Aerospacelab annonce le lancement, en 2021, d'une usine de microsatellites à Louvain-la-Neuve
Le fondateur et CEO d'Aerospacelab, start-up technologique de Mont-Saint-Guibert, prévoit un démarrage opérationnel de la chaîne de production et d'assemblage d'ici un an. Elle permettra de fabriquer des micro-satellites plus gros et en plus grand nombre.
- Publié le 09-11-2020 à 16h52
- Mis à jour le 17-01-2021 à 15h05
L’ascension d’Aerospacelab, start-up technologique fondée et dirigée par Benoît Deper depuis Mont-Saint-Guibert, se poursuit. Si la crise sanitaire a contraint les 65 collaborateurs de la “Digital Wallonia Start-up 2019” à travailler à distance et a quelque peu ralenti le rythme des activités, elle n’a en rien freiné son développement. Au contraire.
Contacté ce lundi par La Libre à propos d’une levée de fonds bouclée, en toute discrétion, en septembre, Benoît Deper nous a annoncé, en primeur, qu’Aerospacelab allait installer, dès l’année prochaine, une chaîne de production et d’assemblage de micro-satellites au sein du parc scientifique de Louvain-la-Neuve. “Ce sera dans un ancien bâtiment occupé par le groupe IBA et qui appartient à l’intercommunale In BW, précise le CEO d’Aerospacelab. Les commandes des machines ont été faites et on espère une livraison à l’été 2021. Il faudra, ensuite, un trimestre pour les tester. On vise un démarrage de la production et de l’assemblage vers le 3e ou 4e trimestre”.
Objectif : produire 24 micro-satellites par an
Cette usine ne faisait pas partie des projets initiaux de la start-up technologique du Brabant wallon. Si elle a décidé de franchir le pas, c’est en raison d’une demande plus forte que prévu pour les équipements “hardware” conçus et développés par les ingénieurs d’Aerospacelab. “On n’avait pas du tout anticipé une telle traction commerciale pour nos satellites. Cette usine va nous permettre d’y répondre. On pourra y fabriquer des satellites plus gros et plus nombreux”. Jusqu’ici, Aerospacelab a développé des prototypes dont le poids varie entre 20 à 100 kg. Désormais, grâce à la baisse continue des coûts du lancement en orbite terrestre, on parle de micro-satellites compris entre 100 et 150 kg. De quoi aussi les équiper de plus gros capteurs d’images (qui constituent le volet “software" de la start-up wallonne). “Notre ambition, à terme, est de produire 24 micro-satellites par an, ce qui ferait de notre usine la plus importante chaîne de production et d’assemblage en Belgique”, avance Benoît Deper.
Le CEO d’Aerospacelab reste discret sur l’identité des clients intéressés par les micro-satellites “made in Wallonia”. Il évoque tout au plus des contacts avec l’Agence spatiale européenne (ASE) et des groupes télécoms (soucieux de tester de nouvelles technologies). Du côté des lanceurs, outre d’éventuels acteurs européens soutenus par l’ASE, il est surtout question de SpaceX, la société d’Elon Musk. Le lancement commercial des premiers micro-satellites fabriqués par Aerospacelab devrait avoir lieu dans la deuxième partie de 2021.
Nouvelles levées de fonds
C’est pour accompagner cette traction commerciale non anticipée qu'Aerospacelab a procédé, en septembre, à une nouvelle levée de fonds de 5,5 millions d’euros. Deux actionnaires déjà présents dans le capital, à savoir la SRIW et Xange, ont pris part à cette levée. La start-up travaille d’ores et déjà sur une “Série B”, d’un montant plus important. Le bouclage devrait intervenir, là aussi, dans le courant de l’année prochaine. En 2018, la start-up avait réalisé une “Série A” de 11 millions d’euros.
Si Aerospacelab est porté actuellement par une demande de “hardware”, la jeune pousse reste focalisée sur sa mission première, qui est de fournir des plateformes satellitaires capables d’extraire des renseignements stratégiques au départ d’images spatiales en haute résolution. Elle développe, à cette fin, des algorithmes d’intelligence artificielle qui traitent et analysent des données géospatiales en temps réel pour le compte d’acteurs publics et privés (surveillance de zones stratégiques, contrôle de l’approvisionnement de matières premières, observation de terres agricoles, etc.).
Avec l’ensemble de ces projets, Benoît Deper s’attend à doubler la taille de son entreprise d’ici la fin de l’année prochaine. Elle emploie actuellement 65 personnes sur deux sites : l’un à Mont-Saint-Guibert et l’autre à Louvain.