La certification forestière : une assurance qualité

Nancy Gélinas, vice-doyenne aux études de la faculté de foresterie, géographie et géomatique de l’Université Laval à Québec.

Les populations du monde entier réalisent de plus en plus que leurs habitudes de consommation ont des incidences sur la façon dont les ressources naturelles seront exploitées. Le Québec n’y échappe pas. Par conséquent, tant les intellectuels, les dirigeants d’entreprises que les élus comprennent l’importance de promouvoir la certification forestière.


«C’est une assurance qualité, estime la vice-doyenne aux études de la faculté de foresterie, géographie et géomatique de l’Université Laval à Québec, Nancy Gélinas. La qualité est associée à l’aménagement durable des forêts. Le client a l’assurance de savoir que le produit qu’il achète provient d’une forêt qui est bien aménagée.»

Pour les élus, le concept est acquis. Les municipalités ne craignent pas le principe de certification forestière. C’est du moins ce qu’en pense le président du comité sur la forêt de l’Union des municipalités du Québec. «Les entreprises forestières et Québec ont investi beaucoup d’énergie et d’effort pour assurer une reconnaissance de nos façons responsables d’utiliser les ressources en milieu forestier», signale Pierre Corbeil.

Environ 10 % des forêts du monde sont certifiées. Le Canada compte 43 % des forêts certifiées de la planète. Au Québec, c’est plus de 85 % des forêts publiques qui répondent à une certification et parfois même à plus d’une. «C’est une assurance que nos produits qui sont exportés sont faits dans des conditions qui respectent le développement durable, soutient M. Corbeil, qui a déjà été ministre délégué à la Forêt, à la Faune et aux Parcs, puis ministre des Ressources naturelles et de la Faune. Comme la majorité de notre production va sur les marchés internationaux, principalement aux États-Unis, c’est une police d’assurance.»

La Fédération des chambres de commerce du Québec est tout aussi favorable au principe de certification forestière, mais à condition qu’il respecte les trois piliers du développement durable, c’est-à-dire les dimensions environnementale, sociale et économique. «Nos entreprises ont une grande responsabilité envers la ressource et elles en sont conscientes, estime le président-directeur général de l’organisme, Stéphane Forget. Elles jouent un rôle capital dans le développement économique du Québec et dans les régions. Les produits forestiers sont l’un des premiers secteurs d’exportation au Québec.»

Les principaux systèmes

Trois types de certification sont principalement répandus au Québec. La FSC (Forest Stewardship Council) est l’une des certifications parmi les plus réputées dans le monde. La CSA (Canadian Standard Association), connue à travers le Canada pour son sceau apparaissant sur une quantité innombrable d’objets, a développé une norme pour les forêts canadiennes. Administrée par une organisation indépendante de l’industrie, la SFI (Sustainable Forestry Initiative) jouit d’une crédibilité accrue.

Nancy Gélinas, vice-doyenne aux études de la faculté de foresterie, géographie et géomatique de l’Université Laval à Québec.

Pour Nancy Gélinas, la certification s’inscrit au cœur de l’aménagement forestier. «Ça veut dire qu’on a respecté la biodiversité et l’impact sur la ressource, mentionne-t-elle. Ça veut aussi dire qu’on a utilisé une machinerie qui limite les impacts sur l’environnement.»

Pour la conscience sociale

La certification forestière ne signifie pas que le bois est de meilleure qualité. Il n’est pas différent. On touche plutôt ici à la conscience sociale et environnementale du consommateur. «Les gens qui sont sensibilisés à l’environnement, à la diminution des impacts et au développement durable vont avoir tendance à acheter le bois qui est certifié», croit Mme Gélinas.