Quelle est l’histoire de Popchef ?

Notre constat de base était qu'il était impossible de manger sainement pour le prix d’un ticket restaurant. Nous en avons fait les frais avec Briac en travaillant dans le 8ème arrondissement, qui est un véritable désert en ce qui concerne la restauration abordable. Nous souhaitions offrir une alternative à la restauration collective et rapide. Nous avons donc lancé Popchef il y a deux ans, avec l’idée de proposer quelques repas faits maison, livrés pour moins de 10 euros.

Popchef livre aujourd’hui plus de 1000 repas par jour, grâce à une flotte de 500 livreurs dont 100 tournent chaque jour. Nous sommes une équipe de 25 personnes, toutes passionnées de cuisine.

Vous avez mis en place les vacances illimitées pour tous vos collaborateurs, de quoi s’agit-il ? 

C'est très simple : chaque personne a la possibilité de partir en vacances quand il le veut, sans justification particulière, et sans répercussion sur son salaire. Si vous souhaitez partir prendre l’air, faire un long weekend, partir même plusieurs semaines, vous le pouvez.

Nous sommes convaincus qu'il faut laisser aux meilleurs talents la liberté de partir en vacances quand ils le souhaitent, et d'organiser leur journée comme ils l’entendent. C’est le principe de la confiance réciproque : nos salariés nous font confiance pour piloter l’entreprise avec succès, nous attendons également d’eux qu’ils soient suffisamment bons et responsables pour s’organiser sans notre permission ni notre accord permanent.

Pourquoi avoir mis cette politique de congés en place ?

Nous luttons contre la perception traditionnelle du " Patron ", mot issu de Pater en Latin, soit la figure du père. C’est une vision dépassée. Chez Popchef, nous prônons deux valeurs essentielles : la liberté et la responsabilité. Nous souhaitons recruter les meilleurs profils, s’épanouissant dans un environnement libre et responsabilisant. Nous fonctionnons 100 % à la confiance, et ça marche. 

Le principe est le suivant : vous êtes totalement libres de vous organiser comme vous l’entendez, du moment que ce que vous faites est toujours dans l’intérêt de Popchef. Nous préférons responsabiliser nos équipes sur leurs objectifs plutôt que sur les horaires. Faire une sieste quand on est fatigué c’est dans l’intérêt de l’entreprise, de la même manière que ça l’est de partir en vacances régulièrement. À l’inverse, partir en vacances alors que ses objectifs ne sont pas réalisés et sans avoir assuré une continuité pendant son départ, cela nuirait à Popchef. C’est cela le principe de responsabilité : la capacité d’arbitrer entre les activités que l’on souhaite faire et l’intérêt de l’entreprise.

Cette pratique est encore rare en France, très peu d’entreprises proposent les vacances illimitées à leurs salariés. De quels exemples vous êtes-vous inspirés ? 

Oui, en effet. C’est une pratique encore peu mise en place dans les entreprises françaises. Nous nous sommes inspirés de ce que fait Netflix aux États-Unis notamment. Netflix a été l’une des entreprises pionnières de la Silicon Valley à accorder autant de confiance à ses salariés et à appliquer une politique RH axée sur la liberté.

Les premiers retours sont-ils positifs ? Constatez-vous une meilleure implication de vos équipes ?

Oui, les retours sont très positifs. On sent une plus grande implication de l'équipe au quotidien. Tout le monde a compris que la culture des horaires, très marquée dans les grandes entreprises, n'a aucun sens. Si une personne veut aller nager à la piscine en plein milieu de l'après-midi, on ne la regarde pas bizarrement. Au contraire, elle y est fortement encouragée ! De la même manière, on préfère avoir dans les bureaux des gens en forme, souriants et motivés qui partent se ressourcer en vacances régulièrement plutôt qu'une équipe fatiguée et démoralisée qui n'ose pas prendre des congés sous la pression de ses managers...

Cela vient de la culture d'entreprise de manière générale. Par exemple, nous sommes très transparents sur les chiffres. Tout le monde est au courant du chiffre d'affaires quotidien, de la trésorerie, des levées de fonds... Ça semble évident, pourtant dans la majorité des startups, les salariés n'ont aucune idée chiffrée de la santé de l'entreprise.

Envisagez-vous d’autres initiatives innovantes dans la gestion de votre startup ? 

Oui, bien sûr. De manière générale, nous aimons bien tester dans tous les domaines chez Popchef. Si ça marche on conserve, et si ça ne marche pas on abandonne.