Santé et prévention : les métiers spécialisés du bâtiment sont les plus touchés par les cancers professionnels
Ces cancers d'origine professionnelle surviennent majoritairement dans les travaux de construction spécialisés (16,2%), loin devant la métallurgie (6,1%), pointe une étude de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Principale cause : l’amiante.
F.M., avec AFP
Les métiers spécialisés du bâtiment et de la métallurgie, dans une moindre mesure, sont les plus touchés par les cancers d'origine professionnelle, révèle une étude « non exhaustive » de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), présentée ce mercredi 6 juin à Marseille (*)
Les résultats, divulgués à l'occasion du 35e Congrès de médecine et santé au travail, montrent que l'amiante est incriminé dans 42% des cas de cancers d'origine professionnelle étudiés, loin devant les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) -les composés se dégageant lors d'une combustion-, incriminés dans 6,5% des cas.
Métiers qualifiés
Ces cancers d'origine professionnelle adviennent majoritairement dans les secteurs d'activité des travaux de construction spécialisés (16,2%), de la métallurgie (6,1%) et du commerce et réparation d'automobiles et de motocycles (5,2%).
Dans le détail, ils touchent majoritairement des personnes qui exercent les métiers qualifiés de la métallurgie, de la construction mécanique et assimilés (22,9%), des métiers qualifiés du bâtiment et assimilés (22,1%) et les conducteurs de machines et d'installations fixes (7,3%).
"Important pour la prévention en entreprise"
"En ciblant les secteurs d'activité et les professions les plus à risque, on met en évidence des expositions qui ne seraient pas reconnues comme à risque cancérogène dans les tableaux de maladies professionnelles", a expliqué le Pr Gérard Lasfargues, directeur général délégué au pôle Sciences de l'expertise de l'Anses.
"C'est très important pour la réparation des victimes de ces maladies et aussi pour la prévention en entreprise", poursuit le responsable, dont le réseau est chargé de remodeler les tableaux des maladies professionnelles par le ministère du Travail.
Si des maladies liées au benzène ou plomb ont "régressé", selon le professeur, la "poly-exposition à des substances chimiques dans des concentrations beaucoup plus faibles rend le lien avec des maladies qui vont survenir dix ou vingt ans plus tard extrêmement difficiles, d'où l'importance de ces études", souligne-t-il.
(*) Cette étude a été menée dans le cadre du Plan cancer (2014-2019), par le réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (Rnv3p), sous l'égide de l'Anses. Elle a analysé des données liées à plus de 11 000 cas de cancers diagnostiqués entre 2001 et 2016.
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