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m u Lt i m e d i a assassin’s creed: origins (27 octoBre 2017) Éditeur : ubisoft développeur : ubisoft montréal / ubisoft technique : pc (Windows 7 sp1, Windows 8.1, Windows 10), ps4, xbox one. Évaluation pegi : 18 ans et plus. description : Assassin’s Creed: Origins est un jeu d’action/aventure ouvert mettant en scène Bayek, dernier guerrier medjaï originaire de l’oasis de siwa, plongé au cœur d’une intrigue conspirationniste s’étendant dans toute l’Égypte. s’inscrivant dans la fresque historique du conflit fratricide entre cléopâtre Vii philopator et son jeune frère et époux ptolémée xiii (de 49 à 52 av. j.-c.), Bayek doit affronter et déjouer les plans et manipulations de l’ordre des anciens, les quinze membres d’une organisation secrète à la recherche d’artefacts de pouvoir liés à "ceux qui étaient là avant", à savoir la première 59 civilisation, et responsables de la mort de son fils. d’alexandrie à memphis, en passant par le plateau de gîza, de saqqâra, les villes d’Héracléion ou encore de cyrène, il doit accomplir nombre de missions dans l’ensemble des nomes de la Basse-Égypte et des régions limitrophes. afin de soumettre ces potentats de l’ombre et venger la mort de leur fils, Bayek et sa femme aya, guerrière d’origine grecque, s’allient à cléopâtre et ses alliés, tels pompée puis jules césar. À tour de rôle, ils façonnent l’Histoire et fondent l’origine du credo de "ceux qu’on ne voit pas", à savoir les assassins. 60 m u Lt i m e d i a technique : Le gameplay, bien qu’identique aux précédents opus, offre un monde bien plus ouvert et très bien détaillé. qu’il s’agisse d’atteindre le sommet de la grande pyramide ou du non moins célèbre phare d’alexandrie, de visiter le temple de ptah à memphis ou encore le musée alexandrin et sa célèbre bibliothèque, le jeu révèle une liberté d’exploration presque totale. Le déblocage des régions nécessitant l’atteinte de niveaux permet une avancée du jeu graduelle. parfois mystérieuse des décors égyptiens ou égyptisants, tout en conservant l’empreinte caractéristique des thèmes propres à la série Assassin’s Creed. enfin, les phases de combats annexes contre les dieux anubis, sobek et sekhmet apparaissent comme un ajout esthétique non négligeable, aussi dantesques que grandioses 1. critique : La durée de vie du jeu est assez longue (compter soixante-dix heures environ, quêtes annexes comprises). L’alternance quasi continue entre phases d’action (combats et courses) et d’exploration (analyses de scènes de crime et explorations de tombeaux anciens) offre une diversité ludique non linéaire. Le jeu se place, comme à son habitude, au sommet des prouesses graphiques actuelles, tout particulièrement dans sa version pc. composée par sarah schnader (Far Cry 3 (2012) ; Assassin’s Creed: Unity (2014)) et jesper Kyd (Borderlands 2 (2012) ; Assassin’s Creed: Brotherhood (2010)), la bande-son cerne avec une certaine finesse la beauté si la "vision d’aigle", caractéristique de la série Assassin’s Creed, et la minicarte disparaissent, l’utilisation de senu – l’aigle femelle apprivoisée de Bayek – pour repérer ennemis, passages secrets et trésors, est innovante. L’emploi d’un arbre des capacités, distingué en trois branches (combat à l’arc, combat au corps à corps, poisons et techniques diverses), rappelle le système d’évolution des jeux de rôle. chaque niveau acquis permet ainsi de débloquer de nouvelles compétences, en fonction des préférences du joueur. ce dernier peut aussi faire évoluer armes et armures par la récupération de peaux animales et de minerais, achetés en boutique ou récupérés lors de combats, faisant écho au système des Far Cry. Les quêtes annexes, moins nombreuses mais bien plus longues que dans les précédents opus, permettent de mieux appréhender le contexte historique du jeu et ses spécificités, tout en apportant de nouvelles données sur le scénario principal. on regrettera toutefois le problème de visée des ennemis lors des combats au corps à corps ou les soucis – parfois récurrents – dans l’escalade de certains éléments. au-delà du seul intérêt esthétique, certaines provinces du sud, parfois immenses, sont absentes de la moindre mission. La sortie des dLc 2 "the Hidden ones" se déroulant au sinaï (sorti le 23 janvier 2018) et "the curse of the pharaohs" pour la HauteÉgypte (sorti le 6 mars 2018) permettront sans doute de pallier ces quelques défauts de gameplay et vides scénaristiques. si certains éléments historiques témoignent d’une liberté créative de la part des concepteurs (que ce soit dans les costumes des divers protagonistes, telle cléopâtre, ou dans la présence de textes au nom de montouhotep ii dans les pyramides de gîza), la plupart des éléments architecturaux ou encore le panel des cultes locaux présentés et leur fonctionnement attestent une grande fidélité dans la reconstitution des principaux temples, monuments et complexes pyramidaux. La pluralité des décors et des environnements – qu’il m u Lt i m e d i a s’agisse des régions boisées de la cyrénaïque aux sables du désert Blanc en passant par les marécages du delta et les complexes urbains d’alexandrie, de memphis ou d’Hermopolis – ou encore la possibilité d’interagir avec les Égyptiens dans leurs activités quotidiennes, confirment Assassin’s Creed: Origins dans son triple statut de jeu esthétiquement impressionnant, à durée de vie longue et avec un objectif réussi de restitution d’une civilisation plurimillénaire au crépuscule de l’ère pharaonique 3. technique : artistique : pertinence égyptologique : jean-guillaume oLette-peLLetier notes 1 L’une des quêtes n’est pas sans rappeler un pas- sage du Livre des morts et plus particulièrement du Livre des Portes. au cours du jeu, Bayek, envoûté par un sorcier de memphis, revit l’un de ses cauchemars récurrents afin de l’exorciser. ce dernier présente l’un des combats les plus difficiles, mais aussi des plus impressionnants esthétiquement. Le héros assiste à la scène de sa propre psychostasie, à savoir la pesée de son cœur sur la balance du jugement. il se voit alors attaqué par l’immense serpent apophis. Le combat qui suit afin de défaire le dieu ophidien, tout en naviguant sur une barque d’or, n’est pas sans rappeler le voyage du dieu rê, protégé par des divinités guerrières, naviguant sur sa barque solaire sans cesse attaquée par apophis. 2 "downloable contents" : contenus téléchar- geables. 3 un dLc téléchargeable dès le 20 février 2018 appelé Discovery Tour permettra de visiter l’ensemble de la carte du jeu sans aucun ennemi ni aucune quête. La visite des monuments sera accompagnée de commentaires d’une vingtaine de minutes chacun afin d’en apprendre davantage sur l’histoire égyptienne. 61