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Sous-marins australiens : Jean-Yves Le Drian dénonce une « rupture majeure de confiance » avec les Etats-Unis et l’Australie

Le ministre des affaires étrangères a justifié le rappel des ambassadeurs français à Canberra et Washington par l’existence d’une « crise grave » entre la France et ses deux alliés.

Le Monde avec AFP

Publié le 18 septembre 2021 à 20h54, modifié le 19 septembre 2021 à 05h23

Temps de Lecture 2 min.

Jean-Yves Le Drian en Allemagne, le 17 septembre 2021.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a évoqué samedi 18 septembre la « crise grave » provoquée par le torpillage d’un énorme contrat de sous-marins français par Canberra, dénonçant « une rupture majeure de confiance » entre la France, les Etats-Unis et l’Australie.

Interrogé sur France 2, M. Le Drian a ainsi justifié le rappel des ambassadeurs français à Canberra et Washington par l’existence d’une « crise grave » entre les trois alliés. « Nous avons rappelé nos ambassadeurs pour essayer de comprendre et pour montrer à nos pays anciennement partenaires que nous avons un très fort mécontentement », a-t-il expliqué. Cette mesure, la première dans l’histoire des relations entre Paris et Washington, « est très symbolique. Il y a eu mensonge, il y a eu duplicité, il y a eu rupture majeure de confiance, il y a eu mépris, donc ça ne va pas entre nous », a-t-il déclaré.

« Dans une vraie alliance, on se parle, on se respecte »

Le premier ministre australien, Scott Morrison, serre la main du ministre australien de la défense, Christopher Pyne, et de la ministre française des armées, Florence Parly, après la signature d’un contrat de vente de sous-marins à Canberra, le 11 février 2019.

La France avait signé en 2016 un contrat de 90 milliards de dollars australiens (56 milliards d’euros) pour la fourniture à l’Australie de 12 sous-marins à propulsion diesel, souvent qualifié de « contrat de siècle » en raison de son ampleur et de sa portée stratégique. Les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni ont annoncé mercredi un partenariat stratégique pour contrer la Chine, Aukus (Australie, Royaume-Uni, Etats-Unis), incluant la fourniture de sous-marins américains à propulsion nucléaire à Canberra, qui a sorti de fait les Français du jeu.

« Dans une vraie alliance, on se parle, on se respecte. Ça n’a pas été le cas », a ajouté le ministre des affaires étrangères. Les Etats-Unis ont affirmé avoir eu des contacts avec la France avant l’annonce de Joe Biden, mercredi, mais Paris dément depuis plusieurs jours avoir été averti en amont. « La méthode Biden ressemble à celle de Trump », a également déclaré Jean-Yves Le Drian.

En revanche, le rappel de l’ambassadeur français à Londres a été jugé inutile : « On connaît leur opportunisme permanent », a-t-il ironisé, quelques mois après le Brexit. « La Grande-Bretagne dans cette affaire, c’est quand même un peu la cinquième roue du carrosse. »

Des conséquences sur l’OTAN

Le ministre des Affaires étrangères a par ailleurs jugé que la crise pèserait sur la définition du nouveau concept stratégique de l’OTAN, sans pour autant évoquer de sortie de l’Alliance atlantique. « L’OTAN a engagé une réflexion, à la demande du président de la République, sur ses fondamentaux. Il y aura au prochain sommet de l’OTAN à Madrid l’aboutissement du nouveau concept stratégique. Bien évidemment, ce qui vient de se passer aura à voir avec cette définition », a estimé M. Le Drian.

« Mais il faut qu’en même temps l’Europe se dote de sa boussole stratégique et ce sera sous la responsabilité de la France au premier semestre 2022 », a-t-il ajouté, évoquant la présidence française de l’Union européenne au 1er janvier.

Après le retrait brutal des Américains d’Afghanistan, sans concertation avec ses alliés, et ce dossier des sous-marins, « si les Européens ne sentent pas que pour rester dans l’Histoire, il faut qu’ils s’unissent et défendent ensemble leurs propres intérêts, alors leur destin sera totalement différent », a insisté Jean-Yves Le Drian.

Le Monde avec AFP

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