Abonnement Boutique Faire un don
frÉditions : française | anglaiseen | internationales+
Accéder au menu
Article précédent : « En Afrique du Sud, la terre n’éponge pas (...) », pages 14 et 15
Article suivant : « Refuge européen pour les réseaux gülénistes », pages 16 et 17
>

Répression des opposants et redéploiement stratégique, les priorités de Recep Tayyip Erdoğan

La Turquie, allié capricieux, ennemi impossible

Cible privilégiée du pouvoir turc, les réseaux gülénistes tentent de se réorganiser en Europe (lire « Refuge européen pour les réseaux gülénistes »). De son côté, Ankara est confronté à une crise ouverte avec les États-Unis après avoir acquis des missiles russes et esquissé un rapprochement avec Moscou. Malgré les tensions, une sortie de la Turquie de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) est peu probable.

JPEG - 179.4 ko
Abdülaziz (sultan de l’Empire ottoman). — Esquisse d’une scène de bataille, XIXe siècle
© Institut Yunus Emre - UKSD

Le 12 juillet dernier, la Turquie réceptionnait le premier lot d’équipements destinés au système de défense antimissile S-400, de fabrication russe. Faisant suite à un contrat conclu entre Ankara et Moscou en avril 2017, cette livraison, complétée par d’autres en août et en septembre, a provoqué d’importantes tensions diplomatiques turco-américaines. Pour Washington, le système S-400 serait incompatible avec les équipements de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), dont la Turquie est membre depuis 1952. Afin de faire pression sur Ankara, l’administration de M. Donald Trump a brandi la menace d’une suspension des ventes de chasseurs F-35 à l’armée turque. Il n’en fallait pas plus pour attiser les craintes d’une sortie de la Turquie de l’OTAN et d’une dégradation de ses relations avec les États-Unis, déjà mises à mal par leurs stratégies divergentes en Syrie.

Pour saisir les dynamiques de la diplomatie turque, il faut tout d’abord prendre en compte l’une de ses constantes, souvent résumée par la formule « syndrome de Sèvres », du nom du traité signé le 10 août 1920 sous la pression des vainqueurs du premier conflit mondial et qui démantelait l’Empire ottoman. Sous cette expression se cachent l’ensemble des angoisses existentielles nationales. Et, de fait, on compte parmi les ressorts structurants de la politique extérieure turque un nationalisme ombrageux. Sur le plan régional, la diplomatie d’Ankara reste dominée par la question kurde et par l’obsession d’empêcher toute cristallisation sous forme d’État ou d’entité autonome, ce à quoi aspirent nombre de nationalistes kurdes par-delà leur diversité.

« Zéro problème avec les voisins »

Au début des années 2000, une tentative de dépassement de ces paradigmes a été impulsée par M. Ahmet Davutoğlu, futur ministre des affaires étrangères et connu pour sa doctrine du « zéro problème avec les voisins ». Si cette initiative pouvait prêter à sourire, connaissant les relations houleuses que la Turquie avait toujours (...)

Taille de l’article complet : 2 181 mots.

Cet article est réservé aux abonnés
à notre offre d'archives

Lycées, bibliothèques, administrations, entreprises, accédez à la base de données en ligne de tous les articles du Monde diplomatique de 1954 à nos jours. Retrouvez cette offre spécifique.

Didier Billion

Directeur adjoint de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).

Partager cet article×

Ce message est trop long pour Twitter.
Icone Facebook  Icone Twitter

Info diplo

Inscrivez-vous à l'Infodiplo, notre lettre d'information hebdomadaire.

S’inscrire

En cliquant sur « S’inscrire », je reconnais avoir pris connaissance de la politique de confidentialité du Monde diplomatique et des droits dont je dispose sur mes données personnelles.

Changer d'email / se désinscrire
… et suivez-nous sur vos réseaux sociaux…