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[©(c)Roland Halbe; Veroeffentlichung nur gegen Honorar, Urhebervermerk und Beleg / Copyrightpermission required for reproduction, Photocredit: Roland Halbe]
ROLAND HALBE

Comment construire des villes durables en s’inspirant de la nature

Par  (Stuttgart (Allemagne), envoyée spéciale)
Publié le 02 décembre 2019 à 17h58, modifié le 03 décembre 2019 à 20h28

Temps de Lecture 19 min.

A Heilbronn, en Allemagne, le squelette d’un oursin plat a servi de modèle au pavillon BUGA.

Un ciel d’automne, des nuages qui filent, un vent félon. Et l’eau, partout aux alentours, qui reflète ce ciel mouvant. Un pâle soleil filtre par éclairs. Dans ce clair-obscur, deux étranges pavillons se détachent. L’un d’eux, tout en bois, dessine une vague déliée d’une rare élégance. Approchons-nous. Ce pavillon – un savant mariage de trois arches – est une curiosité : c’est un emblème d’architecture inspirée du vivant. Son modèle ? Un animal marin. Plus exactement, le squelette d’un oursin plat – nous verrons comment.

Nous sommes en Allemagne, au cœur d’une ville moyenne, Heilbronn (Bade-Wurtemberg), à une cinquantaine de kilomètres de l’université de Stuttgart. Là même où cette construction biomimétique a été conçue. Car, en matière d’architecture bio-inspirée et assistée par ordinateur, cette université fait figure de référence. Elle invente aussi des matériaux innovants, et les robots pour les produire.

Mais, surtout, l’université de Stuttgart est célèbre pour les pavillons modèles qu’elle expose chaque année depuis dix ans. Des féeries. Fabriqués sur mesure, ils sont façonnés en réseaux d’alvéoles, tissés de farandoles de fils, percés d’étranges ouvertures « vivantes »… Les fruits d’une fantaisie débridée ? En réalité, ces édifices à l’esthétique futuriste sont issus de recherches parmi les plus poussées au monde sur le biomimétisme en architecture, saluent les experts. Squelettes d’oursins, élytres de scarabées, toiles d’araignée, pommes de pin… autant de structures du vivant qui les ont inspirés.

« Sortir de nos modes de pensée figés »

« Utiliser moins de matériau en mettant plus de formes » : tel est le mantra du professeur Achim Menges, architecte et théoricien, un des pionniers du domaine. A l’université de Stuttgart, il a fondé en 2008 un institut consacré à cette approche, l’ICD (Institute for Computational Design and Construction), qu’il dirige. Ce centre s’adosse à l’ITKE (Institute of Building Structures and Structural Design), fondé dans cette même université au XIXe siècle. Main dans la main, ces deux instituts ont créé ces fameux pavillons.

Prendre les êtres vivants comme modèles ? Oui, car le vivant doit sans cesse s’adapter aux fluctuations de son environnement. Pour survivre, il doit innover

« L’analyse des structures naturelles nous pousse à sortir de nos modes de pensée figés. Elle déverrouille la pensée créative et favorise l’innovation », se réjouit Jan Knippers, professeur d’ingénierie, qui dirige l’ITKE à Stuttgart. Prendre les êtres vivants comme modèles ? Oui, car le vivant doit sans cesse s’adapter aux fluctuations de son environnement. Pour survivre, il doit innover.

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