Partager
Santé

Les chiens sont capables de détecter le cancer à l'odorat

Les chiens sont capables de repérer plusieurs types de cancer grâce à leur odorat très développé.

réagir
Beagle

Un Beagle renifle un échantillon de sang.

BioScentDx

Il existe beaucoup de bons toutous. Certains guident les personnes aveugles dans la rue, d’autres arrivent à renifler les explosifs ou les stupéfiants. En plus de ça, des chercheurs se sont aperçus que les chiens sont aussi capables de détecter le cancer rien qu’à l’odorat, comme le montre une étude présentée ce lundi 8 avril 2019 au congrès de l’American Society for Biochemistry and Molecular Biology (ASBMB). Une odeur caractéristique qu'ils ne remarquent pas en présence de la personne malade mais dans des prélèvements sanguins.

L’équipe a pour cela entraîné 4 chiens de race Beagle à distinguer un échantillon de sang normal de l’échantillon d’une personne atteinte de cancer du poumon. Un des chiens s’est montré totalement démotivé. Mais les trois autres ont réussi à reconnaître les échantillons sains à 97,5% et les échantillons de personnes malades à 96,7%. "Les chiens ont des récepteurs olfactifs 10.000 fois plus puissants que ceux des humains, ce qui les rend sensibles à des odeurs que nous même ne pouvons pas percevoir", explique l’étude.

La truffe du chien est capable de détecter plus de 10.000 odeurs différentes. Crédit: Simon Murrell / Cultura Creative / AFP

Sauver de nombreuses vies

Le meilleur ami de l’Homme pourrait ainsi sauver de nombreuses vies. "Plus le cancer est détecté tôt et plus les chances de survie sont importantes. Un test très sensible pour détecter le cancer pourrait sauver des centaines de vie et changer la façon dont cette maladie est traitée", suggère Hather Junqueira, la scientifique à la tête de cette étude. Reste encore à identifier quel composé biologique exact les chiens arrivent à sentir. Des tests de dépistage ciblant précisément cette odeur pourraient alors être mis au point. Pour le moment, l'équipe a prévu de lancer une autre étude dans le genre mais sur le cancer du sein cette fois. Elle devrait débuter au mois de novembre 2019.

En France, l’Institut Curie, spécialisé en oncologie, a mis en place une initiative similaire avec le projet KDOG. Deux malinois, Thor et Nykios, ont été dressés dans le but de reconnaître des tissus imbibés par la sueur de femmes souffrant d’un cancer du sein. Ci-dessous, l'entretien L'infirmière et docteur en sciences Isabelle Fromantin, fer de lance du projet KDOG, interrogée par Sciences et Avenir en mars 2017.

"La phase de reconnaissance des échantillons comporte un premier «passage» des chiens devant les échantillons disposés, une pause, puis un second passage. Lors du premier passage, sur 31 échantillons de sueur de patients analysés, 28 sont détectés positivement, soit un taux de réussite de 90,3%. On observe une évolution lors du deuxième passage des chiens, avec cette fois un taux de réussite de 100%", comme l’explique l’Institut Curie.

Le cancer a-t-il une odeur ?

Le projet commence en 2009 sous l'impulsion d'Isabelle Fromantin, qui rédige alors une thèse sur les plaies causées par le cancer du sein. Elle s'intéresse aux composés organiques volatiles (COV) émis par les plaies. Elle cherche alors à savoir s'il y un lien entre le cancer et l'odeur que peuvent émettre les plaies sur la poitrine. "Des recherches dans la littérature scientifique permettent à Isabelle Fromantin de légitimer l’hypothèse selon laquelle les COV pourraient constituer des biomarqueurs du cancer. En d’autres termes, la tumeur émettrait des composés chimiques caractéristiques qui, une fois identifiés, permettraient de détecter la présence d’un cancer à un stade précoce." Grâce aux chiens, elle a désormais sa réponse. 

Le dépistage grâce au chien montre de nombreux avantages. En plus de son faible coût comparé aux analyses médicales classiques, il favorise aussi le confort du patient, puisque cette technique est beaucoup moins invasive pour les malades. Et les pouvoirs de la truffe du chien ne s'arrêtent pas là. Il serait aussi capable de reniffler les odeurs émises par les malades lors d'une crise d'épilepsie, comme le montre une étude publiée dans Scientific Report. A terme, des chiens d'assistance pourraient être entraînés à se manifester juste avant qu'une crise ne se produise.

Commenter Commenter
à la une cette semaine

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite recevoir toutes les alertes infos de la rédaction de Sciences et Avenir

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Santé
Nature
Archéo
Espace
Animaux
Je ne souhaite plus recevoir de notifications