La Part des flammes / Gaëlle Nohant

Paris, 4 mai 1897. Le tout-Paris est en effervescence à l’approche de la vente de bienfaisance tant attendue du Bazar de la Charité. Trois femmes de la noblesse se retrouvent à l’un des comptoirs de vente. Sophie d’Alençon, duchesse charismatique et dévouée aux œuvres de bienfaisance; Violaine de Raezal, comtesse récemment endeuillée et en quête d’une place au sein de la bonne société qui lui semble désormais étrangère et Constance d’Estingel, une jeune femme déchirée entre sa foi profonde et son désir de mener une vie de jeune fille ordinaire. Ensemble, elles vont affronter le pire, l’incendie du Bazar de la Charité.

« La Part des flammes » de Gaëlle Nohant est un roman historique qui explore un événement dramatique de l’histoire parisienne. Bien que l’autrice s’appuie sur des faits réels, des coupures de journaux de l’époque et des personnages historiques, tels que la duchesse d’Alençon, l’histoire contée reste une fiction.

L’un des aspects marquants du roman est sa capacité à rendre palpable l’horreur de l’incendie. La description minutieuse de la tragédie permet aux lecteur.ice.s de ressentir la terreur qui a enveloppé les victimes. Dans un monde contemporain où les normes de sécurité sont strictement appliquées dans la conception des bâtiments, le récit offre une plongée poignante dans l’effroi d’un incendie se déroulant dans des conditions bien différentes, marquées par la surpopulation, le manque d’issues et des vêtements encombrants et très inflammables. Il faut d’ailleurs avoir le cœur bien accroché pour lire certaines descriptions.

Gaëlle Nohant, à travers le destin de trois femmes, donne une dimension plus humaine à cette tragédie, au-delà du nombre effrayant de mortes (les victimes sont à 95% des femmes). Les protagonistes permettent également de comprendre le destin des femmes de la haute société au 19ème siècle : être décoratives, pieuses (mais raisonnablement) et faire des enfants. Le roman aborde aussi les débuts controversés de la psychiatrie, qui permettait d’enfermer n’importe qui, particulièrement des femmes taxées d’hystérique, l’imperméabilité des classes sociales et le fait que la charité était presque un « business » à l’époque.

J’ai beaucoup apprécié ma lecture, même si j’ai trouvé que la partie se déroulant après l’incendie était un peu longuette et nettement moins intéressante. Mais, il est vrai que c’est difficile de rivaliser avec ce point culminant et si tragique du récit.

En résumé, une plongée immersive dans la terreur d’un incendie dévastateur et de ses conséquences, mêlant faits réels et fiction.

Gaëlle Nohant, « La Part des flammes », chez Éditions Héloïse d’Ormesson et chez Le Livre de Poche, 2015.

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