Média indépendant en environnement, nature et sciences de la Terre depuis 2001
🌍 notre-planete.info

Place de l'automobile dans nos sociétés : faits et chiffres

Mis à jour le 18/03/2019260 K lectures


Combien de voitures ?

Révolution des transports du XXème siècle, l'automobile s'est rapidement imposée comme le principal moyen de déplacement dans les grandes agglomérations des pays occidentaux. Ainsi, depuis 1983, en Ile-de-France, la marche n'est plus le moyen de déplacement prédominant, c'est la voiture ! (Enquête Globale de Transport - EGT, 2001-2002).

Combien de voitures dans le monde ?

En 2005, près de 890 millions de véhicules parcouraient la planète (CCFA, 2005). En 2007, le milliard était dépassé. De 1955 à 2005, l'augmentation de leur nombre a été environ trois plus rapide que la croissance de la population ! En 2023, 1,5 milliard de voitures sillonnaient les routes.

Les Etats-Unis restent le pays le plus motorisé du monde avec 844 véhicules pour 1000 habitants en 2007 ! Heureusement, la tendance est à la dimininution.

De même, le nombre de véhicules s'est stabilisé ou augmente faiblement dans les pays dits développés comme l'Allemagne, la France, le Japon et le Canada. Maintenant, ce sont les économies émergentes qui dopent le marché de l'automobile : il y avait 3,8 millions de voitures en Chine en 2000, 43,2 millions en 2011, la troisième plus importante flotte après les Etats-unis et le Japon. Dans le même temps, la Russie est passée de 20,4 millions à 365,4 millions d'unités ; le Brésil de 15,4 millions à 27,4 millions ; l'Inde de 5,2 millions à 14,2 millions.

Ainsi, selon les Nations Unies, le parc automobile mondial devrait atteindre 3 milliards de voitures d'ici 2050 alimenté à 80% par les économies en développement.

La production automobile mondiale

La production automobile mondiale a atteint un record en 2017 avec plus de 97 millions d'unités fabriquées dont 73 millions de voitures particulières (Organisation internationale des constructeurs automobiles - OICA). "Après une chute drastique en 2009, à 61,8 millions d'unités, en raison de la crise de 2008, la production automobile mondiale est repartie à la hausse ", indique l'OICA

Depuis 2011, l'Asie est désormais le premier continent producteur de véhicules légers et la Chine le premier pays producteur mondial avec 25,7 millions de véhicules en 2018. Elle est suivie par les Etats-Unis (10,9 millions d'unités), le Japon (9,2 millions), l'Allemagne (5,1 millions) et l'Inde (4,7 millions). La France a produit 2,2 millions de véhicules en 2018.

Combien de voitures en Europe ?

En 2013, l'Europe comptait plus de 370 millions de véhicules avec une progression de 15% depuis 2005. (OICA)

Combien de voitures en France ?

Le parc automobile en circulation est estimé à plus de 38 millions de véhicules au 1er janvier 2015. Toutefois, le rythme de croissance du parc continue de s'infléchir comme dans d'autres pays européens, plus proche désormais de 1% (0,7% en 2005, 1,2% en 2004), contre plus de 2% entre les années 1990 et 2000 (CCFA). La route assure 83% du trafic voyageur et 80% du transport de marchandises (INSEE, 08/2007).

L'image de liberté, de beauté et de puissance de la voiture a permis de gagner l'imaginaire des Hommes qui aspirent rapidement à acquérir leur véhicule. Si cette révolution est indéniable et des plus pratiques, nous nous attacherons à mettre en exergue les aberrations et le cortège de maux que l'automobile génère depuis des décennies dans une indifférence notable.

Une dépendance envers les énergies fossiles

Actuellement, les transports dépendent à 97% du pétrole (IFP, 09/2006) et le trafic routier en est bien évidemment le premier consommateur. Une demande qui s'accroît de plus en plus avec la multiplication des véhicules particuliers qui participe aux pressions internationales sur le prix de la ressource et son accès : "cette hausse de la consommation pétrolière mondiale proviendrait pour les deux tiers des transports, et plus particulièrement du transport routier. Leur part dans la demande finale de produits pétroliers devrait progresser de 50 % en 2000 à 60 % en 2030" (IFP, 09/2006).

En France, le secteur du transport consomme plus de 49 millions de tep en 2014, les transports représentent le deuxième poste de consommation après le résidentiel-tertiaire, mais devant le résidentiel. (commissariat général au développement durable)

Une atteinte à la biodiversité

La France se caractérise par l'un des réseaux routiers les plus denses au monde et le plus long de l'Union européenne avec un linéaire de 1 078 000 km dont près de 11 600 km d'autoroutes (Chiffres clé du transport, 02/2017) ! Ce record est particulièrement néfaste pour la biodiversité qui souffre d'une fragmentation des espaces naturels. En effet, les infrastructures de transport forment des discontinuités et des obstacles aux déplacements d'un certain nombre d'espèces qui ne peuvent alors survivre : grands mammifères, reptiles, batraciens, insectes...
Outre cette fragmentation de l'espace vital, les axes routiers constituent des pièges pour les animaux sauvages qui peuvent entrer en collision avec les véhicules motorisés. Ainsi, en 2009, en France, près de 65 000 collisions ont été déclarées, contre moins de 4 000, 25 ans plus tôt.

De plus, les villes, qui souffrent déjà de paysages très artificiels, présentent des sols (chaussée, trottoirs, parkings...) entièrement imperméabilisés donc détruits, stérilisés avec des pesticides particulièrement néfastes pour la biodiversité. L'artificialisation des sols est particulièrement marquée le long des grands axes de transport et participent à la violence des inondations, comme en témoignent les catastrophes dans le sud de la France.

Enfin, les biocarburants vont accroître la pression sur les espaces agricoles en monopolisant des terres normalement en jachère qui participaient à un renouvellement du sol et des espèces.

La première contribution française au réchauffement climatique

Au niveau planétaire

La seule circulation routière est responsable en 2004 d'environ 13 % des émissions mondiales de CO2, le principal gaz à effet de serre (GES). Or, les GES participent au réchauffement du climat planétaire, ce qui met gravement en danger la stabilité de nos sociétés.

En Europe

Les transports sont responsables de près de 20 % des émissions équivalent CO2 (Agence européenne pour l'environnement, 09/2007).
Même si la moyenne européenne des émissions de CO2 sur les voitures a baissé de 25 g/km en 10 ans, cela ne suffit pas à compenser l'augmentation régulière du nombre de véhicules en circulation.

En France

En 2009, le secteur des transports routiers a émis environ 117 millions de tonnes de CO2, soit près de 8% de plus qu'en 1990 : avec 32 % des émissions, c'est le premier contributeur en CO2 du pays, devant le résidentiel-tertiaire (24,1%). La voiture particulière génère à elle seule 54,7% des émissions dues aux transports routiers et représente au global 14,4% des rejets de CO2 (CITEPA/CORALIE format SECTEN, 05/2011 ; les chiffres du transport, édition 2009).
Toutefois, avec une moyenne des émissions des véhicules vendus en France en 2006 qui est de 149 gCO2/km, soit une baisse de 3 grammes de CO2 par kilomètre par rapport à 2005, la France se place parmi les meilleurs d'Europe (ADEME, 05/2007). Notons qu'en 2007, la moyenne des émissions du parc automobile français reste de 176 g de CO²/km.

La pollution atmosphérique locale

Première source de pollution atmosphérique dans les grandes agglomérations, l'automobile accentue et développe même des maladies comme l'asthme et les bronchites chroniques notamment chez les plus fragiles. C'est aussi dans nos mouchoirs tachetés de suies que nous prenons conscience de la vulnérabilité de notre système respiratoire directement exposé aux particules les plus fines qui pénètrent dans les poumons.
Par exemple, en Ile-de-France, le transport routier est le secteur prépondérant dans les émissions de monoxyde de carbone (CO), d'oxydes d'azote (NOx) et de particules fines (PM10) (Airparif, 09/2007).

Bien sûr, des progrès sont réalisés : filtre à particules, essence sans plomb, biocarburants (est-ce vraiment un progrès ?)... Et les défenseurs de l'automobile se hâtent de le rappeler au point que l'automobile apparaît pour certains moins polluante que les transports en commun ! La réalité est hélas toute différente d'autant près de 32% des déplacements automobiles font moins de 2 km ! (Enquête Globale de Transport - EGT, 2001-2002) Et c'est justement durant cette période semée de ralentissements, de freinages et d'accélérations que la pollution automobile est maximale.

La pollution atmosphérique cause en moyenne chaque année la mort prématurée de 7 millions de personnes dans le monde dont 600 000 en Europe et 48 000 en France. Des chiffres effarants qui rendent stériles toutes comparaisons avec les peurs actuelles qui monopolisent les moyens des gouvernements et les médias.

Une atteinte aux paysages

On en parle beaucoup moins mais la voiture est aussi à l'origine d'une pollution visuelle affligeante : partout dans nos villes, nos lieux touristiques, elle s'insère et s'impose via le réseau routier bien sûr mais aussi les parkings, les stations essence, les péages... Elle défigure ou plutôt définit nos paysages urbains qui ne sont déjà pas des plus attrayants et suivent ainsi la devise de Pompidou : "Il faut adapter la ville à la voiture".
L'automobile est un véritable fléau dans les agglomérations qui ont été, de façon très égoïste et irréfléchie, entièrement dédiés à cette révolution. Il fallait alors adapter les villes à la voiture, de sorte qu'il n'existe dorénavant pratiquement aucune place pour les modes de transports dits alternatifs et même les piétons.
Heureusement, de plus en plus de collectivités territoriales prennent conscience de cette dégradation et écartent de plus en plus l'automobile et ses infrastructures des centres historiques, du patrimoine, tout en privilégiant les modes de déplacements doux.

L'automobile une galère et un gouffre financier bien visible

D'après une étude du fournisseur d'info trafic Inrix, en 2013, les embouteillages auraient coûté 151 milliards d'euros à seulement 4 pays : l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et le Etats-Unis.

En France, c'est 17 milliards d'euros de gâché en 2013, une perte colossale qui devrait augmenter de 31 % d'ici 2030...

Sans compter que les émissions sont réduites de moitié lorsque l'on passe d'une circulation dense à une circulation fluide : dans les bouchons, la consommation double et une voiture moyenne peut consommer jusqu'à 16 l / 100 km ! (Véhicules particuliers vendus en France. Consommations conventionnelles de carburant et émissions de CO2 - ADEME ; 2011)

Embouteillages à Los Angeles (405 Freeway) le 23 novembre 2016

Les villes les plus congestionnées au monde

Les 10 villes les plus congestionnées par le trafic routier en 2018 suivant le temps perdu dans les bouchons. Données : INRIX, 2019
PaysVilleTemps moyen perdu
dans les bouchons par an
ColombieBogota11,3 jours
ItalieRome10,6 jours
IrlandeDublin10,2 jours
FranceParis9,9 jours
ItalieRome9,9 jours
RussieRostov-on-Don9,9 jours
AngleterreLondres9,4 jours
ItalieMilan9,4 jours
FranceBordeaux9,3 jours
MexiqueMexico city9,1 jours

D'ailleurs, contrairement aux idées reçues et notamment avancées par les constructeurs automobiles, l'automobile n'est plus le moteur de l'économie. En effet, selon "Le Compte global transport, qui mesure l'impact de chaque mode de déplacement (...), le transport collectif coûte quatre fois moins cher à la collectivité, et crée deux fois plus d'emplois. De quoi anticiper les reconversions sociales qu'impliquera l'indispensable mutation." (Denis BAUPIN dans Libération, 10/2005)

Point positif : en France, en 20 ans la consommation moyenne unitaire des véhicules a diminué de 15 à 20 % passant de 8,25 l/100 km en 1990 à environ 7 l/100 km (7,2 au niveau mondial en 2013), grâce au renouvellement du parc automobile. Une tendance qui est vraie pour les véhicules à essence et non les diesel.

Enfin, il n'est pas inutile de rappeler que l'usage d'une voiture coûte en moyenne 5 000 euros par an au foyer : deuxième poste de dépense des ménages, avant l'alimentation et après le logement. Il s'agit là d'une dépense qui n'est pas anodine, même si les transports en commun coûtent de plus en plus chers.

La place de l'automobile

La place occupée au sol par l'automobile est impressionnante : pratiquement toutes les rues dans les grandes villes présentent une voire deux lignes continues de voitures garées : quelle place reste-t-il aux autres moyens de déplacement ? Aucune ! Les poussettes sont contraintes d'emprunter la chaussée faute de passage sur les trottoirs, l'incivisme des conducteurs met alors en péril la vie des piétons. De plus, les plus grosses voitures, de plus en plus nombreuses, occupent souvent deux places de stationnement, au détriment des autres...

Même en fonctionnement, les 3/4 des voitures ne sont occupées que par le seul conducteur ! On imagine donc bien le taux d'occupation au sol que peut prendre une seule personne à l'heure où les villes sont engorgées par une population toujours plus nombreuse notamment dans les pays en voie de développement.

place-auto-velo-bus
Espace occupé par 40 personnes en auto-solo comparativement à l'espace qu'elles occupent en autobus, à vélo ou en covoiturage
© Renaud Philippe / Accès transports viables - Licence : Tous droits réservés

La surface utilisée pour transporter 40 personnes sera de 800 m2 en auto-solo, de 40 m2 en autobus et de 80 m2 à vélo. Dans cet exemple, l'autobus et le vélo utilisent ainsi respectivement 5 % et 10 % de l'espace occupé par les voitures.

Trop de place pour la bagnole pas assez pour les modes doux

En moyenne, en France, 80% des foyers sont équipés d'une voiture, seulement 53% à Paris où les transports en communs sont très développés et la population y est à la fois plus jeune et plus âgée.

Et de grandes agglomérations comme celle de la Région Ile-de-France peinent à encourager l'usage de modes de transports alternatifs : pistes cyclables sécurisées insuffisantes, réseaux de banlieue à banlieue embryonnaires, voyages multi-modaux difficiles d'accès, prix et qualité de service dissuasifs, insécurité et incivisme, messages peu encourageants dans les bus : "pas de vélos, ni objets encombrants"... Vive la voiture !

C'est pourquoi le piéton, le cycliste ou le skateur par exemple se heurtent à l'agressivité inhérente de l'automobiliste, forcément pressé et important puisqu'à lui seul il monopolise la place d'au moins quatre vélos, pour une vitesse cependant guère plus rapide : 17 km/h en moyenne contre 14 km/h par exemple en Ile-de-France (EGT, 2001-2002) et 8 km/h pour les taxis parisiens ! Dans ces conditions, il ne nous reste qu'à être vigilant et appréhender les dangers qui nous guettent à chaque croisement ou dépassement de voiture.

Et c'est sans difficulté que nous établirons la transition avec les accidents de la route.

La voiture est une arme utilisée par des tueurs en puissance

L'automobile est une arme potentielle qui lorsqu'elle est manipulée par des alcooliques, des inconscients ivres de vitesse et de fun, peut sinistrer définitivement des familles entières. Trop souvent, le trio homme, alcool et vitesse est dévastateur. En effet, on constate sans surprise que près d'un tiers des accidents ont pour origine l'alcool au volant.
Ceci est d'autant plus inquiétant qu'un accident mortel est aussi pénalisant au regard de la justice qu'un simple vol de voiture...

Nombre de victimes de la route dans le monde

Selon l'état des lieux 2015 de l'OMS, les accidents de la route tuent 1,25 million de personnes dans le monde. Plus de 90% de ces décès surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, qui possèdent 54 % du parc mondial de véhicules. Le coût économique des victimes de la route dans les pays en voie de développement est évalué à plus de 100 milliards de dollars par an !

Notons également que la moitié des tués sur les routes sont des « usagers vulnérables » (piétons, cyclistes et motocyclistes).

Selon la campagne internationale "Make Roads Safe", toutes les 3 minutes un enfant est tué sur la route, c'est la première cause de mortalité chez les jeunes (entre 15 et 29 ans) en Europe et aux Etats-Unis.

Nombre de victimes de la route en Europe

Plus de 80 000 personnes sont tuées chaque année sur les routes européennes (WHO Europe). C'est encore beaucoup trop mais en constante diminution depuis environ une décennie.
Derrière ces morts, des millions de personnes sont blessées dans des accidents chaque année, et environ un quart souffrent ensuite d'une invalidité permanente.

Nombre de victimes de la route en France

Depuis la création de la Sécurité routière en 1972 et le début du comptage des victimes de la routes en 1948, le nombre de tués sur les routes est passé sous la barre des 3 700 en 2012, sans doute en partie grâce aux contrôles plus sévères, alors que le trafic routier de ne cesse d'augmenter.
En 2018, selon le bilan de la Sécurité routière, 3 259 personnes sont encore mortes dans un accident de la route et plus de 55 800 ont été blessées, soit près de 9 morts et plus de 150 blessés par jour dans une relative indifférence.

La limitation à 80 km/h au lieu de 90 km/h sur les routes départementales a eu un effet bénéfique selon la Sécurité routière qui estime que plus de 200 vies ont été sauvées en 12 mois par cette mesure.

danger-panneau-limitation-vitesse
© Christophe Magdelaine / www.notre-planete.info - Licence : Tous droits réservés

L'incivisme et l'irresponsabilité des conducteurs, peu conscients des dangers, est ainsi à l'origine de trop nombreux morts et blessés, parfois paralysés à vie.

En France, 75 % des automobilistes ne respectent pas les limitations de vitesse sur route rapide, et ce n'est guère mieux en zone urbaine. De plus, les distances de sécurité ne sont pas jugées utiles vu l'attitude d'une majorité des conducteurs. Pire, le peu d'automobilistes qui respectent les règles élémentaires de conduite automobile sont rapidemment klaxonnés et dépassés dangereusement...

Les piétons et usagers de modes de transports alternatifs peuvent témoigner de l'agressivité de certains conducteurs attisée par la présence d'un moyen de transport gênant, moins rapide et donc considéré comme "inférieur" car moins puissant, moins cher.... Un tel automobiliste pourra risquer sa vie et celle de son "adversaire" pour rétablir son ordre naturel : les véhicules puissants sont maîtres sur la route !
Ce constat est valable également envers une petite voiture : les autres conducteurs risquent fréquemment l'accident à vouloir la dépasser quand bien même celle-ci talonne les limitations de vitesse et respecte les distances de sécurité !


La nouvelle maîtresse de l'homme

Non contente de nous faucher nos proches et de monopoliser l'espace urbain, la voiture est devenue un objet de fantasme.
Dès le plus jeune âge, le mâle est initié par ses jouets, les médias et les jeux vidéos à utiliser la voiture comme instrument de puissance et de liberté.

De surcroît, nombre de publicités dévalorisent même la femme déjà souffrante de l'image simpliste qu'on lui prête, en la comparant à l'automobile comme concurrente dans la quête de l'homme...

Enfin, les concours promettent bien souvent le gain d'une ou plusieurs voitures dans des catégories peu responsables : 4x4, Sport Utility Vehicle, monospace...

80 % des Français jugent que la voiture reste aujourd'hui un moyen de transport indispensable (IFOP ; 05/2011). Ce chiffre passe à 90 % pour les ruraux et les plus de 65 ans.
Toutefois, la voiture fait de moins en moins rêver : seulement 30 % des personnes interrogées estiment qu'elle est un outil de plaisir.

La nature a une amie : la voiture

Dans le même temps, on nous abreuve chaque jour d'annonces publicitaires où l'automobile évolue dans de magnifiques paysages vierges tout en préservant un environnement naturel idyllique. Mais ne nous y trompons pas : la plupart du temps le véhicule stagne dans les embouteillages et son conducteur ne profite guère de cette pseudo-liberté, ni l'environnement d'ailleurs.
Et parce que la nature n'est rien sans ses attendrissants occupants, ce sont les animaux (représentés numériquement bien sûr) qui accompagnent avec bonheur et sérénité les automobiles dans les campagnes publicitaires. Ainsi, oiseaux, animaux sauvages, marins même (!) participent aux somptueux ballets qui font rêver les naïfs.
Nul doute que les constructeurs se moquent ouvertement des graves problèmes engendrés par les automobiles et l'infrastructure routière (dégradation d'écosystèmes, accidents sur des animaux sauvages, imperméabilisation des sols, sans parler de l'impressionnante pollution marine conséquence des approvisionnements pétroliers, crises géopolitiques...). Et c'est en nous faisant croire le contraire (méthode classique en marketing) que les constructeurs automobiles veulent berner les citadins.

Pour autant, il paraît que les constructeurs automobiles orientent leurs efforts technologiques en fonction des exigences prioritaires du consommateur qui seraient : le design, l'innovation et la robustesse... Le respect de l'environnement souffrant d'un désintérêt notable. C'est en tous cas ce qui ressort de sondages menés sur les salons dédiés à l'automobile où les visiteurs ont déjà une attirance claire pour la toute puissante voiture.

Enfin, même lors d'événements tragiques comme la multiplication des inondations sur le territoire français, les médias tendent à s'apitoyer davantage sur le sort des automobiles que sur celui des personnes. En effet, les reportages télévisés se concentrent sur l'automobiliste indemne mais désemparé face au spectacle affligeant de sa voiture sous les eaux... D'ailleurs, en septembre 2015, 8 personnes sont mortes noyées à Mandelieu-la-Napoule alors qu'elles voulaient évacuer leurs voitures de leurs parkings souterrains qui ont été littéralement engloutis...

Conclusion, l'automobile ou la fin du mythe ?

Il est demeure difficile de comprendre que l'automobile ait gagné une place si importante dans le coeur des Hommes vu ces quelques constats. Toutefois, n'oublions que l'automobile emploie directement et indirectement environ 50 millions de personnes dans le monde, selon l'OICA. La crise financière et économique internationale rappelle combien ce secteur est déterminant dans la santé économique de certains pays.
Enfin, nul doute que des progrès seront faits pour pallier la pollution atmosphérique insupportable qui est générée, mais il s'agit avant tout de repenser la place de l'automobile dans notre environnement et nos lieux de vie.


Tous droits réservés

Place de l'automobile dans nos sociétés : faits et chiffres ; 18/03/2019 - www.notre-planete.info

Soutenez notre-planete.info !

Depuis plus de 22 ans, nous vous informons avec objectivité et références scientifiques sur l'état de notre planète.
notre-planete.info ne perçoit aucune subvention et n'a aucun mécène : vos abonnements et vos dons sont nos seules ressources. Merci de nous aider à perdurer en :

Merci de contribuer à maintenir la flamme de la liberté d'expression et de l'indépendance 🙏

Ne ratez plus l'actualité sur notre planète !

Questions / réactions (29)


0
Christophe Magdelaine Christophe MagdelaineAuteurIl y a 3 ans

@ dodo : bonsoir, merci beaucoup c'est corrigé !

RépondreSignaler

0
DodoIl y a 3 ans

Bonjour, 

il y a une erreur dans le sommaire : "trou dans la couche d'ozone : solutions et réponse" , Il n'est pas fait mention d'ozone dans ce document, ni de solution, ni de réponse...

Les CFC ont diminués la proportion en ozone dans l'atmosphère, phénomène à ne pas confondre avec le déreglement du climat par l'augmentation de la proportion de Gazs à Effet de Serre. Le transport par voiture génère énormément de gazs à effet de serre ( 15% du total d'émission par an en france) , mais n'affecte pas l'ozone. 



RépondreSignaler

0
CrystalIl y a 4 ans
La connerie est à la mode... la belle vision parisienne de l’automobile dans les médias relayés sans cesse. Faite donc un référendum, et là on va avoir de belles surprises. Les gens aiment l’automobile pour ce qu’elle apporte, c’est à dire une autonomie et une liberté. Pour cela consultez donc l’étude cetelem à ce sujet et pas le point de vue de certains imbeciles vivant en ville ou effectivement celle ci est plus une contrainte.
RépondreSignaler

0
LannisterIl y a 4 ans
J'ai une question pour "Vroum Vroum pouet pouet". Si vous conduisez vraiment ainsi, je ne vous tire pas mon chapeau bas. Sans être indiscret, habitez-vous :
- une zone rurale reculée ?
- une zone rurale proche d'une zone urbaine ?
- une petite zone urbaine ?
- une ville moyenne ?
- une banlieue de grande ville ?
- une grande ville ?
- une métropole ?

Il faut bien comprendre qu'à chaque secteur correspond une mobilité. Le vélo peut s'appliquer, dans certaines conditions de planéité du sol sans aide électrique, sinon avec, et ce selon la météo, dans les trois derniers cas assez fréquemment, en combinaison avec une offre de transports en communs respectable. ET une voiture pour par exemple le jour des courses pour toute la famille, ou aller chercher mamie qui a 85 ans. Mais dans ce cas, pas besoin d'une voiture privée.

A partir de la ville moyenne, si pour certains déplacements (le marché, La Poste, etc.... / une partie des déplacements professionnels si on ne travaille pas dans la ville même / tous les déplacements professionnels si on y travaille), force est de constater que la voiture est nécessaire pour l'accès aux zones commerciales, se rendre à des activités (compétitions sportives en dehors de la ville, visite aux amis en zone rurale). Vu que je vous le demande, je vais vous dire que je suis dans ce cas. Mon véhicule personnel ne me sert pas au quotidien grace au TER, mais régulièrement pour rendre visite en campagne, activités sportives, aller au travail quand certains déplacements s'imposent en plus de la simple journée de travail, et parfois les vacances même si je préfère le train. Suis-je un criminel de ne pas avoir de cheval ?

Enfin, une fois passé au village et à la petite zone urbaine, la voiture devient par nécessité le mode exclusif de transports. Chaque lieu-dit ne va pas avoir une gare TER, et on ne va pas dévitaliser nos régions et campagnes, ce qui fait la beauté et la variété de ce pays, pour sortir les gens de leurs voitures. Surtout en période de "urbanisation".

Notez enfin qu'une personne en zone rurale peut malgré sa voiture développer un comportement très écologique : en produisant à manger depuis sa terre, en faisant des bocaux, en ayant ses poules, car elle a de l'espace, et cela peut contrebalancer la parisien qui doit importer tous ses produits qui ont une empreinte carbone assez élevée.

Même si nous usons moins de la voiture, il faut se débarrasser du pétrole. Alors oui l'hydogène va jouer son rôle pour offrir au monde ce que le pétrole n'a pu offrir qu'à quelques privilégiés. Et ce avec une empreinte très faible. Après le retour au cheval, reviendrons nous à la bougie ? Notons bien que nos espérances de vie sont liées à notre confort. Je suis très critique du Kleenex, mais je dois bien avouer que ne pas se remoucher dans ses microbes a surement évité des maladies par exemple.

Nos ancêtres ont inventé des choses avec les moyens dont ils disposaient. Avec le temps, nous avons vu leurs défauts. A nous de ne pas les effacer, mais d'en garder le bon coté, et de les améliorer tout en en régulant les usages la ou c'est possible et ou il y a un vrai besoin (l'un des rares cas d'impossibilité me semble être les pesticides). N'accusons pas ceux qui pensaient bien faire. Je vais plutôt accuser ceux qui ne font rien pour améliorer les choses ou qui protègent leur système financier pour s'enrichir encore plus dessus au détriment des autres, les empêchant de changer de mode de vie. Et notons bien que tout ne changera pas en un mois, car mettre des millions de gens au chômage ne va rien résoudre, si ce n'est reculer encore plus.
RépondreSignaler

0
Stef65Il y a 4 ans

Comme Vroum Vroum pouet pouet  je suis moi aussi un automobiliste. L'horreur !  Le pire c'est que je chie sur le Culte de la sacro-sainte Bagnole tout autant que sur celui de la Vitesse. Comme Vroum Vroum pouet pouet  je vois très bien que notre société dite "moderne" est organisée en fonction de la Bagnole, et que celle-ci est devenue indispensable (oui oui !) pour nombre de gens. Bref, le serpent qui se mord la queue.

De son côté Lannister dit : "le véhicule motorisé est une avancée majeure pour l'homme".  En fait ça dépend d'où on voit l'avant et l'arrière.

Lannister devrait également arrêter de penser que les bagnoles ne font pas bander les hommes. Pas tous les hommes bien sûr, ni toutes les femmes d'ailleurs. Il devrait également arrêter de penser que le Progrès est linéaire, qu'après le pétrole ce sera nécessairement l'hydrogène, et ensuite le Cosmogoll 999, et un jour la téléportation. En attendant...  Lannister ferait bien de se mettre au vélo, et de se préparer au retour de la traction hippomobile. Parce qu'il le veuille ou non, il est là  l'avenir. Lannister devrait enfin calculer tout ce temps qu'il con sacre à si chère sacro-sainte Bagnole, et pour cela utiliser le concept de vitesse généralisée imaginé par Ivan Illich.

RépondreSignaler
🔒 Vous devez être membre et connecté
pour commenter cet article

↑ Haut de page ↑