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Nos ancêtres auraient cuisiné le ragoût avant la grillade

Publié le 24 Nov 2020 à 07H00 Modifié le 24 novembre 2020
Nos ancêtres auraient cuisiné le ragoût avant la grillade
Et si les premiers hominidés avaient fait cuire leur nourriture dans des sources chaudes avant même de découvrir le feu ? C’est l’hypothèse d’une équipe de géo-archéologues du Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États-Unis, et de l’université d’Alcalá, à Madrid, qui ont découvert la présence d’anciennes sources chaudes hydrothermales dans les gorges d’Olduvaï, une […]

Et si les premiers hominidés avaient fait cuire leur nourriture dans des sources chaudes avant même de découvrir le feu ? C’est l’hypothèse d’une équipe de géo-archéologues du Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États-Unis, et de l’université d’Alcalá, à Madrid, qui ont découvert la présence d’anciennes sources chaudes hydrothermales dans les gorges d’Olduvaï, une vallée du Rift, au nord de la Tanzanie, terre des premiers hominidés. Dans des sédiments déposés il y a environ 1,8 million d’années, les chercheurs ont trouvé un acide gras produit par Thermocrinis ruber, une bactérie hyper-thermophile appelée serpentin rose, qui survit uniquement dans des eaux supérieures à 85 ºC. La région devait donc regorger de sour ces chaudes hydrothermales. « Aujourd’hui encore, on trouve une activité géothermique et hydrothermique intense dans cette région » , précise Ainara Sistiaga, géo-archéologue au MIT. Le feu ayant été domestiqué environ un million d’années plus tard, la scientifique s’interroge : les habitants des gorges d’Olduvaï faisaient-ils mijoter leur pitance dans ces sources chaudes ? « Si un hominidé primitif avait trouvé un gnou mort dans une source chaude, il n’y a aucune raison pour qu’il ne l’ait pas mangé, considère Ainara Sistiaga. Les hominidés avaient un système cognitif assez complexe pour comprendre que la cuisson rendait leur nourriture plus facile à digérer.  » L’hypothèse enthousiasme l’anthropologue britannique Richard Wrangham, défenseur de l’idée que l’alimentation cuite a été un moteur de l’évolution humaine.

Pour autant, « si des populations avaient utilisé ce mode de cuisson, elles auraient alors sans doute été, grâce à leur meilleure alimentation, plus nombreuses et à l’origine de nouvelles lignées » , objecte l’anthropologue. Or pour le moment, rien ne le prouve.

Un article issu du n°1239 de Science & Vie
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