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Qui est le véritable Cid, preux chevalier de l’Espagne médiévale

Ce guerrier légendaire célébré par Corneille s’est fait connaître pour ses exploits militaires dans l’Espagne de la seconde moitié du XIe siècle. Entre stratégie, psychologie et désinformation, les méthodes novatrices de Rodrigo Díaz lui ont permis d’innombrables victoires.
David Porrinas González, université d’Estrémadure.
Publié le 03/12/2022 à 15h01, mis à jour le 03/12/2022 à 15h01 • Lecture 10 min.
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Rodrigo Díaz de Vivar, plus connu comme le Cid, chevauche son destrier. "El Cid Campeador", statue équestre, 1955, Burgos (Espagne)

Rodrigo Díaz de Vivar, plus connu comme le Cid, chevauche son destrier. "El Cid Campeador", statue équestre, 1955, Burgos (Espagne) • ISTOCKPHOTO

« Par les tours de Valence, tous armés ils paraissent, / Ses vassaux par Mon Cid étaient bien accordés. / Ils ont laissé aux portes hommes qui font bon guet. / Sur son cheval Babieca Mon Cid s’est avancé ; / De toutes garnisons fort bien est adoubé. / Sortirent de Valence l’enseigne déployée. / Quatre mille moins trente a Mon Cid aux côtés ; / Les cinquante mille hommes vont frapper de bon gré. […] Mon Cid employa sa lance, mit la main à son épée. / De Maures tue si grand nombre que ne furent comptés. / Par son coude en bas le sang (qui) lui gouttait. »

Il s’agit de l’un des nombreux passages du Cantar de Mio Cid, dépeignant Rodrigo Díaz de Vivar se livrant à la principale activité de sa vie : la guerre. Le Cantar accentue quelque peu la puissance du Cid afin de le présenter en héros de la lutte menée par les chrétiens contre les musulmans lors de la Reconquista dans la péninsule espagnole. Mais d’autres sources confirment les compétences guerrières exceptionnelles de Rodrigue, sans lesquelles il n’aurait pas acquis la notoriété impérissable dont il jouit encore de nos jours. Que ce soit en combattant au service des rois de León et de Castille ou en 1081, après sa défaite, en se plaçant à la solde des seigneurs musulmans de taifas et des princes guerriers, le Campeador démontre qu’il maîtrise toutes les formes de l’art de la guerre de son époque, depuis la charge de cavalerie dévastatrice jusqu’aux sièges et à la bataille rangée.

Spécialisé en duels de champions

Les sources de son époque soulignent les compétences du Cid en matière de combat individuel. Elles nous présentent un Rodrigo Díaz spécialisé en duels de champions. Le Carmen Campidoctoris, un poème inachevé, véritable panégyrique de Rodrigue, composé probablement lorsque le Cid devient prince de Valence, dit que le surnom de Campeador lui fut donné pour avoir vaincu en combat singulier, alors qu’il était encore adolescent, un champion navarrais : « Ce c

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David Porrinas González, université d’Estrémadure.

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