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Ambulance: quatre heures d’attente et de douleurs pour une octogénaire

La dame âgée de 86 ans de l’Outaouais a dû prendre son mal en patience avant qu’une ambulance arrive

Rosina Ménard Jean sur le plancher de sa cuisine alors qu’elle a dû attendre les paramédics pendant de longues heures, ce lundi.
Rosina Ménard Jean sur le plancher de sa cuisine alors qu’elle a dû attendre les paramédics pendant de longues heures, ce lundi. Capture d'écran TVA Nouvelles


Une octogénaire tombée par terre a souffert pendant quatre heures en attendant que les paramédics viennent finalement la secourir lundi, à Gatineau.

« Ce n’est pas une manière de traiter les personnes âgées. Surtout une personne de 86 ans ! » s’est insurgée Manon St-Onge, la belle-fille de l’aînée, en entrevue sur les ondes de TVA Nouvelles.

Tout a commencé quand Rosina Ménard Jean a perdu l’équilibre et fait une vilaine chute alors qu’elle vidait le lave-vaisselle de son petit appartement d’une résidence pour aînés lundi matin.

Vers 9 h 30, une amie de longue date inquiète de ne pas avoir de ses nouvelles l’a retrouvée par terre, incapable de se relever.

Cette dernière a rapidement avisé les responsables de la RPA où elles habitent – le Château Symmes – qui ont alerté les secours à leur tour.

Pendant les quatre heures suivantes et jusqu’à leur arrivée, Mme Ménard Jean est demeurée étendue, le visage contre le plancher de sa cuisine.

Des prières de désespoir

Elle raconte s’être disloqué une hanche, brisé un poignet et blessée au pied dans sa chute.

Rosina Ménard Jean sur le plancher de sa cuisine alors qu’elle a dû attendre les paramédics pendant de longues heures, ce lundi.
Le poignet gauche de Rosina Ménard Jean, photographiée dans son appartement de Gatineau mardi, a pris une teinte violacée depuis sa chute. Photo Agence QMI, Marc DesRosiers

« Ma main est devenue toute violette et je vous dis que j’ai prié le petit Jésus. Je ne voulais pas mourir », a laissé tomber l’octogénaire, en entrevue avec Le Journal au lendemain de ses déboires.

De retour dans son appartement depuis mardi, elle accuse davantage le dysfonctionnement du système de santé que les ambulanciers.

« C’est là qu’on voit comment ils ont besoin d’assistance avec les ambulances. [Les paramédics] font leur possible, mais ça n’a pas de sens comment il y a de l’ouvrage et qu’ils ont besoin d’autres personnes. Je sympathise avec ce monde-là », a poursuivi l’aînée convalescente.

Mme Ménard Jean encense d’ailleurs ceux qui ont pris soin d’elle – quand ils sont finalement arrivés.

inacceptable

La situation n’en demeure pas moins « inacceptable », selon son fils, Yvon Jean.

Rosina Ménard Jean sur le plancher de sa cuisine alors qu’elle a dû attendre les paramédics pendant de longues heures, ce lundi.
Yvon Jean, fils Capture d'écran, TVA Nouvelles

« Il va falloir que Québec se réveille, il faut faire de quoi pour le système de santé en Outaouais, c’est rendu grave », a critiqué l’homme rencontré par TVA Nouvelles.

Hal Newman, ex-paramédic et créateur de la page Facebook La dernière ambulance, est à même de le constater par les témoignages qu’il reçoit jour après jour.

« Ce sont les mêmes problèmes qu’un peu partout au Québec. Dans les dernières semaines, on voit que le système [de soins préhospitaliers] est en train de s’effondrer », a-t-il affirmé.

Selon lui, une pénurie criante de main-d’œuvre, un engorgement des urgences et un manque de prévention sont au nombre des problèmes récurrents.

Victime du système

Et qu’une octogénaire souffre en conséquence lui fend le cœur.

« Il y a quelque chose de brisé dans le système si on est prêt à accepter de laisser une aînée traîner par terre pendant quatre heures. Si ç’avait été ma mère, j’aurais voulu qu’une ambulance arrive en moins de 30 minutes », a témoigné
M. Newman, qui compte 40 ans d’expérience.

La Coopérative des paramédics de l’Outaouais n’a pas répondu à la demande d’entrevue du Journal mardi.

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