Victoriaville souhaite un engagement formel pour le réservoir Beaudet

Plutôt que de dresser une liste de demandes à l’attention des candidats à l’élection provinciale, les membres du conseil municipal de Victoriaville ont énoncé leur priorité : un engagement financier concret pour partager les frais liés à la restauration du réservoir Beaudet.  

«Nous demandons à la population de faire comme nous et d’en parler aux candidats», a commencé le maire André Bellavance, lundi. Le problème se formule simplement ; d’ici sept ans, la réserve d’eau potable de la municipalité, nécessaire à la moitié de sa population, ne sera plus viable. L’accumulation de sédiments rejoindra la prise d’eau actuelle. Les usines des parcs industriels nécessitent aussi une alimentation en eau. Des emplois et le développement économique de la région y sont liés.

Le ministre Martin Coiteux a été rencontré par le passé. «Je lui ai demandé de nous accompagner dans nos recherches de financement. Un sous-ministre adjoint du ministère des Affaires municipales nous accompagne dans ce dossier», a expliqué le maire. L’aide à la recherche de financement ne signifie toutefois pas l’arrivée imminente d’un chèque. Or, l’absence de programme dédié à ce type de demande n’équivaut pas, selon les élus, à une fin de non-recevoir. «Ça s’est fait en 2017, à Montréal, en raison des travaux de l’échangeur Turcot et du pont Champlain. Le réseau Atwater, une réserve d’eau potable, devait absolument être protégé. Dans l’urgence, le gouvernement a passé un décret ministériel afin de défrayer 80 % de la somme nécessaire», a exemplifié le maire. Il convient que la situation diffère, mais reste que l’accumulation de sédiments dans le réservoir menace la réserve d’eau potable de la ville.  «Ce qui s’est fait ailleurs pour assurer la pérennité de l’eau potable, on demande que ça soit aussi réalisé ici. Ce n’est pas un caprice.»

La Ville s’annonce prête à passer aux grands travaux, une série d’actions étant déjà en cours, en amont du réservoir.

En cours

Aménagé en 1977, le réservoir Beaudet reçoit des sédiments en provenance de la rivière Bulstrode. On en estime la quantité à l’équivalent du contenu de 1600 camions 10 roues par année. Puisque la situation est d’ores et déjà connue, la Ville n’est pas restée les bras croisés ces dernières années. Des études ont été réalisées, notamment par le ministère de l’Environnement. Certains travaux en milieu agricole sont amorcés, en partenariat avec l’Union des producteurs agricoles Centre-du-Québec et le Groupe Conseils Agro Bois-Francs. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation en finance une partie. On s’évertue à faire en sorte que les terres agricoles ne s’érodent plus dans la rivière, à l’aide de plantations intercalaires et de cultures de couverture.

La solution

La création d’une réserve d’eau brute exige l’excavation de 30 000 m3 de sédiments. La construction de digues de retenue, le dragage de 76 000 m3 de sédiments et l’installation d’une nouvelle prise d’eau, de même que celle d’une prise d’eau alternative, figurent à l’inventaire des travaux à réaliser. Le projet, évalué à 42 millions, sera réparti sur cinq ans.

Bien entendu, les élus de Victoriaville ont d’autres préoccupations: la mobilité durable, le transport collectif, la pénurie de main-d’œuvre, etc., a mentionné le maire. Toutefois, il a expliqué que le réservoir Beaudet s’avère une priorité d’une telle importance qu’il ne fallait pas «noyer le message», afin qu’il soit entendu. Le fédéral sera également, en temps opportun, appelé à contribuer. Des rencontres informelles ont eu lieu, mais «il est aussi temps de faire un peu plus que de sensibiliser les autorités fédérales», a spécifié le maire Bellavance.

Les candidats désirant représenter la circonscription d’Arthabaska à l’élection provinciale connaissent bien le dossier, prétend le maire. «S’ils veulent plus d’information, ma porte sera ouverte pour les rencontrer pendant la campagne électorale», a-t-il conclu.