Nicolas Leglise, 43 ans, a installé son activité de maraîchage biologique au Bois Dais à Monnai (Orne) et propose une culture sur sol vivant, plus respectueuse de l’environnement…
D’aucuns pourraient parler de la crise de la quarantaine mais pour Nicolas Leglise, c’est surtout le pari fou de commencer une nouvelle vie loin de la région parisienne et du cabinet de chasseurs de têtes où il travaillait.
En 2015, je ne me sentais plus à ma place, j’avais envie d’autre chose, de vivre différemment, de me tourner vers le maraîchage ou la médecine alternative… en tout cas, vers une activité au service du bien-être de chacun »
Le jeune entrepreneur s’est finalement tourné vers le maraîchage biologique.
C’est donc dans l’Orne que Nicolas a posé ses valises en 2017 après une formation de dix semaines à la Ferme Sainte-Marthe en Sologne pour se construire un réseau dans le monde biologique et démarrer son activité professionnelle. En parallèle de son installation, Nicolas a suivi une formation BPREA (Brevet professionnel responsable d’entreprise agricole) à distance au CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricole) de Sées (Orne), accédant ainsi à l’acquisition progressive de la capacité professionnelle agricole.
Agroécologie
Curieux des différentes pratiques de culture biologique, Nicolas s’est, entre autres, beaucoup documenté sur l’agroécologie et la permaculture, portant finalement son choix sur la première pratique.
Outre les techniques comme le compostage, la culture sur buttes… l’agroécologie cherche à intégrer dans sa pratique l’ensemble des paramètres de gestion écologique de l’espace cultivé comme l’économie et la meilleure utilisation de l’eau, la lutte contre l’érosion, les haies, le reboisement…
La permaculture quant à elle, y intègre également les énergies renouvelables, l’écoconstruction…
Sur sol vivant
Nicolas a opté pour le non-travail du sol par « respect pour la vie bactérienne et la faune du sol ». En effet, les êtres vivants présents dans le sol (petits animaux, micro-organismes, vers de terre…) travaillent le sol et décomposent la matière organique déposée en surface, telles que les feuilles mortes, ou les racines mortes.
Cette matière organique est transformée en humus qui libère progressivement les éléments nutritifs dont les plantes ont besoin, stocke l’eau et la restitue au fur et à mesure…
Désherbage par solarisation
Bannissant l’utilisation d’herbicides chimiques, Nicolas a opté pour le désherbage par solarisation. Le principe, placer une bâche noire sur un sol abondamment arrosé et la laisser le temps nécessaire pour faire monter la température du sol. Sous la bâche, les plantes, chauffées et privées de lumière finissent par se décomposer sur place, donnant ainsi un compost où semis et plantations prendront place.
Une agriculture naturelle
Pour ses semis, Nicolas se fournit chez un producteur artisanal de semences potagères biologiques et biodynamiques et outre les variétés les plus communes de légumes, il aime tester, « si cela marche, tant mieux, sinon, on essaie autre chose » s’amuse-t-il, prônant le développement d’une agriculture naturelle, plus proche de la nature.
Il ne faut pas pousser les cultures et accepter les pertes, qu’elles soient dues aux conditions naturelles ou aux différents animaux qui évoluent au cœur des plantations ».
Toutefois, dans une région comme la Normandie, pour permettre de commencer les semis plus tôt sans craindre les gelées, Nicolas s’est fabriqué des tables chauffantes (même principe que le chauffage au sol). Les premiers semis, réalisés dès février, n’ont plus qu’à profiter des 20°permanents de la serre et de musique classique pour bien pousser !
Privilégier le local
Avec pour seule compagnie son gentil chien Malou, Nicolas consacre donc tout son temps à ses légumes, des semis et plantations à la récolte et après avoir travaillé avec deux Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) en région parisienne et des commerces à Mortagne-au-Perche, le maraîcher s’est recentré sur le local. En effet, « c’était trop de temps passé sur la route et donc beaucoup moins sur la ferme » explique Nicolas fournissant désormais les deux Intermarché de Gacé et Sées ainsi que la Ferme de Cutesson en Pays de Camembert.
Loin des quatre murs de son ancien bureau, Nicolas côtoie désormais la nature au quotidien, appréhendant chaque jour les aléas climatiques mais ne regrette aucunement ce changement de vie.
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