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TaData pose la première pierre de la monétisation des données en France

TaData est la première plateforme française proposant un service de monétisation des données personnelles. Destinée au 15-25 ans, elle repose sur un système d’équité, profitant autant aux annonceurs qu’aux utilisateurs. Alors qu’elle vient d’être reconnue conforme au RGPD par la CNIL, la société ambitionne de redistribuer 100 000 euros aux membres de sa communauté au cours des 6 prochains mois. Laurent Pomies, Cofondateur de TaData, nous parle de ses ambitions.

Quelle est la raison d’être de votre service de monétisation des données personnelles ?

Laurent Pomies, Cofondateur de TaData

Nous sommes partis d’un constat. Dans le système actuel, la data vaut de l’or. Pourtant, beaucoup d’entreprises l’utilisent à l’insu des utilisateurs qui la produise. C’est la première fois dans l’Histoire que des personnes qui produisent une matière première ne sont pas rétribués.
Le principe repose sur trois valeurs. La première est le volontariat. Nous ne captons aucune autre donnée que celles fournies par l’utilisateur. Autre valeur, celle de la transparence. L’utilisateur sait lorsqu’un annonceur utilise ses données et à quelle fin. Enfin, nous insistons sur le principe d’équité. Une partie de la valeur générée par les données est rétribuée à l’utilisateur. Pour toutes ces raisons, nous parlons de data durable.

Pourquoi cibler uniquement les 15-25 ans ?

La plateforme repose sur le concept de « small money ». En partageant ses données, il est possible de gagner de 5 à 20 euros par mois. Le principe n’est pas de devenir riche mais d’obtenir un peu d’argent de poche, ce qui intéresse davantage les jeunes que les quinquas. Le cofondateur de TaData et moi-même maîtrisons bien cette cible car nous avons tous les deux travaillé dans l’enseignement supérieur pendant plusieurs années. Pour le moment, nous travaillons avec des écoles supérieures, des organismes bancaires, des opérateurs de téléphonie et des entreprises de la grande distribution qui s’intéressent à cette cible. Si la plateforme fonctionne bien, nous envisagerons d’élargir la tranche d’âge.

@TaData

A quelles données ont accès les annonceurs ?

L’utilisateur reçoit des questionnaires thématiques tous les 15 jours. Cela permet d’obtenir toutes sortes d’informations : A-t-il des projets de voyages ? Chez quel opérateur téléphonique est-il ? Quelle est sa marque de smartphone préférée ? Il est possible de co-construire ces questionnaires avec les marques afin d’obtenir un niveau plus poussé de détails. Les annonceurs définissent les profils qui les intéressent et nous leur fournissons une liste avec les coordonnées des utilisateurs. Ils en font ensuite ce qu’ils veulent. L’utilisateur lui, est tenu au courant de l’utilisation de ses informations. L’intérêt pour les annonceurs est double, ils peuvent acquérir de potentiels clients captifs, intéressants et ciblés et travailler leur image en participant à une économie équitable.

Si je sais que je vais sans doute être contactée par une marque car elle a eu accès à mon profil, ne pensez-vous pas que cela peut compromettre l’effet de surprise ?

Je pense que les utilisateurs de la plateforme cherchent à recevoir des publicités personnalisées. Même si je sais à l’avance que je vais être contacté, si c’est un produit qui m’intéresse et qui correspond à mes besoins, je vais adhérer au message. Tout le monde est gagnant du moment que l’honnêteté est au rendez-vous.

Comment est calculée la rétribution des utilisateurs ?

Tout dépend du montant du lead livré. Dans ce montant, nous retirons les frais d’acquisition et de fonctionnement et le reste revient à l’utilisateur. Plus un annonceur demandera un niveau de détails, plus le lead sera cher, plus l’utilisateur sera rétribué. Tout est calculé proportionnellement.

La question de la monétisation des données n’est pas nouvelle. Pourquoi avez-vous réussi là où beaucoup ont échoué ?

Je pense que nous avons réussi car nous avons osé. Nous avons créé un système qui n’existait pas jusqu’à présent. Forcément la plateforme fait polémique, mais nous avons pris le temps de sécuriser les choses juridiquement avant tout. Lorsque nous sommes allés voir Yannick Padova, ancien secrétaire général de la CNIL, il y a deux ans, il nous a dit que le projet s’inscrivait bien dans la législation en place. Peut-être que d’autres ont été plus frileux sur le plan juridique. La question de la monétisation des données est au cœur de discussions au sein du Comité européen de la protection des données. Nous participons d’ailleurs aux travaux sur ce thème. Dans quelques années, il ne sera plus possible d’utiliser une donnée sans rétribuer son créateur. Et nous serons fiers d’avoir été précurseur.

 

Julia Luczak-Rougeaux

Passionnée de nouvelles technologies et de science-fiction, Julia est une geek autodidacte 🤓🤖. Elle est rédactrice en chef de TOM.travel.

Un commentaire

  1. France : l’application Tadata entend vous rémunérer contre vos données ! | droitdu.net on 18 mars 2024

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