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À Perpignan, handicap et activité bénévole vont de pair

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Une fois par semaine des personnes handicapées viennent faire du bénévolat au comité de Têt-Conflant.

Depuis 2003, des adultes handicapés sont conviés une fois par semaine à des activités de solidarité. Bénévoles au comité de Têt-Conflant (Pyrénées-Orientales) ils participent à l’activité du vestiaire tous les lundis matin. Une action qui développe leur autonomie et qui permet à deux mondes de se rencontrer.  

Sandra, Daniel, Yoann et Frédéric du foyer de vie du Baho, situé à 25 kilomètres de Perpignan sont accueillis par Chantal et Claude, toutes deux responsables du comité de Têt-Conflant. Aujourd’hui leur tâche consiste à ranger des vêtements triés par des bénévoles. Chemises pour hommes, sweats pour enfants, robes d’été… Tout doit être bien rangé pour que le public puisse trouver ce dont il a besoin. Elisabeth qui les accompagne tous les lundis leur explique leur mission du jour « Il faut vider toutes les panières et mettre en place tous les vêtements sur des cintres et les disposer ensuite sur les portants ». Depuis 2003, ce type d’accueil s’adresse à des personnes handicapées ayant une certaine autonomie mais qui  ne sont pas aptes à exercer un travail, y compris en milieu protégé. Ainsi, sur la base du volontariat des adultes handicapés sont bénévoles au SPF durant six mois. Les équipes se relayant à chaque fois. Cette activité s’inscrit dans le cadre d’un programme appelé « Faire pour les autres » et est proposée aux résidents du foyer de vie et d’accompagnement Baho géré par l’UNAPEI 66.

« Ici les gens sont très gentils »

Sandra, âgée de 32 ans vivant  chez ses parents à Canet-en-Roussillon, prend son travail très au sérieux. C’est avec beaucoup de précaution qu’elle déplie les vêtements pour ensuite les mettre sur des cintres. Le plus difficile pour elle, comme pour ses trois amis, c’est de  trouver le bon rayon. Faire la différence entre certains vêtements n’est pas toujours facile. Et puis pour certaines tailles, il n’ y a plus les étiquettes. Alors on hésite entre homme et adolescent. On compare avec ce qui est déjà sur cintre. Mais pour l’aider elle peut demander à Colette une bénévole du vestiaire toujours à l’écoute du petit groupe de bénévoles. « Je suis contente d’être ici, j’aime bien faire ça et ici les gens sont très gentils » explique Sandra. Comme elle Yoann, le plus jeune du groupe s’applique beaucoup. Il suit les conseils des bénévoles sur le pliage des chemises et des pulls. Mais même si sa mission est importante, il sait aussi prendre le temps de s’amuser un peu. Attiré par un manteau avec un col de fourrure, il l’essaie même si on lui explique que c’est un manteau de femme. C’est sans importance pour lui, il le trouve beau et doux et l’envie de le porter l’emporte. Après ce petit moment de détente qui déclenche un fou rire général, le travail reprend car Bernadette revient avec deux autres panières de vêtements qu’il faut mettre en rayon pour le lendemain.

Le pari d’un monde ouvert

En deux heures à peine, toutes les panières sont vides et tout est à sa place. Félicitée par Chantal et par Claude l’équipe est invitée à un petit goûter. « C’est une habitude. Après l’effort le réconfort. Nous offrons toujours un café et des petits gâteaux à tout le monde. C’est aussi l’occasion de discuter de choses et d’autres, de prendre de leurs nouvelles car ils sont avec nous pendant plusieurs mois et nous finissons par bien nous connaître.» Ce jour-là c’est de la gourmandise de Yoann dont tout le monde parle. À lui tout seul il a mangé la moitié des gâteaux. Pour Elisabeth, la référente du foyer de vie cette rencontre entre le Secours populaire et ses résidents est importante, « Avec ce type de projet, nous arrivons à ce que des personnes différentes puissent partager des moments ensemble. Ce qui n’est pas souvent le cas dans notre société. Avec le Secours populaire de Perpignan le pari d’un monde ouvert sur les autres est gagné ! » Avis partagé par les bénévoles qui reconnaissent porter un autre regard sur le handicap depuis la mise en place de ce partenariat.

 

 

 

 

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