Les premières pâtes fabriquées en BW
Philippe Melotte est le premier agriculteur du Brabant wallon à se lancer dans les pâtes. Un investissement qu’il va falloir assumer.
- Publié le 30-05-2022 à 06h00
C’est Robert Melotte, sur le marché de l’Ascension du 26 mai, qui nous avait mis au parfum. Philippe, son fils, 45 ans, se lance à la ferme Melotte de Lathuy dans les pâtes de blé dur. À l’italienne? Parfaitement. Robert, retraité heureux, a beau prétendre qu’il n’y connaît rien, il a suivi toute l’affaire de loin et est au courant de tout.
"Mon fils, raconte-t-il, a pris le train du commerce local en marche. Car les gens d’ici sont de plus en plus sensibles aux produits régionaux. Philippe a d’abord planté deux hectares de blé dur en 2021, puis trois hectares cette année. De quoi se lancer."
Philippe est si occupé dans son nouvel atelier qu’il n’a pas le temps de décrocher son téléphone quand on veut prendre rendez-vous. C’est de nouveau Robert qui joue les intermédiaires. Il est vrai que ce sont les toutes premières pâtes du fiston et qu’il y a une pointe de stress dans l’air. "Parallèlement à la plantation puis à la récolte du blé dur, explique Philippe, on a aménagé l’atelier dans deux grandes pièces, une pour le moulin et une pour le séchoir, puis commandé les machines en France. L’installation a commencé cette semaine avec le personnel d’Italpast. Puis il a fallu tester le tout ce vendredi 27 mai. Ce sont mes premiers essais de pâtes."
Ce qui, à voir la mimique des Français, se passe bien. "Je ne suis qu’en phase de test, poursuit Philippe. L’Afsca viendra contrôler l’installation dans les prochains jours. La commercialisation débutera ensuite, notamment dans les commerces locaux avec lesquels je suis en contact depuis un certain temps. Car, à la base, j’ai voulu proposer un produit qui n’existe pas dans la région."
Ce seront d’abord cinq sortes de pâtes courtes. Quand la machine, au propre comme au figuré, sera bien lancée, Philippe se mettra aux pâtes longues. Dans quelle fourchette de prix? "Environ le double des prix des pâtes industrielles, répond-il, mais il faut savoir qu’elles sont plus nourrissantes. On en mange deux fois moins. Mon fils Arthur, qui a 17 ans, avale en temps ordinaires le contenu de deux assiettes de spaghetti. Nous avons dernièrement testé les pâtes de blé dur et il a bloqué après une seule assiette. Pour le reste, c’était la satisfaction, car les pâtes de blé dur ont un goût prononcé, très apprécié des gourmets."