Publicité

Ce que mangent les chefs d'État

présidents

Accéder au diaporama (5)

De la tête de veau appréciée de Jacques Chirac à la glace à la pistache dont raffole Vladimir Poutine, la chose gastronomique reste un sujet hautement sensible dans les cercles du pouvoir.

Secret-défense! ou presque… Interrogé il y a quatre ans à propos des recettes préférées d'Angela Merkel, son cuisinier, Ulrich Kerz, avait balayé d'un revers de la main: «Je ne peux vous dire ce qu'elle préfère, sinon on lui cuisinerait ce plat aux quatre coins du monde.» Dans les cercles du pouvoir, la chose gastronomique est un sujet hautement sensible. «Il y a eu un précédent malheureux avec la tête de veau de Jacques Chirac, prétendument son plat favori, qui lui était servi très souvent par ses hôtes, lesquels pensaient lui faire plaisir», commente Gilles Bragard, président et fondateur du Club des chefs des chefs, rassemblant une vingtaine de cuisiniers de présidents, premiers ministres et têtes couronnées.

« Je suis le président des États-Unis et je ne mangerai plus de brocolis »

George Bush Sr.

La fonction impose la discrétion (à défaut du consensus). Gare à ne froisser personne. Le locataire de l'Élysée se doit d'être le président de tous les Français: ceux qui aiment la tête de veau comme ceux qui aiment la charlotte aux fraises, les végétariens comme les amateurs de viande rouge… En 1990, le républicain George Bush Senior fit bannir les brocolis des repas servis sur Air Force One. «Je n'aime pas les brocolis, avait-il martelé. Je n'aimais déjà pas ça lorsque j'étais enfant et que ma mère m'en faisait manger. Je suis le président des États-Unis et je ne mangerai plus de brocolis!» Grand mal lui en prit: en guise de protestation, les agriculteurs américains livrèrent à la Maison-Blanche 10 tonnes du légume vert. Aussi fin stratège que fin gourmet, le démocrate Barack Obama ne se fit pas prier pour déclarer que son aliment préféré était… le brocoli.

Pâtes à la saucisse épicée

«En général, ce ne sont pas les chefs d'État qui parlent de leurs plats favoris, poursuit Gilles Bragard. Ces informations filtrent généralement des services de protocole. Par exemple, tout le monde sait très bien que François Hollande n'aime ni l'artichaut ni les asperges.» Autant dire que l'on frôla l'incident diplomatique lorsque, en mai 2012, Angela Merkel fit servir justement des asperges pour la première visite du président français à Berlin. Si Vladimir Poutine reste discret sur ses préférences, on lui prête une addiction à la glace à la pistache et ce, malgré les températures plutôt fraîches de la Russie. Par peur d'empoisonnement, il emploie, à temps plein, une personne chargée de goûter tous ses plats. Dans le livre Scrummy World Cookbook, publié en 2011 au Royaume-Uni, David Cameron dévoile quant à lui sa recette préférée de pâtes à la saucisse épicée…

La sobriété réputée de Nicolas Sarkozy, elle, n'a pas fait monter sa cote de popularité

L'amour que portait Chirac aux plaisirs de la table a contribué à forger son image de bon vivant; à l'inverse, la sobriété réputée de Nicolas Sarkozy, elle, n'a pas fait monter sa cote de popularité. Il fit retirer le fromage de la table de l'Élysée -n'en servant que lors des visites de la chancelière allemande, grande amatrice. François Hollande, lui, rétablit ces produits laitiers -allongeant du même coup la durée des repas- mais écarta le caviar. Conséquence des coupes budgétaires? Certes. Mais aussi question d'image. Le dernier socialiste à avoir résidé à l'Élysée -un certain François Mitterrand- affichait un goût prononcé pour les œufs d'esturgeon, ce qui valut à son camp le sobriquet peu reluisant de «gauche caviar». Et Gilles Bragard de glisser, plein de malice: «La cuisine de l'Élysée n'en sert plus. Mais cela ne veut pas dire que François Hollande n'en mange pas en privé!»

Ce que mangent les chefs d'État

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
11 commentaires
  • HBS Alumnus

    le

    Apprenez chers électeurs que votre Président a définitivement écarté le Fouquet's en faveur de Laurent ***ou l'on sert aussi bien du caviar que du fromage...sans aucune exception..! et ou il n'y a aucun photographe...!

À lire aussi