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En finir avec le couple… ou avec l’exclusivité

Face au désir extraconjugal, il y a les duos qui, prévoyants, s’organisent, et ceux qui ne le font pas. Aucune des options n’est meilleure que les autres : l’important est d’en parler et de tomber d’accord.

Publié le 03 octobre 2020 à 23h46, modifié le 11 août 2021 à 15h36 Temps de Lecture 6 min.

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LE SEXE SELON MAÏA

Le couple stable peut-il survivre aux instabilités du désir ? Si cette question a fait couler des torrents d’encre (et de larmes), elle prend aujourd’hui une nouvelle ampleur : pour un ensemble de dynamiques sociales, économiques, démographiques et culturelles (que je vous énumérerai dès que Le Monde acceptera de me confier des chroniques de 800 pages), l’exclusivité sexuelle est de plus en plus ouvertement remise en cause.

Accueillons donc un nouveau pavé dans la mare avec un essai paru le 10 septembre, au titre sans équivoque : En finir avec le couple, aux éditions La Musardine (128 pages, 16 euros). Son auteur, Stéphane Rose, s’est déjà illustré dans l’art de l’opinion minoritaire : rien que chez le même éditeur, il a déjà publié une Défense du poil en 2010 et Comment rater sa vie sexuelle en 2012.

Contradictions sentimentales

Le propos dépasse pourtant le simple exercice de style, tant il nous renvoie face à nos contradictions sentimentales : côté face, un amour émancipateur (le prince charmant nous libère) ; côté pile, un vocabulaire révélateur de frustrations grosses comme des baraques à frites (le prince charmant nous emmène dans un château… et ferme la porte).

Jugez-en plutôt : on se case dans la petite boîte domestique, on enterre nos vies de jeunes gens, on met des cadenas sur les ponts – et pourquoi pas se fiancer à Fleury-Mérogis ? Nous nous faisons un devoir d’exiger des relations sérieuses, comme si le sexe sans lendemain ne pouvait pas être sérieux… Et comme si le couple ne pouvait pas être fantasque.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Faut-il abolir le devoir conjugal ?

Les phases volages sont renvoyées à l’informe : « Je fais n’importe quoi » – mais accumuler de l’expérience, étancher sa curiosité, réparer son cœur brisé, est-ce réellement n’importe quoi ? Et puis après un divorce ou un deuil, on refait sa vie, comme si hors relation fixe, notre vie était défaite. Ajoutez à ça le devoir conjugal, et vous constaterez que le langage nous savonne méchamment la pente.

Revenons donc aux basiques. La majorité des grands amoureux finiront par loucher sur le gazon du voisin, à l’herbe proverbialement plus verte : 69 % des Français et 51 % des Françaises ont déjà eu envie de coucher avec quelqu’un d’autre que leur partenaire ; 46 % se sont masturbés en pensant à une tierce personne ; 28 % ont fantasmé sur cette tierce personne pendant les rapports sexuels conjugaux (étude IFOP/Gleeden, 2016).

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