a été créé en compagnie d'anesthésistes, neurologues, praticiens de thérapies alternatives, ingénieurs informatiques et graphistes. Et a été cliniquement prouvé, assure Mario Huyghe. Il est désormais disponible dans une centaine d'hôpitaux, principalement en Belgique et en France.» En janvier de cette année, une deuxième version a été lancée, le Sedakit X. «La nouveauté, c'est que le praticien peut suivre ce que le patient voit et interagir ou adapter la session aux besoins du patient et à son profil.» Et l'entreprise brabançonne s'est ouverte à l'international, car elle est dorénavant présente aussi aux Pays-Bas, au Luxembourg, au Royaume-Uni, en Irlande, en Italie, au Portugal, en Espagne, en Suisse et en Allemagne. «Une application thérapeutique de ce type, c'est une première mondiale.»
Ce qui explique le prix de la start-up de l'année décerné par Digital Wallonia au début du mois. «C'est une belle reconnaissance, cela nous apporte de la visibilité, cela suscite l'intérêt d'autres sociétés pour collaborer avec nous. Des collègues actifs aux États-Unis m'ont contacté pour demander quand on venait…»
Mario Huyghe annonce qu'en plus des treize personnes directement employées actuellement, dix autres seront recrutées dans l'année à Wavre. «Pourquoi Wavre? Parce que proche de Bruxelles, de Louvain, des universités, des hôpitaux ainsi que de plusieurs entreprises spécialisées dans les biotechnologies et le secteur pharmaceutique.»